ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 526 Forrige Næste
L’EXPOSITION DE BRUXELLES 471 plafonds, et- auraient conjuré le feu en cas de sinistre. Nous passons devant le hall de l’Exposition militaire belge. Par une large brèche, le vent et la pluie s’engouffrent dans le vaste vaisseau vide, qui, vu de cette large baie, donne l’im- pression d’un vaste aérodrome. Le Brésil, diligent, a pris les devants sur tout le monde. Venu cependant le dernier," il est parti le premier. Dans le vaste pavillon, élégant, plus rien, plus un grain de café, plus un oiseau empaillé dans les volières muettes ! Le pano- rama, lui aussi, est parti. Il est allé faire con- naître les splendeurs de la plus belle rade du monde, celle de Rio-de-Janeiro, en d’autres con- trées, à Turin. La toile est en route ; seule, il ne demeure que la charpente centrale du bâtiment, un immense parasol, aux baleines très compli- quées, dressé droit dans le ciel sur sa tige. Et les sections belges ? Elles sont trois, elles étaient trois. L’industrielle : fers, aciers, auto- mobiles, ballons. Tout est parti ou à peu près. La commerciale, qui fut logée après le sinistre dans une annexe du palais des Eaux et Forêts. Il est à craindre pour celle-ci que le beau pa- villon de staff la quitte avant qu’elle-même ait quitté cet asile précaire. On y emballe encore, et tout doucement. On est chez soi, après tout ! Le home n’est pas loin. Pas n’est besoin de se dépêcher. Seules les robes précieuses, les coif- fures élégantes ont réintégré les magasins. Pour le reste, au petit bonheur ! L’eau coule bien un peu par-ci par-là des toitures ! Si les élé- ments ne s’en mêlaient pas... Quant à la section séparée, que j’appellerai la section intellectuelle, exposition des sciences, des universités, des mi- nistères, des écoles, tout cela a fui avec une rapidité extraordinaire. Aussi vite que l’orfèvrerie sportive qui déco- rait les stands voisins 1 D’un bout à l’autre des galeries, panneaux nets, le sapin propre et lustré des longues planches. On ne sait si l’exposition est finie ou si elle s’apprête ; le crépuscule res- semble à l’aurore ! Nous passons devant la plaine des attractions, elle est solitaire, le vent et la pluie sont les seuls artisans de la démolition ,• ils ont déjà puissamment travaillé ; les façades tombent en lambeaux, avec des restes de dorures. Le village sénégalais, le paradis des singes, s’émiettent dans les rafales ! DEVANT LA SECTION ITALIENNE. ■4 Allons vers l’Allemagne. Est-elle encore hos- pitalière ? Oui, mais hâtons-nous. Debout sur quelques parties des toits, des ouvriers enlèvent méthodiquement les tuiles, mettent à jour le quadrillage des poutres intérieures. Dans le hall des machines, « la plus grande DANS LA SECTION FRANÇAISE. b demi-fixe du monde », qui produit l’électricité pour les ponts roulants, est sans doute la seule machine qui n’ait encore aucune pièce démontée. On a besoin de ses précieux services. Elle chauffe. Une heure et demie approche, la reprise du travail. Encore cinq minutes. Le mécanicien, en fumant sa pipe, met de l’huile aux organes. Deux minutes après, il tourne un robinet et la machine lance un court et raide jet de vapeur ; l’homme, debout, près des deux pistons, tourne une manette : les deux immenses courroies de gauche et de droite se meuvent, commencent à monter sur les poulies comme deux sentiers vertigineux. Le mouvement s’accentue, les dyna- mos tournent de plus en plus vite, la machine a toute sa force à une heure et demie. Elle l’annonce à tous les travailleurs dans les halls par un mugissement prolongé, qui fait vibrer l’air dans les poumons. Dès ce moment, on peut disposer des ponts roulants, soulever des pièces de 50,000 kilos, la géante collaboratrice est au service de l’humanité laborieuse I y n Un spectacle qui ne manque pas de grandeur, c’est celui du démontage des chaudières. Il faut voir à nu ces immenses corps cylindriques, por- tant les traces sur leurs tôles du feu auquel elles ont résisté durant des mois I II faut voir les ouvriers armés d’énormes marteaux faisant sauter la tête des boulons qui ont rivé les tôlés les unes aux autres I Un ouvrier applique la tête biseautée de son marteau à la jonction du boulon et de la tôle, un autre ouvrier lance à tour de bras un plus pesant marteau sur la tête du marteau coupeur ; il ne faut pas moins de deux cents à deux cent cinquante coups pour couper une tête de boulon. Et c’est par centaines que les boulons se comptent pour river une chaudière à son pied. C’est à des moments comme ceux-là qu’il fau- drait mener les écoles aux expositions ! Il y aurait pour les jeunes intelligences des spec- tacles beaucoup plus intéressants que ceux des machines en ordre, qui ne montrent alors que les merveilles de leur production, mais ne laissent aucunement deviner le secret de leurs organes. Le démontage des machines, c’est l’autopsie, l’anatomie de ces grands corps, l’éparpillement de leurs organes ! C’est la mise à nu de leurs secrets, la révélation de leur complication, la no.ion réelle de leur grandeur I Ce serait l’heure instructive par excellence. Le démontage des chaudières allemandes, comme celui des chaudières du hall international des machines, peut seul donner une notion sen- sible de la puissance de pareilles créations, et de la grandeur du génie humain qui y est réa- lisé. Comme l’anatomie seule donne aux yeux la notion de la complication et de la difficulté qu’il y avait à réaliser la vie. Ceux des Orientaux qui sont encore là n’ont rien abdiqué de la sagesse orientale. Tranquil- lement assis sur des chaises, voire même dans leur fauteuil, ils regardent travailler les ouvriers européens qu’ils ont embauchés. Eux causent pendant ce temps-là. Ils nous rappellent un