ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 473 de la vie ouvrière, la force d’un document d’his- toire. L’effort incessant de notre race n’inspire pas assez nos artistes. Pourtant, à côté d’un art de synthèse comme celui de C. Meunier, il y a place pour de multiples réalisations s’inspirant directement de la vie ouvrière. Notre monde du travail offre pourtant, dans les limites étroites du territoire, des types savou- reux et des aspects intéressants. Quelles ressources l’activité du port d'Anvers offrirait à des coloristes ayant le sens du pitto- resque, avec ses quais grouillants, ses débar- deurs, ses voituriers, ses navires, son ciel em- brumé par la fumée des steamers, ses eaux la- bourées par les carènes I Quelle joie pour un artiste épris du mouvement, de traduire la vie extraordinaire du pays noir, la remonte des houilleurs, l’animation des corons, les terrils en feu, les catastrophes, les mille aspects de ces paysages ! Que de sujets dans l’activité des usi- nes, des laminoirs, des fonderies, des ateliers, des verreries, des carrières où la fourmilière humaine s’accroche en peinant aux gradins du roc ? Des collines de l’Ardenne, aux bruyères cam- pinoises et aux plages de la Flandre, la tâche de notre peuple multiplie les plus savoureux aspects. Houilleurs, métallurgistes, verriers, carriers, ou- vriers des ports, pêcheurs, laboureurs, tisserands, bûcherons, tous offrent également à l’œil de l’artiste épris de vérité, des caractères d’indé- niable beauté. Le champ est vaste. Il est nôtre. Il satisfait souvent les artistes étrangers, les Braugwijn, les Adler, les Luce, les Lubermau, et combien d’autres. Certes, nombre de nos artistes commencent à s’inspirer des caractères spéciaux de nos con- trées du travail. Ils devraient persévérer. Il y a toujours quelque mérite à magnifier les beautés du sol patrial. Marius RENARD. L’INSECTARIUM NÉERLANDAIS La haute terrasse où est installé le massif et somptueux pavillon de la Hollande domine un beau et vaste jardin, où mille fleurs aux nuances vives brillent d’un éclat magnifique en se mêlant à la sombre verdure des sapins. Accoudé à la balustrade de l’escalier monumental qui descend de la gauche du pavillon vers ce jardin, le visi- teur qui laisse errer ses regards sur l’étendue fleurie les arrête avec curiosité sur quatre petits pavillons, très coquets, qui occupent comme des tours de guet les quatre angles du jardin, orientés nord, est, ouest et sud. Descendons le somptueux escalier de la ter- rasse, suivons plus bas les chemins engageants, dirigeons-nous vers la haute grille qui donne accès dans le jardin de la Néerlande, et tournons nos pas vers le pavillon, tout là-bas, qui dresse son dôme vert à la pointe sud du quadrilatère. Une petite merveille attend là les amis nature, un monde de Lilliput qui a le double mérite de s’adresser aussi bien aux simples curieux, contemplant les choses en rêveurs désintéressés, qu’aux esprits pratiques, chercheurs infatiga- bles visant toujours au mieux de l’hu- manité sur notre chère et redoutable planète. Ce monde de Lilliput est com- posé de petits étangs, de petites landes, de petites forêts vierges, enfermés dans des bocaux, des cages de verre ; des insectes vivent leurs jours paisibles, y subissent leurs transformations et s’y adonnent à leurs instincts industrieux. Ce petit monde ainsi composé de sujets vivants constitue une collection dont l’ensemble porte le nom à.'Insectarium. L’insectarium qui nous occupe réunit une partie de la faune entomologique de la Hollande. On a choisi les espèces les plus intéressantes au point de vue des mœurs, ou qui ont le plus de rap- ports avec nos entreprises agricoles ou piscicoles. L’histoire naturelle exposée sous une forme pittoresque ne se rencontre pas souvent sous les auspices des compa- gnies d’assurance et l’on peut se de- mander au premier abord quels sont les liens secrets qui unissent, par exemple, la chenille du pin à l’assurance-vie ? Bien simple est la réponse, car la na- ture est la grande maîtresse qui nous enserre de tous côtés. En effet, n’est-ce pas la terre qui reçoit une grosse part des capitaux de l’homme et la culture de la terre n’est-elle pas le moyen de rendement des capitaux qui lui sont confiés ? Si la terre est bien cultivée, bien entretenue, elle produira de beaux et sûrs intérêts. Or, les champs, les étangs, les bois, les bruyères que nous exploitons ont leurs ennemis, vers, chenilles, larves, mouches, une armée de petits êtres qui pour vivre exploi- tent comme nous la nature. Comprenez-vous maintenant qu’une compagnie d’assurance qui veut prouver comme propriétaire foncier la bonne administration de ses biens cherche à montrer qu’elle connaît à fond les ennemis de la terre ? Voilà comment tout se tient, tout s’enchaîne. Cette constatation n’est pas une des moindres leçons qui puissent ressortir de cette ingénieuse exposition. Revenons à nos intéressantes bestioles aux mœurs curieuses. Elles ont été capturées dans de la les terres et les eaux de la Hollande par les LES FOURMIS, soins de M. Polak, conservateur de l’Insectarium du Jardin zoologique d’Amsterdam et organisa- teur de l’Insectarium dont nous allons passer en revue les pensionnaires. Ce sont les fourmis qui ont toujours l’honneur des premières admirations. Ne sont-elles pas aussi, avec les abeilles, les associations d’insectes les plus humaines, si l’on peut dire, avec leurs instincts de sociabilité et de collectivité si mer- veilleusement développés ? Une fourmilière est présentée dans un nid artificiel, où l’on peut suivre les travaux des fourmis. Des tubes de verre mènent de la caisse centrale à la salle à manger des fourmis, à leur jardin de prome- nade, à la salle d’hydrothérapie, où elles vont prendre des bains de siège sur une éponge imbibée d’eau, enfin à leur cimetière ! Oui, leur cimetière, une petite plate-forme éloignée de la demeure, aux confins de l’habitation, couverte d’un treillage. Pour retrouver le chemin compliqué qui mène de la demeure au cimetière il y a de la mémoire dans ces cerveaux de fourmis ; le cerveau d’une fourmi, disait Fontenelle, est la plus merveil- leuse parcelle de matière ! Voici préci- sément une énorme formica rufa — espèce dangereuse pour les vergers — qui vient de déboucher du métropoli- tain funéraire sur la plate-forme du cimetière. Que va-t-elle faire du ca- davre de l’une des siennes qu’elle porte élevé au-dessus de sa tête, le cou tendu, solidement serré dans la pince de ses robustes mandibules. Arrivée sur le charnier, où gisent déjà une trentaine de cadavres, pourquoi ne dépose-t-elle pas avec empressement le lourd far- deau ? Au contraire, elle circule lon- guement au milieu des corps, les bous- culant, elle remonte vingt fois les parois qui enclosent le cimetière et toujours avec la même ardeur, aisée et empres- sée. Visiblement, elle cherche quelque chose. Quoi ? Ces petits êtres auraient- ils aussi leurs superstitions ? Peut-être y a-t-il là des cadavres de héros à côté desquels il est glorieux d’être étendu ? Peut-être des amis trépassés d’hier ou d’avant-hier ? Enfin, après mille tours, l’active fourmi a trouvé une place con- venable pour la défunte ; celle-ci est déposée sur le sol, près des corps de ses anciennes compagnes, à un endroit dont la perspicacité humaine ne parvient