Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Les rayons o, chargés d’électricité positive, se
comportent comme de véritables projectiles.
L’air les absorbe rapidement et ils sont arrêtés
par une lame d’aluminium de quelques centièmes
de millimètre. Les rayons b sont composés de
projectiles deux mille fois plus petits que les
précédents et chargés d’électricité négative ; ils
traversent bois, papier et substances organiques.
Ils sont absorbés par les métaux. Il n’en est pas
de même de la troisième espèce de rayons, les
rayons c, qui constituent des mouvements ondu-
latoires et traversent des épaisseurs de plomb
de plus de sept centimètres. On voit qu’à ce
point de vue leur activité est plus grande que
celle des Rayons X, que quelques millimètres du
même métal suffisent à arrêter.
Le radium communique sa luminosité à cer-
tains corps, par exemple un écran de platino-
cyanure de baryum ou de sulfure de zinc de-
viennent, sous son influence, indéfiniment lumi-
neux. Il voile, par son voisinage, une plaque
photographique. Si on met un corps contenant
du radium sur la plaque photographique, l’image
de ce corps s’y reproduit.
Il a le pouvoir d’ioniser l’air, c’est-à-dire de
rendre le milieu ambiant conducteur de l’électri-
cité.
Sa propriété la plus curieuse est d’émettre une
émanation. Cette émanation se comporte comme
un gaz. On peut la recueillir, l’enfermer dans
des tubes, des globes de verre. Elle reste lumi-
neuse par elle-même. L’émanation laisse un peu
d’elle-même aux objets qui l’ont contenue, mais
cette radioactivité acquise, en langage scienti-
fique : induite, a une durée qui ne dépasse pas
quatre jours.
Les applications industrielles du radium sont
pratiquement nulles. On pourrait construire des
veilleuses, des cadrans d’horloge lumineux, soit
avec le radium et le sulfure de zinc, soit avec
l’émanation seule sous verre clos.
Une application utile peut être faite de ses
propriétés pour l’examen des diamants et des
imitations. Le diamant vrai devient lumineux
aux rayons du radium, le faux reste obscur.
En thérapeutique on est plus avancé. Est-ce
peut-être parce que les moyens de constatation
étant assez vagues, on se croît plus avancé ? Il
est difficile de se prononcer.
Lës docteurs Dominici et Barca ont démontré,
au Laboratoire biologique du radium, à Paris,
que l’action du rayonnement sur les tissus occa-
sionne tantôt une congestion locale, tan.ôt une
destruction cellulaire. L’action du radium, bien
conduite, peut produire un véritable rajeunisse-
ment des tissus, car il débarrasse ceux-ci des
corps délétères qui les altéraient et leur rend leur
état normal. Par application du radium ont été
améliorés des cas de fibromes, épithéliomas, ché-
loïdes, lupus, arthrites, cancers, taches de vin,
certaines formes de l’avarie. Mais où le radium
semble jouer le meilleur rôle médical, c’est dans
les eaux minérales, chargées soit naturellement,
soit artificiellement de son émanation.
On étudie d’une manière sérieuse les effets du
radium sous forme de médicaments, les uns ra-
dioactivés, c’est-à-dire soumis à l'influence du
radium, les autres, radifères, contenant du
radium.
MM. Bouchard, Curie et Balthazard ont étudié
la façon dont se comporte l’émanation introduite
dans l’organisme. Elle s’y diffuse rapidement et
peut atteindre, pendant les six heures qu’y dure
sa présence, les régions profondes. Elle s’éli-
mine par les poumons, la peau et les reins.
On ne sait encore ce qu’il faut attendre, au
juste, du radium. Il paraît bien que jusqu’ici il
ait été plus intéressant au point de vue de la
science pure qu’au point de vue pratique des
applications. Mais on ne peut rien présumer. Il
faudrait que le champ des investigations fût
ouvert à un nombre de chercheurs considérable,
tandis qu’il est actuellement des plus limités par
le prix excessif du radium.
MOZAMBIQUE
Depuis le jour de 1498 où Vasco de Gama
fit jeter l’ancre devant le point de la côte orien-
tale d’Afrique où une cité déjà populeuse et
commerçante donnait asile aux traitants arabes
et aux marchands indigènes, bien du temps a
passé et les événements de la politique aussi bien
que les découvertes de la science ont complète-
ment modifié les aspects de la surface du globe.
Cependant, les territoires, les rivages marins
plutôt, que le célèbre navigateur portugais avait
après de difficiles et rigoureuses épreuves, acquis
par la force, à son pays, sont, depuis plus de
quatre siècles, restés, ou peu s’en faut, la posses-
sion de celui-ci.
Au début, l’empire colonial portugais sur ces
côtes riches et favorables s’étendait à vrai dire
jusqu’à Zanzibar et même, plus au nord encore,
jusqu’au delà de Mombaze. Les sultans obligè-
rent peu à peu les Européens à se retirer jus-
qu’à la rivière Rovouma, assignant le cap Del-
gado comme limite extrême septentrionale de
leur domination. Au Sud celle-ci voisina de tout
temps avec le régime des Républiques sud-afri-
caines ou des colonies anglaises du Natal et du
Cap.
La tourmente qui vient de bouleverser le vieil
ordre des choses portugais et de jeter à bas
l’antique édifice monarchique prête de l’actua-
lité à ce qui concerne Mozambique et les quel-
que 3,000 kilomètres de côtes qui font face,
de l’autre côté du canal, aux rives montagneuses
de Madagascar. Que va devenir ce dernier ves-
tige d’un empire colonial qui fut, au XVIIe et au
XVIIIe siècle, un des plus puissants du monde ?
Mais aussi nous avons des raisons plus per-
sonnelles de porter intérêt à la prospérité ac-
tuelle, aux ressources, à l’avenir de ce pays
d’Afrique pas très éloigné de notre Congo, avec
lequel l’avenir nous réserve vraisemblablement
d’engager des relations de bon voisinage et
d’affaires ? En somme, les Portugais sont nos
voisins immédiats à l’embouchure du fleuve et
toute l’enclave méridionale de nos possessions,
si elle touche directement à la Rhodésie britan-
nique, ne se trouve pas moins enfermée entre
des territoires sur lesquels pourrait s’étendre un
jour la domination portugaise d’Angola du côté
de l’Ouest, de Mozambique du côté de l’Est.
Les sources du Zambèze descendent des
mêmes montagnes que celles de notre Kasaï ;
mais l’énorme fleuve tropical se jette dans
l’Océan en plein territoire portugais. Et le grand
lac Nyassa prolonge en quelque sorte vers le
Sud le chapelet de ces mers intérieures qui,
commençant aux sources du Nil, va du Victoria
au Tanganyka.
Il est logique, dès lors, que nous ayons pris
TUNISIE.
intérêt ^ considérer avec plus d’attention que
n’en semblaient solliciter son aspect et son éten-
due tout modestes, un pavillon édifié sans tapage
à la lisière du Bois, à l’entrée de l’avenue qui
conduit à la Plaine des Sports.
*
* *
La visite à ce petit kiosque est vite faite.
Mais elle enseigne cependant que le pays est
riche et industrieux, dont les produits s’abritent
dans des vitrines bien classées.
Ce n’est pas la ville capitale de Mozambique
qui semble être le foyer d’activité de la colonie.
Des souvenirs historiques s’attachent plus spé-
cialement à ce port que les sultans d’abord,