Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
à commencer par l’anthropologie et l’ethno-
graphie.
Malheureusement, il ne semble pas que les
recherches aient été poussées dans ce sens avec
méthode et ténacité.
Quelques essais de composites de races et
quelques essais de composites de crânes préhis-
toriques, c’est à peu près tout le bilan des études
faites dans un but scientifique.
Il est juste de reconnaître que, par contre, les
tentatives les plus bizarres furent entreprises et
firent tant qu’elles éloignèrent peu à peu de la
question les expérimentateurs sérieux.
Avec un procédé de la nature des photogra-
phies composites, on coudoyait l’art d’assez près
et l’on devait s’attendre à voir entrer en scène
la folle du logis. C’est ce qui se produisit. Dame
Imagination appela à la rescousse sa compagne
la Fantaisie, et ces deux hurluberlus, lâchés sans
contrôle, finirent par tout gâter.
On fit des composites à propos de tout et de
rien. On se mit à combiner les éléments les plus
disparates, des individus qui n’avaient aucun
caractère commun, pour essayer de découvrir
une expression collective ou encore une expres-
sion professionnelle.
Nous eûmes ainsi, lors de l’affaire Dreyfus,
le type, ou prétendu tel, du Revisionniste, de
l’« Intellectuel ». On proposa à notre admiration
la physionomie idéale — mais non idéalisée —
du cocher de fiacre, celle du médecin, celle de
l’avocat.
Quelque ultra-fantaisiste, doublé d’un pince-
sans-rire — ce n’était pas Alphonse Allais, —
allégua certain jdur que les membres de nos
assemblées législatives ayant surtout, d’une ma-
nière générale, avant les élections la promesse
facile, suivie après les élections de l’oubli non
moins facile, une photographie composite du
député, par exemple, devait infailliblement donner
la physionomie du prometteur de beaux jours.
Puis un autre prétendit que le portrait composite
de l’artilleur, eu égard au flair proverbial, nous
donnerait la photographie de l’homme qui a « le
nez creux ».
Tout cela, évidemment, frisait l’aberration.
Mais toutes ces exagérations, loufoqueries ou
fumisteries n’infirmaient en aucune manière la
valeur d’un procédé qui, employé à bon escient,
demeurait, semble-t-il, capable de donner des
résultats appréciables.
Et il serait à souhaiter que des expériences
sérieuses fussent poursuivies dans le but de
voir quelle valeur objective il y a lieu d’attribuer
à la photographie composite.
C’est bien pourquoi l’emploi qui en a été
fait récemment à l’Institut de Berchem-Sainte-
Agathe, et dont les résultats ont été exposés
dans la section d’hygiène de notre exposition
de Bruxelles, nous paraissent mériter quelque
attention.
L’Institut de Berchem-Sainte-Agathe contient
des aveugles et des sourds-muets. Les docteurs
qui s’occupent de ces deux catégories de pen-
sionnaires ont essayé de nous donner les compo-
sites de l’aveugle et du sourd-muet.
C’est surtout ce dernier qui nous occupera ici,
parce qu’il nous semble bien, à première vue,
que ce soit celui dont le caractère puisse se
dégager avec le plus de netteté.
En effet :
Pourquoi un individu est-il sourd-muet ?
Il est sourd-muet parce que sourd.
Pourquoi est-il sourd ?
Par suite de l’intervention de l’une ou l’autre
des causes suivantes :
1° Il peut avoir des lésions héréditaires de
l’oreille ;
2° Il peut avoir des lésions acquises par
affections inflammatoires du nez ou de la gorge.
Fait caractéristique : chacune de ces sortes de
lésions contribuera à lui façonner une anatomie
particulière de la face.
Les lésions héréditaires de l’oreille ne vont
presque jamais seules. Elles s’accompagnent
d’une modification du nez, de la bouche et des
dents. Le nez est plat, épaissi à la base, en pied
de marmite ; les dents sont saillantes.
Les lésions acquises donneront le faciès de
l’adénoïdien : bouche ouverte, nez long, mince
et étroit.
Voici donc deux types assez nets, chacun d’eux
ayant sa physionomie bien distincte et tous les
deux étant différents du type humain normal.
Quel type va résulter de leur combinaison par
la photographie composite ?
Tout d’abord, voyons les conditions de l’expé-
rience.
Les sujets, au nombre de 76, ont été groupés
par âge, sans s’occuper de leurs lésions, en six
catégories allant de 5 à 18 ans.
