ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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464 L’EXPOSITION DE BRUXELLES à commencer par l’anthropologie et l’ethno- graphie. Malheureusement, il ne semble pas que les recherches aient été poussées dans ce sens avec méthode et ténacité. Quelques essais de composites de races et quelques essais de composites de crânes préhis- toriques, c’est à peu près tout le bilan des études faites dans un but scientifique. Il est juste de reconnaître que, par contre, les tentatives les plus bizarres furent entreprises et firent tant qu’elles éloignèrent peu à peu de la question les expérimentateurs sérieux. Avec un procédé de la nature des photogra- phies composites, on coudoyait l’art d’assez près et l’on devait s’attendre à voir entrer en scène la folle du logis. C’est ce qui se produisit. Dame Imagination appela à la rescousse sa compagne la Fantaisie, et ces deux hurluberlus, lâchés sans contrôle, finirent par tout gâter. On fit des composites à propos de tout et de rien. On se mit à combiner les éléments les plus disparates, des individus qui n’avaient aucun caractère commun, pour essayer de découvrir une expression collective ou encore une expres- sion professionnelle. Nous eûmes ainsi, lors de l’affaire Dreyfus, le type, ou prétendu tel, du Revisionniste, de l’« Intellectuel ». On proposa à notre admiration la physionomie idéale — mais non idéalisée — du cocher de fiacre, celle du médecin, celle de l’avocat. Quelque ultra-fantaisiste, doublé d’un pince- sans-rire — ce n’était pas Alphonse Allais, — allégua certain jdur que les membres de nos assemblées législatives ayant surtout, d’une ma- nière générale, avant les élections la promesse facile, suivie après les élections de l’oubli non moins facile, une photographie composite du député, par exemple, devait infailliblement donner la physionomie du prometteur de beaux jours. Puis un autre prétendit que le portrait composite de l’artilleur, eu égard au flair proverbial, nous donnerait la photographie de l’homme qui a « le nez creux ». Tout cela, évidemment, frisait l’aberration. Mais toutes ces exagérations, loufoqueries ou fumisteries n’infirmaient en aucune manière la valeur d’un procédé qui, employé à bon escient, demeurait, semble-t-il, capable de donner des résultats appréciables. Et il serait à souhaiter que des expériences sérieuses fussent poursuivies dans le but de voir quelle valeur objective il y a lieu d’attribuer à la photographie composite. C’est bien pourquoi l’emploi qui en a été fait récemment à l’Institut de Berchem-Sainte- Agathe, et dont les résultats ont été exposés dans la section d’hygiène de notre exposition de Bruxelles, nous paraissent mériter quelque attention. L’Institut de Berchem-Sainte-Agathe contient des aveugles et des sourds-muets. Les docteurs qui s’occupent de ces deux catégories de pen- sionnaires ont essayé de nous donner les compo- sites de l’aveugle et du sourd-muet. C’est surtout ce dernier qui nous occupera ici, parce qu’il nous semble bien, à première vue, que ce soit celui dont le caractère puisse se dégager avec le plus de netteté. En effet : Pourquoi un individu est-il sourd-muet ? Il est sourd-muet parce que sourd. Pourquoi est-il sourd ? Par suite de l’intervention de l’une ou l’autre des causes suivantes : 1° Il peut avoir des lésions héréditaires de l’oreille ; 2° Il peut avoir des lésions acquises par affections inflammatoires du nez ou de la gorge. Fait caractéristique : chacune de ces sortes de lésions contribuera à lui façonner une anatomie particulière de la face. Les lésions héréditaires de l’oreille ne vont presque jamais seules. Elles s’accompagnent d’une modification du nez, de la bouche et des dents. Le nez est plat, épaissi à la base, en pied de marmite ; les dents sont saillantes. Les lésions acquises donneront le faciès de l’adénoïdien : bouche ouverte, nez long, mince et étroit. Voici donc deux types assez nets, chacun d’eux ayant sa physionomie bien distincte et tous les deux étant différents du type humain normal. Quel type va résulter de leur combinaison par la photographie composite ? Tout d’abord, voyons les conditions de l’expé- rience. Les