Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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L’ALIMENTATION.
LA BRASSERIE.
Qu’est-ce que la bière? Une définition difficile. Un
conseil américain. — Importance de la brasserie
américaine. — Les installations. — Le goût amé-
ricain. — Les Ecoles de brasserie. — La bière
française. — La bière anglaise. — Les bières
allemandes, bavaroises, autrichiennes. — La bière
belge. — Innovation dans le matériél de la bras-
serie. — Laboratoire international des fermen-
tations.
On sait que de graves discussions se sont
élevées au sujet de la définition de la bière, au
point de vue légal. La chimie industrielle défi-
nit cette boisson « une liqueur qui provient de la
fermentation des matières amylacées, modifiées
par la germination, et auxquelles on ajoute une
certaine quantité de houblon. Elle se différencie,
ajoute-t-on, des autres boissons alcooliques en
ce qu’elle doit être consommée alors qu’elle est
encore en fermentation ».
A vous et à moi, cela suffit ; nous savons à
quoi nous en tenir. Mais il y a les gouverne-
ments I En matière d’alimentation, tous les gou-
vernements s’inspirent des décisions des congrès
de la Croix-Blanche, tenus à Genève et à Paris,
et quand le législateur veut définir un aliment,
il va voir ce qu’a dit à Genève et à Paris le
Congrès.
Or, une définition de la bière a été mise à
l’ordre du jour de l’assemblée générale de la
Fédération des brasseurs belges, et cette défini-
tion devait être présentée ensuite au Congrès
international de la brasserie.
Quelques membres de la Fédération des bras-
seurs belges s’étant rendu compte de l’impossi-
bilité de donner de la bière une définition légale
qui convienne à toutes les nations, ont estimé
qu’il vaudrait mieux ne pas donner de cette
boisson une définition, car elle ne pourrait
jamais, disaient-ils, être à la fois assez précise
et assez large en même temps pour ne pas créer
un danger au point de vue des interprétations
internationales.
Il semble que ce soit parler d’or 1
Mais pas du tout ; il faut définir, parce que
si vous, Congrès, à qui on a demandé une dé-
finition, vous vous refusez à la donner, faite et
approuvée, eh bien ! nous, Gouvernement, nous
la ferons pour vous, et peut-être sera-t-elle
encore moins élastique que vous ne l’eussiez
faite. Donc, malgré le danger, définissez, cela
vaudra encore mieux que le silence.
Alors, la Fédération s’arrêta au texte suivant :
« La bière est une boisson obtenue par la fer-
mentation alcoolique d’un moût fabriqué avec du
houblon, du malt d’orge et de l’eau. Cependant,
on peut employer dans la fabrication toute autre
céréale, maltée ou non, et des sucres. »
Cette définition fut présentée au Congrès
international dans son assemblée plénière du
26 juillet, au palais de la Bourse, et, après une
longue discussion, le vote par mains levées
donna la majorité aux partisans de ...la non dé-
finition.
Sans être satisfaits de leur définition, les Alle-
mands en possèdent cependant une, qui ne leur
permet plus d’employer légalement, dans la fa-
brication, des grains crus et des sucres. Les
brasseurs anglais, eux, se sont déclarés, comme
par le passé, partisans de la liberté. Ils veulent
une définition élastique soumise au seul contrôle
de la loi sur les denrées alimentaires. Ils ne se
sont jamais prononcés pour la définition et res-
tent passifs devant toute discussion de ce genre.
La déclaration du délégué des brasseurs améri-
cains de Chicago, au Congrès, ne manqua pas
d’originalité et fut accueillie par des applaudis-
sements : « Depuis quatre ans, dit -il, cette ques-
tion de la définition de la bière est fortement
agitée en Amérique par le public, et un peu par
le gouvernement. Mais les représentants les plus
autorisés de la brasserie américaine diraient, je
crois, au Congrès international : « Ne vous in-
LE DERNIER DIMANCHE.
quiétez pas de l’Amérique, mêlez-vous de vos
affaires.»
