ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 526 Forrige Næste
458 L’EXPOSITION DE BRUXELLES en Belgique, dans l’Allemagne du Nord et dans le nord de la France. Par cette méthode les ma- tières albumineuses ne sont pas altérées et la transformation en glucose sê fait assez rapide- ment ; la fermentation du moût donnera une bière très alcoolique, mais peu nourrissante. Il est important, dans ce procédé, de laisser les moûts le moins longtemps possible en contact avec 1 air, a cause de leur tendance à devenir acides. Une autre méthode, celle du brassage du moût par décoction est surtout pratiquée en Bavière, en Autriche et dans l’est de la France. Les bières qui proviennent de ce moût sont peu alcooliques et plus nourrissantes. D une manière générale, on peut considérer la bière comme un liquide qui renferme de l’eau, 4 à 7 p.c. d’alcool, du gaz carbonique, de la dextrine, des substances protéiques et des pep- tones, un peu de glycérine et d’acide succinique, des sels minéraux, notamment du phosphate de potassium et des substances huileuses et amères provenant du houblon. Un grand nombre de ces éléments, utiles à l’organisme, font des bières un liquide nourrissant. En ce qui concerne le matériel de brasserie, signalons, comme innovation, les thanks, con- struits d’une seule pièce, sans aucun joint, re- couverts d’un émail vitrifié. Ils remplacent, avec avantages, les cuves en bois, dites de garde. Celles-ci, en raison de leur matière même et des joints de construction, présentent certains dan- gers d'infection, impossibles avec les thanks mé- talliques. Ces thanks, à compartiments de fond, peuvent être superposés et remplis ou vidés soit simultanement, soit séparément, vu que chacun représente à lui seul un foudre muni de toutes ses armatures. Dans l’ordre scientifique, nous signalerons la création projetée d’un laboratoire international des fermentations et cultures vivantes, où se- raient représentées toutes les espèces connues et nouvelles, afin qu’une fois décrites et catalo- guées, et toujours en vue, elles ne soient pas désignées, pour une même race, par des noms différents, [comme cela n’arrive que trop fré- quemment aujourd’hui, d’où résultent parfois de graves mécomptes. On voit que la brasserie, toujours à l’avant- garde, ne néglige rien dans les voies de la science et de ses applications. C’est à ce prix que sont d’ailleurs ses progrès incessants et sa prospérité. C’est son honneur de l'avoir compris. Les métiers indigènes des Indes néerlandaises Sumatra, Java, Bornéo, Célèbes, Nouvelle=Guinée. Autres temps, autres mœurs. —• Les petits métiers et la grande industrie. — Les Barbares d’Occident. Les souriantes demeures, l’indigène est archi- tecte né. ■— Une maison sans un clou. — Les vanniers. — La philosophie de l’Inde. — La con- struction héroïque des barques. — Le tissage silencieux. — La sculpture. — La grande industrie ravage tout pour édifier des fortunes. — Hélas! Heureux les peuples qui ont des métiers faciles et qui n’ont pas chez eux ce que nous appelons chez nous des hommes de progrès 1 Idée bizarre, dira-t-on, à propos d’une Exposition où tous les peuples exaltent à l’envi leurs progrès, de faire le rétrograde, d’admirer les petits métiers sécu- laires des artisans figés dans les traditions ! Et pourquoi pas ? N’est-ce pas dans le but de nous montrer que ces métiers dédaignés par la grande industrie sont, en réalité, admirables ; n est-ce pas dans le but de nous prouver leur originalité qu’on nous les montre, que l’on a fait venir de chez eux des artisans du tissage, de la sculpture sur bois, de la vannerie, de cette cu- rieuse industrie d’art du batik ; c’est bien aussi pour que nous y intéressions nos esprits curieux UN COIN DE LA SECTION DES INDES NÉERLANDAISES. que se trouvent réunis ces mille objets divers, produits des petits métiers indigènes, depuis les plus humbles jusqu’aux barques de mer. Ils n’en ont plus pour longtemps, sans doute, à vivre, ces petits métiers ; ils disparaissent insensiblement devant les méthodes des hommes de progrès, dont nous parlions tout à l’heure, en médisant de leur influence, de cette activité dévorante qui leur fait autour d’eux créer des mœurs pour lesquelles ne sont pas faits les peuples qu’ils conquièrent ! Les progrès, tel que nous comprenons indus- triellement ce mot, la turbulence créatrice en haleine sans relâche, c’est pour nous, conqué- rants des brumes, les Barbares de l’Occident ! La nature luxuriante et le ciel merveilleux des îles de l’océan Indien ont conseillé aux peuples qui habitent ces régions d’en faire leur simple fortune, facilement acquise, rien qu’en étendant la main vers les fruits de la terre prodigue, rien qu’en levant les yeux vers l’azur immaculé. Ils n ont pas comme leurs conquérants, gens du Nord au ciel hostile, appris à entasser, créé la société anonyme, l’exploitation à perpétuité, le bail de 99 ans ; non, ils se font des maisons en bambou au sein vert et fécond de la forêt ; on voit leurs cabanes sur pilotis sur les rivages au pied des cocotiers que viennent baigner la mer. Et ces demeures sont des merveilles d’élégance, les plus pauvres ont encore des lignes char- mantes empruntées aux courbes des plus fines architectures. Ceux qui font les cases sont-ils des artistes pour les faire si riantes, si délicates, si pleines d’harmonie avec la mer onduleuse, ou avec la forêt frémissante ? Sont-ce des philosophes pour les faire si légères comme il convient que soient des demeures pour des êtres éphémères comme nous ? Sait-on qu’en Europe une cabane de bois de hêtre a une durée dont l’existence égale envi- ron celle de la vie d’un homme, dont la moyenne est de soixante ans ? Tous deux vieillissent en- semble ! Mais retournons sous le ciel de l’Inde, aux œuvres des architectes indigènes. Sont-ils architectes, non pas ! Tout homme sait faire et fait sa maison ! La forêt donne les matériaux, sans rien excep- ter, et permet même la variété. Une fois ce sont des planchettes qui se recouvrent du dessus et d’un côté, qui tiennent lieu d’ardoises ; mais cette couverture n’est pas imperméable, celle en bambou vaut mieux, pas une goutte d’eau ne la traverserait, c’est l’imitation parfaite de la tuile ; cette fois, des bambous sont coupés verticale- ment en deux et ces longues gouttières sont sectionnées ; pour couvrir un toit on dispose sur la charpente une série de ces demi-cylindres, la concavité en l’air ; on en pose par-dessus une seconde rangée dont on tourne le dos vers le ciel ; chaque concavité est à cheval sur les arêtes de deux sections retournées, de telle sorte que l’eau rencontre tout le temps des surfaces courbes qui la mènent en rigoles jusqu’au pourtour du toit. C’est de l’effet le plus joli, ces toits qui semblent tuyautés et l’on songe plus à une déco- ration qu’à l’utilité de cette disposition parfaite. Enfin, nos artisans connaissent aussi le toit de chaume, c’est du chaume de roseau au lieu d’être de [paille ; quelquefois c’est de la lanière de feuille sèche de bananier, formant rubans. Le tout est recouvert d’un assez large quadrillage en rotin, pour empêcher les dégâts du vent qui s’élève lors des orages, car il ne faut pas oublier