Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
en Belgique, dans l’Allemagne du Nord et dans
le nord de la France. Par cette méthode les ma-
tières albumineuses ne sont pas altérées et la
transformation en glucose sê fait assez rapide-
ment ; la fermentation du moût donnera une
bière très alcoolique, mais peu nourrissante. Il
est important, dans ce procédé, de laisser les
moûts le moins longtemps possible en contact
avec 1 air, a cause de leur tendance à devenir
acides.
Une autre méthode, celle du brassage du moût
par décoction est surtout pratiquée en Bavière,
en Autriche et dans l’est de la France. Les
bières qui proviennent de ce moût sont peu
alcooliques et plus nourrissantes.
D une manière générale, on peut considérer la
bière comme un liquide qui renferme de l’eau,
4 à 7 p.c. d’alcool, du gaz carbonique, de la
dextrine, des substances protéiques et des pep-
tones, un peu de glycérine et d’acide succinique,
des sels minéraux, notamment du phosphate de
potassium et des substances huileuses et amères
provenant du houblon. Un grand nombre de ces
éléments, utiles à l’organisme, font des bières
un liquide nourrissant.
En ce qui concerne le matériel de brasserie,
signalons, comme innovation, les thanks, con-
struits d’une seule pièce, sans aucun joint, re-
couverts d’un émail vitrifié. Ils remplacent, avec
avantages, les cuves en bois, dites de garde.
Celles-ci, en raison de leur matière même et des
joints de construction, présentent certains dan-
gers d'infection, impossibles avec les thanks mé-
talliques. Ces thanks, à compartiments de fond,
peuvent être superposés et remplis ou vidés soit
simultanement, soit séparément, vu que chacun
représente à lui seul un foudre muni de toutes
ses armatures.
Dans l’ordre scientifique, nous signalerons la
création projetée d’un laboratoire international
des fermentations et cultures vivantes, où se-
raient représentées toutes les espèces connues et
nouvelles, afin qu’une fois décrites et catalo-
guées, et toujours en vue, elles ne soient pas
désignées, pour une même race, par des noms
différents, [comme cela n’arrive que trop fré-
quemment aujourd’hui, d’où résultent parfois de
graves mécomptes.
On voit que la brasserie, toujours à l’avant-
garde, ne néglige rien dans les voies de la
science et de ses applications.
C’est à ce prix que sont d’ailleurs ses progrès
incessants et sa prospérité. C’est son honneur de
l'avoir compris.
Les métiers indigènes des Indes néerlandaises
Sumatra, Java, Bornéo, Célèbes, Nouvelle=Guinée.
Autres temps, autres mœurs. —• Les petits métiers
et la grande industrie. — Les Barbares d’Occident.
Les souriantes demeures, l’indigène est archi-
tecte né. ■— Une maison sans un clou. — Les
vanniers. — La philosophie de l’Inde. — La con-
struction héroïque des barques. — Le tissage
silencieux. — La sculpture. — La grande industrie
ravage tout pour édifier des fortunes. — Hélas!
Heureux les peuples qui ont des métiers faciles
et qui n’ont pas chez eux ce que nous appelons
chez nous des hommes de progrès 1 Idée bizarre,
dira-t-on, à propos d’une Exposition où tous les
peuples exaltent à l’envi leurs progrès, de faire
le rétrograde, d’admirer les petits métiers sécu-
laires des artisans figés dans les traditions !
Et pourquoi pas ? N’est-ce pas dans le but de
nous montrer que ces métiers dédaignés par la
grande industrie sont, en réalité, admirables ;
n est-ce pas dans le but de nous prouver leur
originalité qu’on nous les montre, que l’on a fait
venir de chez eux des artisans du tissage, de la
sculpture sur bois, de la vannerie, de cette cu-
rieuse industrie d’art du batik ; c’est bien aussi
pour que nous y intéressions nos esprits curieux
UN COIN DE LA SECTION DES INDES NÉERLANDAISES.
que se trouvent réunis ces mille objets divers,
produits des petits métiers indigènes, depuis les
plus humbles jusqu’aux barques de mer. Ils n’en
ont plus pour longtemps, sans doute, à vivre, ces
petits métiers ; ils disparaissent insensiblement
devant les méthodes des hommes de progrès,
dont nous parlions tout à l’heure, en médisant
de leur influence, de cette activité dévorante qui
leur fait autour d’eux créer des mœurs pour
lesquelles ne sont pas faits les peuples qu’ils
conquièrent !
Les progrès, tel que nous comprenons indus-
triellement ce mot, la turbulence créatrice en
haleine sans relâche, c’est pour nous, conqué-
rants des brumes, les Barbares de l’Occident !
La nature luxuriante et le ciel merveilleux des
îles de l’océan Indien ont conseillé aux peuples
qui habitent ces régions d’en faire leur simple
fortune, facilement acquise, rien qu’en étendant
la main vers les fruits de la terre prodigue, rien
qu’en levant les yeux vers l’azur immaculé. Ils
n ont pas comme leurs conquérants, gens du
Nord au ciel hostile, appris à entasser, créé la
société anonyme, l’exploitation à perpétuité, le
bail de 99 ans ; non, ils se font des maisons en
bambou au sein vert et fécond de la forêt ; on
voit leurs cabanes sur pilotis sur les rivages au
pied des cocotiers que viennent baigner la mer.
Et ces demeures sont des merveilles d’élégance,
les plus pauvres ont encore des lignes char-
mantes empruntées aux courbes des plus fines
architectures.
Ceux qui font les cases sont-ils des artistes
pour les faire si riantes, si délicates, si pleines
d’harmonie avec la mer onduleuse, ou avec la
forêt frémissante ? Sont-ce des philosophes pour
les faire si légères comme il convient que soient
des demeures pour des êtres éphémères comme
nous ? Sait-on qu’en Europe une cabane de bois
de hêtre a une durée dont l’existence égale envi-
ron celle de la vie d’un homme, dont la moyenne
est de soixante ans ? Tous deux vieillissent en-
semble ! Mais retournons sous le ciel de l’Inde,
aux œuvres des architectes indigènes. Sont-ils
architectes, non pas ! Tout homme sait faire et
fait sa maison !
La forêt donne les matériaux, sans rien excep-
ter, et permet même la variété. Une fois ce sont
des planchettes qui se recouvrent du dessus et
d’un côté, qui tiennent lieu d’ardoises ; mais
cette couverture n’est pas imperméable, celle en
bambou vaut mieux, pas une goutte d’eau ne la
traverserait, c’est l’imitation parfaite de la tuile ;
cette fois, des bambous sont coupés verticale-
ment en deux et ces longues gouttières sont
sectionnées ; pour couvrir un toit on dispose sur
la charpente une série de ces demi-cylindres, la
concavité en l’air ; on en pose par-dessus une
seconde rangée dont on tourne le dos vers le
ciel ; chaque concavité est à cheval sur les arêtes
de deux sections retournées, de telle sorte que
l’eau rencontre tout le temps des surfaces courbes
qui la mènent en rigoles jusqu’au pourtour du
toit. C’est de l’effet le plus joli, ces toits qui
semblent tuyautés et l’on songe plus à une déco-
ration qu’à l’utilité de cette disposition parfaite.
Enfin, nos artisans connaissent aussi le toit de
chaume, c’est du chaume de roseau au lieu d’être
de [paille ; quelquefois c’est de la lanière de
feuille sèche de bananier, formant rubans. Le
tout est recouvert d’un assez large quadrillage
en rotin, pour empêcher les dégâts du vent qui
s’élève lors des orages, car il ne faut pas oublier