Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
463
luxe ? La robe de théâtre dévêt tout le buste
autant que-possible. Le décolletage jusqu’au per-
mis, continué par une illusion pour le reste ! Une
gaze enveloppe les épaules, la poitrine, et rien
qu’un peu de perles vers le gras du bras, pour
habiller tout de même. Quant à la partie raide
du corsage, ce n’est qu’un triangle, dont la
pointe monte et prend au milieu de la poitrine la
place qu’on lui accorde. Il est de satin blanc, ou
rose, et s’étire vers le bas, pour former la
jupe, en spirale, enveloppante, moulante, avec le
moins de charge d’étoffe possible. C’est jeune et
réclame un corps parfait.
Un peu dans ce genre, il y a la jupe ouverte
le long de la cuisse, à la mode des filles de
Sparte, qui aimaient le grand air, mais ici, la
discrétion intervient, il y a un tulle qui voile
la marche.
Il y a la robe, comment la nommer ? Est-on
avec cela vêtue, ou ne l’est-on pas ? Nous ne
saurions que l’appeler la robe nue. C’est une
énigme ! Des tissus, tous transparents, parvien-
nent-ils à couvrir ? Comment couvrir avec tulle
sur dentelle ? On ne superpose ainsi jamais que
des jours ! Alors ? C’est la robe nue... Il y a
bien quelques galons, minces d’un pouce, qui
partent, chargés d’or et de perles, du corsage,
mais ils flottent, détachés de la robe à chaque
mouvement de la marche. Une pareille robe
ne sauve qu’une chose, la forme divine du
corps I
A l’encontre, il y a les toilettes très chargées.
Le tulle voilant, cerise sur ciel, par exemple, dont
nous avons parlé tout à l’heure, est lui-même
couvert de paillettes, de verroterie, d’écailles d’or
qui font aux hanches et au torse un vêtement
serpentin, ou tout de fleurs, souple et étincelant
sous les lustres. Chair, or et fleur, coupé d’une
ceinture de soie, c’est très beau. Le difficile, en
ce genre, était d’arriver, malgré des moyens si
complexes, à des effets de légèreté et d’har-
monie. De ces problèmes, la couture en a réalisé
d’innombrables avec élégance.
Que dire des belles robes de dentelles, dont
les plus belles s’en sont allées, en flammes,
rejoindre leurs sœurs, les nuées blanches ? Le
port de la robe en dentelle réclame des teints
très frais, des bras très blancs ou des peaux
très dorées, des cheveux très blonds ou très
noirs ; dans leur exquise pureté neigeuse, elles
sont comme la pierre de touche de la perfection
féminine ; aussi composent-elles, dans leur sim-
plicité complexe, le vêtement rare et précieux
par excellence.
Arrivons-en aux manteaux. Sujets à subir les
intempéries, ils prêtent moins à la fantaisie ;
on ne badine pas avec les éléments. Ils sont, en
général, de formes correctes et le luxe est pour
eux la fourrure. Nous les trouvons exposés sur
de séduisants mannequins, dans des paysages
d’automne pour le grand paletot ouvert, en zibe-
line ou chinchilla. Le petit paletot serrant, à
l’abri des vents coulis ou même tempétueux, est
en astrakan, en loutre, en peau de taupe, en
vison.
Ces fourrures font merveille dans le (pay-
sage d’hiver, où d’ingénieux dioramas nous
les font voir, portées avec distinction.
Quant aux manchons, ils sont énormes, faits
particulièrement de peau d’ours noir, et tout
l’ours y a passé ! Aucun ne s’en plaint. Toute
élégante a le sien !
Deux lignes d’histoire, s’il vous plaît, pour re-
connaître où nous en sommes du luxe, comparé
à celui tant vanté des Romains. Un empereur
romain, né en 212, dont les hauts faits sont
d’avoir délivré l’Italie des Barbares, d’avoir dé-
fait l’armée d’un usurpateur du trône des Gaules,
d’avoir vaincu la reine de Palmyre, actions écla-
tantes qui lui valurent à Rome le triomphe,
en ce temps-là, ce même empereur, à la demande
de sa femme, refusa de lui accorder une robe de
soie, parce qu'il ne payait pas, disait -il, des fils
au poids de l’or !
