ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 465 — Alors, poursuit notre éminent maître, cet animal éprouve donc une satisfaction. Par consé- quent, il n’agit pas, il réagit. Voilà qui est parfaitement déduit ; nous res- tons bouche bée devant l’évidence ! Une réaction précède et occasionne l’action. Mais alors qu’cst- Chat effrayé par un chien et de mauvaise humeur. Les êtres vivants n’agissent point, mais ils réagissent. Le libre arbitre est une utopie. (Dr Jules Félix.) ce qui peut bien agir, si ce n’est pas là une des fonctions qui semblent les plus propres et spé- ciales aux êtres vivants ? Ce qui agit ? Ce sont les forces. La pesanteur, l’attraction, la chaleur, le magnétisme, l’électri- cité. Ce sont ces forces qui sont la vie, la source, le fleuve, le torrent universel des puissances, les créatrices des mouvements de l’ensemble, elles qui créent les formes sous lesquelles nous appa- raissent, groupés ou dispersés, les atomes. Ces forces nous traversent, agissent sur nous à notre insu comme l’aimant avec le fer. Pour prendre une comparaison plus sensible, disons que nous sommes plongés dans ces forces comme le poisson dans l’eau. Elles sont l’ambiance univer- selle qui baigne les choses, les êtres, les mondes. Ciel, docteur, que devient là-dedans notre chère liberté ? Sa voix nous répond : Le libre arbitre est une utopie. Après les remarquables expériences de Schroen, de Harting, de Leduc, de Dubois, de Herrera (de Mexico), de Van Bemmelen, de Quincke, de Bütschli, il faut conclure de cet ensemble de travaux, dit le docteur Félix, que l’Univers éternel et incréé doit être considéré comme un seul organisme, un grand tout har- monique en mouvement perpétuel et dont toutes les molécules, composées de groupements divers d’atomes et non pas de groupements d’atomes divers, remarquez-le bien, puisqu’il n’y a qu’une seule espèce d’atomes, forment les cellules, les organes, les êtres, y compris les astres, planètes, soleils, comètes et nébuleuses, en un mot tout ce qui existe et peut exister, naissant, évoluant, mourant sans cesse dans l’éther, protoplasme de l’infini, d’où ils viennent et où ils vont. Cellules et tissu artificiels produits sponta- nément par la diffusion d’une solution de ferro cyanure de potassium dans la gélatine. Nous faisons partie du corps d’un géant, dit quelque part dans ses œuvres le poétique et prestigieux astronome Flammarion. Les planètes, les étoiles, les soleils sont des globules qui cir- culent dans ses artères ! De telles images d’un illustre savant venant appuyer dans le même sens les théories du docteur Félix sont bien faites pour mettre à mal tout à fait ce qu’il peut nous rester d’illusions sur notre liberté ! Parle- rions-nous de la liberté d’agir et de penser des globules de notre sang ? Si cependant nous n’étions que cela pour le géant Univers 1 Les théories, les exemples pour nous le dé- montrer ne manquent pas I II en a existé déjà dans l’antiquité. Mais ces âges lointains n’avaient que l’affirmation, parce que l’on ne possédait pas le microscope. La petite lentille, la mince goutte de verre est devenue prophète ! Elle a, par ses révélations, révolutionné non pas le monde, peut- être, mais la science. Elle est devenue l’épou- vante pour de nombreux philosophes dont elle a mis dans les rangs serrés de leur argumentation le désarroi, la déroute ! Distinctions entre les divers règnes de la na- ture, minéral, végétal, animal, ne sont que des conventions théoriques, dit le docteur Félix, des conventions plus ou moins nécessaires à l’en- seignement classique, mais peu en rapport avec ce qui existe réellement. En effet, reportons-nous aux expériences si retentissantes de Stéphane Leduc, à la conférence du docteur Kraff, sur la vie de la matière. La vie de la matière est constante, générale, perpétuelle et universelle et non point l’apanage momentané et fugitif des plantes et des animaux. Il n’y a pas de matière