Cinq de ces catégories contenaient chacune
12 individus ; la sixième en contenait 16.
Chaque groupe ainsi constitué a donné nais-
sance à une photographie composite, soit en tout
six composites. Et ces six composites traités
ensuite comme des portraits individuels ont
donné la photographie composite des photogra-
phies composites, c’est-à-dire la résultante de
76 photographies individuelles, type quintes-
sencié du sourd-muet.
Que dire de chacun de ces six portraits types
et du portrait final qui les synthétise tous ?
La question ne manque pas d’être fort em-
barrassante.
Jugez-en.
Souvenons-nous que dans les six groupes on
a fait intervenir, à la fois, le type à lésions
héréditaires et le type à lésions acquises.
Cependant, de l’examen des composites, il ré-
sulte que :
Le jeune sourd-muet a plutôt le faciès inhé-
rent aux lésions héréditaires ;
Le sourd-muet adolescent semble surtout ap-
partenir au type des lésions acquises ;
Le sourd-muet d’âge moyen paraît tenir le
milieu entre ces deux types extrêmes ;
Et le sourd-muet type, fait étrange, se rap-
proche du type normal humain par la conforma-
tion de ses traits et l’expression générale du
visage.
Force nous est bien d’avouer que nous ne
voyons pas se dégager grand’chose de tout cela.
Faut-il incriminer ici la méthode suivie, ou
la photographie composite est-elle décidément
une illusion, un fantôme ? Nous ne savons. Tou-
jours est-il que, cette fois encore, elle semble
nous dérober son secret. Lux.
LA VIE DES MINÉRAUX. — LA PLASMOGENÈSE
Les vérités paradoxales. — Le Géant Univers. -
Nouvel aspect de la génération spontanée. — Les
générations cristallines. — Institut de biologie
et de plasmogenèse.
Excellemment choisie, la place attribuée à
l’exposition des planches de l’Atlas de plasmo-
genèse du docteur Jules Félix. Une salle de
carrefour, entre les sections de minéralogie, de
botanique et de zoologie. C’est déjà indicatif I
Le docteur Jules Félix, professeur à l’Univer-
sité nouvelle et internationale de Bruxelles, est un
esprit hardi, même audacieux, qui voudrait voir
disparaître toutes les vieilles doctrines, disons
mieux, toutes les doctrines, car ce qui est doc-
trine, c’est-à-dire chose convenue, établie, est
vieux par cela même et, par conséquent, n’est
plus en harmonie avec le continuel devenir de la
nature, du monde, de l'univers.
Le docteur Félix pousse ses théories jusqu’au
paradoxe : alors que pour nous un corps repré-
sente par sa forme limitée et précise et agissante
ce qu’il y a de plus vivant, notre audacieux
savant se plaît à écrire, et il le démontre avec
une grande science, non dépourvue toutefois du
renfort d’un art ingénieux, que « les corps sont
les formes cadavériques des solutions ». Nous
voilà bien surpris par le pittoresque de l’image !
Cela est vrai, si l’on veut, car du sel dissous
dans de l’eau, par exemple, est évidemment
devenu plus mobile sous cette forme de solution
que ne l’est le sel cristallisé, soit celui du marais
Expressions musculaires réflexes
d’un chat heureux et de bonne humeur.
salant, ou celui qui est « pétrifié » depuis des
milliers d’années dans les grottes de sel gemme,
ou plus prosaïquement celui qu’emploie la cui-
sinière pour le potage. Le sel en solution re-
tourne à la vie par ...le potage, dont le liquide
a rendu, par dissolution, la mobilité à ses parti-
cules. La mobilité, c’est la vie ; la cristallisation,
c’est la mort.
Nous voilà, par un chemin assez long, d’une
idée qui semblait paradoxale, revenu à une idée
courante et fort simple.
Après cet apparent paradoxe, le docteur en a
d’autres, auxquels il donne, pour accompagne-
ment, des illustrations non moins pittoresques.
II nous montre l’image d’un chat heureux, fai-
sant le gros dos, dressant haut la queue ; notre
observateur nous fait remarquer que même les
poils de l’animal participent à ce mouvement
d’exhaussement de tout ce que l’animal peut
avoir à dresser. Le subtil savant nous dit :
- Ce chat so/ige-t-il à se redresser, comme il
le fait, jusqu’au bout des poils ?
- Non, répondons-nous, car tout chat a bien
autre chose à penser !