sujets, au nombre de 76, ont été groupés par âge, sans s’occuper de leurs lésions, en six catégories allant de 5 à 18 ans. Cinq de ces catégories contenaient chacune 12 individus ; la sixième en contenait 16. Chaque groupe ainsi constitué a donné nais- sance à une photographie composite, soit en tout six composites. Et ces six composites traités ensuite comme des portraits individuels ont donné la photographie composite des photogra- phies composites, c’est-à-dire la résultante de 76 photographies individuelles, type quintes- sencié du sourd-muet. Que dire de chacun de ces six portraits types et du portrait final qui les synthétise tous ? La question ne manque pas d’être fort em- barrassante. Jugez-en. Souvenons-nous que dans les six groupes on a fait intervenir, à la fois, le type à lésions héréditaires et le type à lésions acquises. Cependant, de l’examen des composites, il ré- sulte que : Le jeune sourd-muet a plutôt le faciès inhé- rent aux lésions héréditaires ; Le sourd-muet adolescent semble surtout ap- partenir au type des lésions acquises ; Le sourd-muet d’âge moyen paraît tenir le milieu entre ces deux types extrêmes ; Et le sourd-muet type, fait étrange, se rap- proche du type normal humain par la conforma- tion de ses traits et l’expression générale du visage. Force nous est bien d’avouer que nous ne voyons pas se dégager grand’chose de tout cela. Faut-il incriminer ici la méthode suivie, ou la photographie composite est-elle décidément une illusion, un fantôme ? Nous ne savons. Tou- jours est-il que, cette fois encore, elle semble nous dérober son secret. Lux. LA VIE DES MINÉRAUX. — LA PLASMOGENÈSE Les vérités paradoxales. — Le Géant Univers. - Nouvel aspect de la génération spontanée. — Les générations cristallines. — Institut de biologie et de plasmogenèse. Excellemment choisie, la place attribuée à l’exposition des planches de l’Atlas de plasmo- genèse du docteur Jules Félix. Une salle de carrefour, entre les sections de minéralogie, de botanique et de zoologie. C’est déjà indicatif I Le docteur Jules Félix, professeur à l’Univer- sité nouvelle et internationale de Bruxelles, est un esprit hardi, même audacieux, qui voudrait voir disparaître toutes les vieilles doctrines, disons mieux, toutes les doctrines, car ce qui est doc- trine, c’est-à-dire chose convenue, établie, est vieux par cela même et, par conséquent, n’est plus en harmonie avec le continuel devenir de la nature, du monde, de l'univers. Le docteur Félix pousse ses théories jusqu’au paradoxe : alors que pour nous un corps repré- sente par sa forme limitée et précise et agissante ce qu’il y a de plus vivant, notre audacieux savant se plaît à écrire, et il le démontre avec une grande science, non dépourvue toutefois du renfort d’un art ingénieux, que « les corps sont les formes cadavériques des solutions ». Nous voilà bien surpris par le pittoresque de l’image ! Cela est vrai, si l’on veut, car du sel dissous dans de l’eau, par exemple, est évidemment devenu plus mobile sous cette forme de solution que ne l’est le sel cristallisé, soit celui du marais Expressions musculaires réflexes d’un chat heureux et de bonne humeur. salant, ou celui qui est « pétrifié » depuis des milliers d’années dans les grottes de sel gemme, ou plus prosaïquement celui qu’emploie la cui- sinière pour le potage. Le sel en solution re- tourne à la vie par ...le potage, dont le liquide a rendu, par dissolution, la mobilité à ses parti- cules. La mobilité, c’est la vie ; la cristallisation, c’est la mort. Nous voilà, par un chemin assez long, d’une idée qui semblait paradoxale, revenu à une idée courante et fort simple. Après cet apparent paradoxe, le docteur en a d’autres, auxquels il donne, pour accompagne- ment, des illustrations non moins pittoresques. II nous montre l’image d’un chat heureux, fai- sant le gros dos, dressant haut la queue ; notre observateur nous fait remarquer que même les poils de l’animal participent à ce mouvement d’exhaussement de tout ce que l’animal peut avoir à dresser. Le subtil savant nous dit : - Ce chat so/ige-t-il à se redresser, comme il le fait, jusqu’au bout des poils ? - Non, répondons-nous, car tout chat a bien autre chose à penser !