LES PORTRAITS COMPOSITES
Qu’est-ce qu’un portrait composite ?
A première vue, pour un non-initié, c’est une
image assez étrange.
Les traits, en effet, en sont vagues, flous ; les
contours indécis. L’individu représenté semble
surgir du brouillard ou se dérober derrière un
voile.
Le non-initié terre-à-terre dira devant cette
esquisse d’être : « Tiens, le modèle a bougé »
ou bien « Ce n’est pas mis au point ».
Le no-initié, enclin aux imaginations
poétiques, idéalisant son impression,
songera à quelque apparition fantoma-
tique, pensera, si l’image est très trou-
ble, à ces photographies mediumniques
où viennent se fixer, si nous en croyons
les spirites, des apparences d’êtres,
témoignages des efforts accomplis par
des âmes, qui ne seraient pas de notre
monde, pour revêtir un semblant de
forme corporelle.
En réalité, profane terre-à-terre et
profane poète sont bel et bien dans
l’erreur.
Il s’agit de tout autre chose.
Ce n’est ni une photographie ratée ni
celle d’une âme sans corps. C’est, si
vous voulez, une sorte de photographie
synthétique donnant la représentation
idéale des caractères communs à toute
une série d’individus photographiés,
d’abord individuellement, puis repro-
duits successivement sur la même
plaque.
Expliquons-nous.
Supposons que nous ayons, photogra-
phiés à la même grandeur, trente indi-
vidus de la même famille.
Supposons maintenant que, pour
obtenir dans des conditions déterminées,
une reproduction photographique d’un
de ces portraits, quatre-vingt-six se-
condes de pose soient nécessaires. Si
nous faisons défiler successivement ces portraits
devant l’objectif dans des conditions identiques,
en posant trois secondes pour chacun d’eux,
seuls les traits communs aux trente portraits
impressionneront la plaque sensible, puisque
seules ces parties communes auront eu le temps
de pose nécessaire.
Les autres particularités, spéciales à chacun
des composants, se seront éliminées ou laisseront
des traces à peine perceptibles.
LE PORTRAIT COMPOSITE.
Et, quand tout sera fini, nous aurons un cliché
qui nous donnera une épreuve qui sera en quel-
que sorte la moyenne des trente portraits et re-
présentera le type de la famille constituée par
ces trente individus.
Voilà le principe de la méthode suivie pour
la photographie composite, tel ou à peu près
que le principe fut établi en 1878, par Francis
Galton.
Un portrait obtenu de cette manière a-t-il
vraiment une valeur scientifique ? Oui
et non. Cela dépend des conditions dans
lesquelles il a été fait. S’il se borne à
mettre en évidence des caractères ana-
tomiques communs à tout un ensemble
d’individus, comme lorsqu’il s’agit, par
exemple, d’accuser les caractéristiques
d'une race, d’une famille, on ne peut
s’empêcher de lui supposer une certaine
valeur objective. N’avons-nous pas vu,
en effet, que le procédé, très simple,
de fractinneoment du temps de pose
va éliminer de chaque individu photo-
graphié Vaccidentel, le fortuit, pour ne
retenir que le permanent. De sorte que
nous devons être ainsi en présence,
quand les opérations sont terminées, de
ce qu’il y a de constant dans les traits
d’un groupe, race ou famille, sans qu’il
nous en ait coûté le moindre effort
d’observation ou de réflexion.
Il faut reconnaître que si cette mé-
thode tenait toutes ses promesses, elle
ne 'manquerait pas de séduction, car elle
fait disparaître un facteur souvent sujet
à erreur et à controverse : l’interpréta-
tion personnelle de l’observateur, quand
il s’agit d’apprécier les caractères per-
manents d’un grand nombre d’individus
soumis A son examen.
Et il y aurait là, incontestablem’ent,
une base objective dont pourraient
bénéficier certaines de nos sciences,