ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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472 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Arabe avec qui nous parlions du futur chemin de fer du Sahara. Le disciple d’Allah n’expri- mait aucun regret ni aucun froissement d’amour- propre de cette entreprise européenne sur le désert africain. Il estimait tout à fait superflu qu’eux se donnassent la peine de faire des études, d’avoir de grands ingénieurs, puisqu’il y a les Européens qui font tout cela pour eux ! * * * Et maintenant, faut-il une conclusion ? Une philosophie des moyens de déplacement et de démolition moderne ? Nous avons vu, avant cette exposition, monter dans les usines, et nous ve- nons de voir démonter au Solbosch, les pièces les plus lourdes de machines qui puissent exis- ter. Dans les deux cas nous avons toujours vu mettre en œuvre tantôt les moyens les plus primitifs, tantôt les moyens derniers venus, les plus perfectionnés. Eh bien ! nous avons vu constamment les engins les plus primitifs égaler, en ce qui concerne la puissance, les engins les plus neufs. Le rouleau, la poulie, font le travail gigantesque du pont roulant. Alors, où est le progrès, direz-vous ? Réponse peu difficile : Il est dans la sécurité du travail pour les ouvriers, et dans la rapidité du travail pour les producteurs et entrepreneurs. On voit que l’orientation générale de l’effort humain sur la planète tend à la richesse et à la vitesse. L’Exposition, jusqu’en son départ, en est un brillant exemple. Les aspects du travail dans la décoration à l’Exposition Il est incontestable que la vie moderne, avec sa remarquable diversité, ses luttes et ses la- beurs, offre aux artistes une multitude de nou- veaux thèmes. Nous n’en sommes pas encore à accepter un critérium de beauté absolument dif- férent de celui que nos instincts et notre éduca- tion nous ont appris à vénérer, mais nous ad- mettons fort bien de nouvelles tendances. Nous ne pouvons plus considérer comme étant seules belles, les choses que le jugement du passé a consacrées, pas plus que nous ne trouvons ines- thétiques celles que les traditions n’ont point connues et qui se manifestent au fur et à mesure qu’évolue la vie collective. Un facteur essentiel pour la formation de ce nouvel idéal qui suit inévitablement la transfor- mation de la société, consiste dans le respect — j’oserais presque dire l’admiration — que l’on professe aujourd’hui pour les manifestations de la vie ouvrière, pour les beautés du labeur, pour l’ensemble de ces faits qui constituent le travail. Nous sentons que le système économique actuel, en se transformant, nous contraint à ne plus dédaigner de remarquables valeurs autrefois oubliées. Le prolétariat, avec ses luttes, ses espoirs, et son action dans l’atelier ou la rue, n’est plus à nos yeux chose négligeable. Il s'offre à nous avec une fécondité de productions artistiques absolument remarquables. La réunion populaire avec son tumulte ,de colère, la manifestation pacifique du Mai fra- ternel, la grève avec ses misères, le travail devant les feux des cubilots, la catastrophe mi- LA DENTELLIÈRE. — D’APRÈS LIEBERMAN. nière avec ses tueries et ses cadavres remontés des bures, le taudis où l’on pâtit de la misère, la grand’route où passe le miséreux, sont des motifs qui s’imposent de plus en plus à l’artiste, qu’il sympathise ou non avec ceux qui souffrent et qui luttent. C’est là, tout simplement, une question de logique et de vérité, parce qu’il n’est plus pos- LE GRISOU. — d’après C. MEUNIER. sible que l’artiste ferme les yeux pour ne pas voir la vie telle qu’elle est et s’efforce de ne pas être de son temps. J’ai regretté que l’on n’ait pas suffisamment, à l’occasion de l’Exposition, tenu compte de cette nécessité d’approprier les sujets que nous offre l’activité économique des hommes, aux exi- gences de la décoration. A vrai dire, le travail fécond, dans ses innom- brables manifestations, n’a pas assez intéressé les artistes dont les efforts et les inspirations ont contribué à donner aux stands, aux galeries, aux plus modestes vitrines, un décor de beauté. Certes, il y a des exceptions. Elles sont si rares. Ça et là, dans les jardins et les halls, des statues caractérisent de curieuses attitudes de l’homme qui travaille. Le bronze et le plâtre profilent des silhouettes exactes sur les fonds clairs des tentures, devant les bosquets, au bord des pièces d’eau. Le potier « tournassant » son vase, le faucheur au repos, le brasseur remuant le houblon dans la cuve et bien d’autres, mar- quent de furtifs aspects du labeur. Ailleurs, quelques panneaux initient aux étapes de certaines industries. Voici, au pourtour du luxueux pavillon des glaceries, les phases de la fabrication, devant les brasiers fulgurants. Le long du stand de la collectivité des métaux, ce sont des vues de la Wallonnie industrielle, avec les hauts fourneaux énormes, les cubilots, les cierges des cheminées émergeant des halls, les réseaux de voies ferrées sous les pontons de métal ; ce sont aussi les lamineurs étirant les profilés issus des cylindres, les puddleurs pré- parant le bloc. Aux frises de la collectivité des houillères, on nous montre des vues du pays noir, depuis le charbonnage moderne avec son beffroi de métal, jusqu’à la plaine campinoise ou se dresse, dans la monotonie des marais coupés de bruyères, l’embryon des industries naissantes. Parfois les motifs décoratifs sont plus modestes. Au pavillon hollandais, il y a, de-ci de-là, quelques petits panneaux évoquant l’humble travail de l’artisan. Dans les galeries françaises, des outils stylisés s’alignent aux frises. Ailleurs c’est moins encore. C’est quelque chose. Mais ce n’est pas assez. Et précisément, en regrettant cette discré- tion de nos artistes, j’évoquais les panneaux dé- coratifs que le peintre anglais Braugwijn plaçait aux frises du pavillon britannique de l’exposition de Venise et qui étaient consacrés au travail. Non seulement il y avait, comme dans la plupart des œuvres du maître, une parfaite harmonie dans la composition et les colorations, mais ces panneaux caractérisaient avec une extraordinaire grandeur de synthétiques aspects du travail. L’artiste avait vraiment compris cette beauté farouche du labeur. « Il y a, disait un jour le peintre Eugène Carrière, un art s’inspirant de toutes les beautés infinies de la vie sociale, si féconde en enseigne- ments sans cesse renouvelés. » C’est cette diversité d’aspects qui fait préci- sément le charme et l’éloquence de l’humanité qui travaille. C’est elle qui donne à l’expression LA MOISSON. — d’après C. MEUNIER.