ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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456 L’EXPOSITION DE BRUXELLES ont pour les artistes et les archéologues un intérêt considérable, Marmontel les a chantés, ces Incas à peu près disparus, qui adoraient la Lune et le Soleil, tenaient le puissant Pachacamac pour le souve- rain Créateur du monde, et pacifiquement pais- saient leurs troupeaux dans les pâturages de la Montana ou cultivaient les terres fertiles des PAVILLON DU PÉROU. hauts plateaux de la 'Sierra, lesquels atteignent jusqu’à 4,ooo mètres d’altitude.Ou bien c'étaient des pêcheurs aussi dont les barques cinglaient le long des côtes du Pacifique. Des tisserands, des potiers, des armuriers, des maçons et des peintres fabriquaient les objets d utilité ou de luxe dont beaucoup se retrouvent encore aujourd’hui et qu’il eût été original et instructif de nous montrer. Mais on comprend fort bien que les difficultés de l’éloignement rendent malaisé à réaliser ce qu’il nous est, à nous, bien facile de souhaiter. On comprend qu’avant de complaire, sans profit direct, aux curiosités des artistes et des archéo- logues, des organisateurs d’exposition aient en vue de satisfaire aux légitimes soucis utilitaires et économiques des nationaux dont ils ont la mission d’assurer les intérêts immédiats. * * * C’est donc la toute moderne république du Pérou et non l’antique empire démembré des Incas qui se présente à nous dans un pavillon de tôle ingénieux et non dans un de ces spécimens d architecture tels qu’il s’en rencontre dans les vieilles cités que la conquête n’a pas radicale- ment modernisées. Car, après plusieurs siècles de libre existence, les tribus des Quichuas, des Changos, des Ay- maras connurent les rivalités, les dissensions intestines et c’est à la faveur de ces haines et de ces troubles que Pizarre, ce gardeur de trou- peaux d’Extramadoure, parvenu aux plus bril- lantes destinees des conquistadores aventureux, grâce à la faveur de Charles-Quint, à ses qua- lités incontestables de conquérant héroïque, mais aussi grace a sa duplicité, sa cruauté, sa rapacité et son orgueil, mit en déroute les chefs Incas et installa sur les deux versants péruviens de la C ordillère la domination espagnole. Celle-ci dura trois siècles et procura des for- tunes 'diverses et des déboires nombreux aux vieilles races montagnardes et maritimes peu à peu dépouillées de leur personnalité et de leur caractère. En 1825, cependant, Bolivar, le héros de l’in- dépendance vénézuélienne que douze jeunes filles avaient fait entrer naguère dans Caracas sur un char de triomphe traîné par elles, délivra pareil- lement le Pérou de l’autorité espagnole, succès qui, s’ajoutant à ses précédents, lui fit un instant concevoir le grandiose rêve, demeuré utopique, de la Confédération des Etats-Unis de l’Amé- rique du Sud. Mais, comme ses voisines, la nouvelle répu- blique subit longtemps les funestes effets du manq ue (de cohésion intérieure dû au grand nombre de peuples composant sa population, et ceux aussi des rivalités entre elle et les jeunes Etats voisins de Bolivie, de Colombie, du Chili. Une guerre avec ce dernier acheva, en 1879- 1880, de ruiner et de désorganiser le pays. Depuis dix ans, enfin, comme la plupart de ces Etats dirigés aujourd’hui, après tant de tra- verses, par des gouvernements conscients des besoins pacifiques du progrès et de la civili- sation, le Pérou a vu s’accroître sa population, se développer ses moyens de communications, se perfectionner son industrie, s’étendre surtout et s’enrichir sa production minière, sa culture et son élevage. Lima est devenue une capitale superbe, dont des photographies exposées dans le pavillon de 1 Exposition nous ont dit l’aspect monumental et I animation. N’a-t-elle pas en effet 113,000 habitants et n’est-elle pas le siège d’un gouver- nement sagement préoccupé de tout ce qui inté- resse la fortune et le progrès de la république ? La population étrangère, très peu nombreuse jusqu’ici, s’accroît d’année en année. Sur les 4,560,000 habitants que compte le Pérou, on ne constate encore la présence que d’un demi- million de colons ; mais ce chiffre augmente d’année en année. La proximité relative de la Chine notamment amène dans les mines et dans les ports péruviens une foule sans cesse plus glande de travailleurs jaunes. La construction du chemin de fer central péruvien en avait attiré d autres lorsqu il fallut édifier d’énormes et nombreux ouvrages d’art dans des sites monta- gneux et tourmentés. Les industriels européens, d’autre part, ainsi que nous l’apprennent les documents et les pro- duits figurant dans le pavillon du Pérou, com- prennent de plus en plus quelles ressources et quels débouchés peuvent trouver leurs activités et leurs capitaux sur ces terres vierges et riches, de près de 2 millions de kilomètres carrés de superficie. Le guano, qui est l’objet d'une exportation universelle, est exploité aux îles Chincha et Viéjas par plusieurs firmes belges. La société anonyme des Etablissements américains Gratry de Courtrai nous a montré des échantillons de ses toiles a matelas, de ses toiles damassées et autres manufacturées dans ses usines du Pérou. Les mines d’argent du Cerro de Pasco, uni- versellement réputées, d’autres mines où s’ex- traient en abondance le platine, le zinc, le cuivre, etc., sont en pleine activité, malgré que le manque de moyens de transport ne leur permette pas le rendement énorme dont elles sont ca- pables. Car c’est peu, surtout dans des régions aussi accidentées, qu’un réseau ferré de 2,726 kilo- metres. Proportionnellement, le développement des lignes telegraphiques et téléphoniques, qui atteint 8,264 et 10,429 kilomètres, est plus considérable. Et surtout il faut noter la présence sur les côtes péruviennes de cinq postes tout récents de télégraphie sans fil. * * * Comme celles du Canada, du Brésil, de Haïti, de Saint-Domingue, du Nicaragua, de l’Uruguay, du Guaténiala, dont il a été dit ici combien elles étaient édifiantes, la participation péru- vienne à notre Exposition a attesté la richesse latente, l’abondance des ressources de tous genres qu’offrent ces pays encore neufs au labeur industrieux, aux vaillances ingénieuses de ceux qui commencent à se trouver bien à l’étroit sur nos vieilles terres d’Europe surpeuplées et partant impuissantes à suffire aux besoins des millions d’êtres qui y pullulent. Paul André.