morte ; toute matière est vivante ! telles furent ses déclarations. Le docteur Delowitz n’avait-il pas démontré expérimentalement déjà, bien antérieurement à cette conférence, que dans une solution concen- trée de sulfate de soude, si on jette subitement un petit cristal du même sel, immédiatement toute la solution se cristallise ; d’amorphe et fluide qu’elle était, elle prend forme et se pré- cise ; le petit cristal projeté en a engendré un, celui-ci un troisième et toute une famille est née. C’est donc la production d’une génération cris- talline. N’en est-il pas de même de la multipli- cation de quantité d’autres cristaux ? Une par- celle d’eux-mêmes vient-elle à tomber dans une solution saturée, tous les atomes accourent et le cristal générateur leur rend l’être, la forme propre à leur espèce. Ils étaient dans les limbes, ils en sortent au contact de la forme « adulte » et prennent consistance. Demandons au microscope les révélations dont nous parlions plus haut. A Naples, le professeur Schroen, en étudiant la formation des cristaux (remarquez que nous sommes ici exclusivement dans le monde minéral), a montré que des cris- taux accompagnent toujours les microbes du choléra. Il est démontré depuis lors que des cristaux accompagnent tous les microbes. Il nous semble, allez-vous dire, lecteur, que ces principes, ces découvertes pourraient bien nous ramener à. la génération spontanée ? Un instant. Le docteur Félix nous montre, par des figures, qu’elle est toujours et partout présente. Seulement, si la théorie semble, par le silence que l’on fait autour d’elle, avoir disparu des principes rationnels de la science, c’est qu’elle a revêtu actuellement une toute autre forme. Il ne faut pas oublier que de nos jours encore il se trouve parmi nous des personnes qui croient que dans un bocal de son, enfermé longtemps dans une armoire, peuvent naître spontanément des souris blanches, ou des puces d’un amas sale de vêtements ! Une autre forme de généra- tion spontanee est loin d’etre battue en brèche, notre docteur l’admet et il n’est, certes, pas seul. Le docteur Bastian, professeur à l’University College de Londres, soutient que les expériences de Pasteur n’ont pas été faites dans des condi- tions qui démontrent l’impossibilité de la géné- Cristallisation de sulfate de cuivre dans la gélatine. Effet morphogénique de la cris- tallisation d’un sel dans une solution col- loïde, d’albumine, de gélatine ou de silice. ration spontanée. Alors que Pasteur chauffait à loo degrés les solutions à stériliser et n’y voyait plus rien renaître, le docteur Bastian a chauffé ses solutions de 100 jusque 130 degrés, et y a constaté après plusieurs jours l’apparition de différents types d’organismes, dont il en repro- duit plus d’une soixantaine dans son ouvrage sur l’Evolution de la vie. En résumé, il a toujours vu les formes de la vie capables de prendre naissance dans les milieux les plus exclusivement dits inorganiques. Cette théorie a pour faits des figures, des photographies ; pour arsenal, le microscope ; comme raisonnement ses partisans demandent, avec beaucoup de logique, pourquoi la vie ne pourrait pas naître aujourd’hui de corps inor- ganiques, comme elle l’a fait en un jour loin- tain dans le passé de la planète, ce qui est cer- tain, puisqu’elle y est présente sur terre ! Schroen, Bastian, Harting, Leduc, Félix, que nous avons cités tour à tour, établissent par leurs observations l’analogie des phénomènes vitaux dans les minéraux, les végétaux, les animaux et l’unité harmonique et universelle de la ma- tière vivante dans ses éternelles manifestations. Ces découvertes sont d’une portée philoso- phique immense, qui justifie les efforts du doc- teur Félix pour en faire pénétrer la connaissance dans tous les milieux intellectuels où se trouvent des hommes réfléchis. L’atlas de figures qu’il expose est un mode d’enseignement par la vue qui ne restera pas sans fruits.