Cependant, si nous en jugeons d’après les
chiffres, l’Amérique doit se connaître en bières.
La totalité des capitaux placés dans les brasse-
ries américaines s’élève approximativement au
chiffre de 2,500 millions de francs, et le travail
des brasseries fait vivre plus de 300,000 ouvriers.
Les Américains demandent comme biere une
boisson très pâle, très brillante et tres gazeuse,
avec une mousse épaisse et crémeuse qui doit
rester très longtemps à la surface du liquide et
adhérer, sous la forme de tissu dentelé, aux
parois du verre. La saveur du houblon doit s’y
faire sentir, aromatique et amère, mais sans
excès. On voit, d’après cette description prise
aux bonnes sources, que le goût américain sait
nettement ce qu’il veut.
De la leçon américaine sur les bières, fournie
au Congrès international à propos de l’Exposi-
tion de Bruxelles, il y a à retenir qu aux Etats-
Unis, dans une brasserie bien montée, rien ne
se fait à la main de ce qui peut être fait par
les machines. On y retrouve rapidité, uniformité,
et, partant, économie et produits supérieurs. On
peut dire, d’ailleurs, à la louange de la Bel-
gique, que notre pays possède à l’heure actuelle
un certain nombre d’installations de grandes
brasseries qui n’ont rien à envier aux progrès
d’outre-mer.
Au point de vue des études, la Belgique pos-
sède, notamment, un Institut des fermentations,
dépendant de l’Ecole des hautes études de Bru-
xelles, et une Ecole officielle de brasserie belge,
à Gand, tous deux dirigés par de savants bacté-
riologistes.
En Belgique, en France, en Angleterre, en
Allemagne, jamais la brasserie ne lésine, soit
qu’il s’agisse d'installer brillamment une expo-
sition de ses produits, comme elle l’a fait cirez
nous, soit qu’il s’agisse de perfectionner ses
installations, soit d’établir des écoles scienti-
fiques y relatives, soit d’annexer des laboratoires
à ses usines.
La fabrication de la bière en France est con-
sidérable, surtout dans le nord. Le nord produit
surtout les bières de fermentation haute. Les
matières premières qu’elle emploie sont les malts
d’orges françaises (Champagne, Auvergne et
Sarthe), étrangères (Russie, Asie Mineure, lu-
nisie), africaines (Algérie) et le malt d escour-
geon (Beauce, Vendée, Poitou).
Les mélanges de ces diverses qualités sont
faits dans des proportions tellement variables
qu’il n’est pas possible de donner des indica-
tions, même approximatives. Quelques brasseurs
ajoutent des succédanés, tels que riz, glucose,
sucre interverti, qui fournissent, disent-ils, des
bières d’un aspect et d’un goût plus agréables.
Le produit de l’impôt sur la bière a donné ré-
cemment, pour toute la Trance, près de 15
millions de francs.' En Allemagne, ainsi qu’au
Danemark, on constate une baisse dans la con-
sommation de la bière taxée, c est-a-dire pour le
Danemark de la bière contenant au moins 2 1/4
p. c. d’alcool. On estime, en général, que les
fluctuations qui se produisent dans la consom-
mation de la bière dépendent en grande partie
des variations de température qui peuvent se
produire au cours d’un été. On devine, d après
les affligeantes conditions climatériques de la
Belgique, quelle doit être leur influence sut la
consommation de la bière. Et, de fait, elle a
diminué, sans toutefois atteindre des proportions
qui puissent mettre en danger la prospérité de la
brasserie belge. Nous voyons cependant, sous
un climat pareil, qu’elle a augmenté en Hol-
lande, au détriment de la consommation des
vins et spiritueux.
Quant aux procedes de fabrication, le brassage
du moût par infusion est pratiqué en Angleterre,