ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L'EXPOSITION DE BRUXELLES 455 les: « ,Nous liquidons, nous partons! » Vous partez ? Mais où allez-vous ? Pas loin ? Alors pourquoi donneriez-vous pour 500 francs ce tapis que vous vendrez la semaine prochaine pour 1,000 francs ? Ils ont fait leurs valises, tous ces gens de Brousse, de Téhéran, de Constantinople, de Tré- bizonde ! Ils ont fait leurs colis. Lisez : Paris, Londres, même beaucoup, beaucoup, moins loin. Tous ces tapis s’en retournent dans les grands magasins des villes luxueuses de l’Europe, où l’Orient a des dépôts permanents. Ah ! ces charmants bavards auxquels les terres du soleil ont délié la langue, quels habiles et passionnés vendeurs. Les ballots fermés, ficelés, étiquetés, ils vous demandent encore, au passage, si « vous n’avez besoin de rien, si vous ne voulez pas une belle pièce », et pour un mot, les voilà qui seraient prêts à tout déballer. Le Japon est plutôt taciturne, circonspect. La section d’Extrême - Orient, entourée de toiles blanches, les issues fermées par de petites claies de bambou, emballe et ne dit mot. * * * Dans les environs nous trouvons la République Dominicaine. Les bois, les confitures, les tabacs, les chapeaux de soleil, tout a disparu. La statue de Christophe Colomb domine seule le... départ. Ah non ! tout n’est pas parti ; les ballots sont faits, mais ils sont là, près de la large porte, dans un coin. Rouges, bleus, gris, en toile, en coton, liés de quadruples cordes. Une femme en cheveux blancs, assise sur l’un des ballots, résignée, donne au tableau un air d’émigration, elle a l’air d’attendre le départ d’un steamer. * * * Allons voir, maintenant, comment déménage la Hollande. Elle est entourée d’un récif de caisses qui défendent les murailles jusqu’aux fenêtres du premier étage. Elle attend en vain les camions nécessaires au transport. A l’inté- rieur aussi ce ne sont que caisses. Plus de Java- nais, ils sont déjà depuis longtemps rentrés chez eux, faire le batik, le tissage de soie, les cha- peaux tressés et les sculptures sur bois. Embal- lées, les idoles ! Emballées, les petites maisons indiennes au toit de feuilles I Emballés, tous les produits des Indes : orfèvrerie, bijouterie, pote- ries, chambres confortables, studios, rien, plus rien que du bois blanc, des caisses ! Quelqu’un cependant, ici, trône encore, im- passible sur sa base. Une idole ? Oui, si vous voulez, c’est une idole : le coffre-fort ! On ne peut pas le sortir. Entré le premier, il idevra sortir le dernier. Non pas qu’il con- tienne la fortune des exposants ni de la Néer- lande. Mais les portes sont trop petites pour lui ! Il exigera, pour sortir, la démolition des mu- railles. L’ARTILLERIE ENLÈVE SES CANONS. Après cela, il ira faire un tour à Turin. * * * Qui n’ira pas à Turin ? Ce sont les drapeaux. Ah ! les pauvres, après avoir été à la fête, comme ils sont à la peine ! Où sont leurs vi- vantes couleurs ? Où sont leurs plis nobles et qui claquaient dans le vent ? Horreur ! Dans le désarroi, dans l’empressement, il faut dire aussi dans les embarras du départ, on les emploie un peu à tout, les pauvres drapeaux ! On emballe dans leurs plis sacrés, on essuie avec leurs tissus vénérables, on reloque ! Après tout, c’est la faute du temps, qui met de l’eau partout, et de la douane, qui fait enra- ger tout le monde. LE PÉROU Beaucoup des pays qui ont participé à l’Expo- sition de Bruxelles y ont fait ce qui se fait géné- ralement en pareil cas : ils ont édifié sur un emplacement mis à leur disposition un palais ou, plus modestement, un pavillon, dont l’architec- ture évoque ou copie même fidèlement tel ou tel monument admirable d’autrefois, ou tel édifice moderne. Le palais florentin de l’Italie ; les vastes con- structions trapues, originales et sobres de l’Alle- magne ; la grande bâtisse élégante des Hollan- dais ; les reconstitutions si parfaites réalisées par les villes de Bruxelles, d’Anvers, de Liége, de Gand ; le temple chinois, enluminé et fignolé ; les souks tunisiens, la maison blanche des Algé- riens ; les portiques et les colonnades suggestifs des Persans et des Turcs ; beaucoup d’autres réalisations heureuses et pittoresques ont con- tribué à donner au paradoxal tohu-bohu archi- tectural et géographique du Solbosch un cachet et une variété ravissants. Or, il n’est pas exagéré de dire que le succès d’une participation étrangère est dû au moins autant à l’extérieur aspect sous lequel elle s’offre à nous qu’à l’abondance et à l’intérêt de ce qui la constitue intrinsèquement. En tout l’apparence ou l’enveloppe influent sur notre jugement et beaucoup d’entre nous attachent spontanément à un joyau d’autant plus de prix que l’écrin qui l’enferme est plus séduisant à l’œil. La sagesse des nations prétend bien que ce n’est pas l’habit qui fait le moine ; mais elle affirme aussi que c’est ...la sauce qui fait le poisson ! * * * Le Pérou a pris une part modeste à notre Exposition. Il ne faut cependant pas la dé- daigner. Le Pérou ne nous arrêta par le spectacle d’au- cun monument grandiose, riche ou même sim- plement original. Ceux qui n’en ont pas franchi le seuil ont eu cependant tort. Le Pérou n’a pas attiré l’attention par de tapa- geuses réclames ou des fêtes à sensation ; même l’emplacement qu'il occupait, non loin du kiosque macabre de la Crémation et des mâts peu atti- rants des aéro-moteurs de la plaine des sports, n’était guère privilégié, le chemin qui y menait n’étant en réalité hanté par les foules qu’aux heures nocturnes des feux d’artifice... Et cependant ce pavillon sans éclat était un échantillon de l’architecture locale du pays que tourmentent les escarpements et les profondes gorges de la Cordillère des Andes. Mais un échantillon d’une architecture uniquement hygié- nique, économique, pratique et pas du tout élé- gante ou décorative. C’est dans un modèle d’habitation métallique coloniale démontable que les commerçants, mi- neurs et planteurs du Pérou ont abrité leurs produits. Nous devions prêter à cette circons- tance un intérêt d’autant plus vif que cette con- struction habile et rapide sortait des chantiers belges d’Hoboken. Mais je n’ignore pas que les amateurs du luxe et du pittoresque eussent aimé mieux voir se profiler sur le fond vert des futaies du Bois de la Cambre quelque remarquable spécimen de l’antique civilisation des Incas. C’est, à la vérité, le seul reproche que l’on pourrait adresser aux organisateurs de la par- ticipation péruvienne: ils ne se sont pas plus attachés intérieurement qu'extérieurement à rap- peler que leur pays fut le berceau et le foyer d’une des plus anciennes civilisations du monde et que, des rives du Maranon jusqu’à celles du grand lac de Titicaca, une race vécut jadis dont les souvenirs et les vestiges, demeurés abondants,