ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 491 élan de vive reconnaissance, vous, Messieurs les Belges, avgz organisée en l'honneur de M. le ministre de l’industrie et du travail et des mem- bres du commissariat général. Notre désir de nous associer à cette fête imposante était d au- tant plus grand que, nous aussi, nous avons un devoir de profonde gratitude à remplir envers le représentant du gouvernement belge et envers ses dévoués et distingués collaborateurs. » En toutes circonstances M. Hubert^ s’est attaché à nous donner des témoignages de son inaltérable bienveillance et les marques effi- caces de sa bonne volonté, afin de faciliter notre mission et de nous aider à surmonter les diffi- cultés inhérentes à pareille entreprise. » Dans toutes nos cérémonies importantes, sa parole autorisée et éloquente s’est fait entendre avec une infatigable ardeur, et sur chacun de nos pays respectifs il a su porter des jugements éclairés et flatteurs, mettant en relief leurs res- sources essentielles et leurs tendances prédomi- nantes. Dissertant des caractères distinctifs de nos participations, il s’efforçait d’expliquer leur supériorité par des causes naturelles ou histo- riques, soucieux qu'il était en exerçant ce delicat arbitrage de tenir un juste équilibre entre les intérêts concurrents et de se montrer équitable envers tous. » Mais les considérations qui nous ont le plus frappés, ce sont celles que M. Hubert a expo- sées sur la portée et les divers aspects des grandes expositions internationales. » Dans sa pensée, ces ensembles méthodique- ment coordonnés servent à faire ressortir avec éclat toutes les forces vives dont dispose chaque nation, permettent de mesurer a des intervalles périodiques le chemin parcouru et de stimuler par l’exemple les énergies vers des buts plus pratiques, des solutions plus fecondes. Les expo- sitions apparaissent ainsi comme des œuvres émine nment patriotiques et de vastes synthèses pleines de mutuels enseignements. » M. le ministre a reconnu que ces concours entre nations, en rapprochant des gens différents par la race, par la nationalité, par les concep- tions, dissipent certaines préventions, font surgir certaines sympathies et exercent une heureuse influence sur le maintien et le resserrement des liens internationaux. Les expositions répon- dent ainsi à la mentalité nouvelle qui, chaque jour, se manifeste davantage à travers les peuples par suite de l’accroissement des rela- tions et de l’enchevêtrement des intérêts maté- riels et donnent satisfaction à ce besoin impé- rieux de concorde et de progrès qui domine le monde du travail. » Toutes ces idées, vous les avez exprimées dans un noble langage que nous avons été heu- reux d’applaudir au cours des inoubliables fêtes de l’Exposition de Bruxelles. » Mais ce qui restera surtout gravé dans nos mémoires, et j'ajouterai dans nos cœurs, à nous autres Français, c’est lorsque nous vous avons entendu déclarer que « la France dépassait toutes les autres nations par l’universalité des produits exposés » et que vous avez « acclamé en elle le génie des expositions ». » Au nom de tous mes collègues, acceptez donc, Monsieur le ministre, ainsi que le com- DEVANT LE PAVILLON ITALIEN. missaire général, M. le duc d’Ursel, le commis- saire général adjoint, M. Gody, le secretaire général, M. Storms, l’hommage de notre entière reconnaissance, et soyez, Messieurs, intimement convaincus que par votre accueil empressé, par votre cordiale sollicitude, vous avez redoublé notre amitié, déjà grande pour la Belgique, et notre confiance dans son activité laborieuse. » Messieurs, je vous convie à lever votre verre en l’honneur de MM. Hubert, le duc d Ursel, Gody et Storms. » CAcclamations.) * * * On allume les cigares, les conversations re- prennent, les personnages officiels circulent dans les groupes, l’animation la plus joyeuse s’est répandue dans l’assistance, tandis que chacun veut aller serrer la main au ministre, héros de cette belle fête, et qui ne dissimule pas sa joie et sa reconnaissance. Le renouveau d’Art décoratif et l’Exposition L’un des bilans les plus intéressants qu’on puisse faire au lendemain d’une Exposition uni- verselle comme la nôtre, c’est sans doute celui de l’art décoratif, de ses tendances et de ses réalisations nouvelles, de son degré de diffusion dans le grand public, de la place qu il a gagnée dans la grande production industrielle de notre temps. C’est un tel bilan que firent, après l’Exposi- tion de 1900 à Paris, dans des chroniques ou des livres qu’il est curieux de reprendre aujour- d’hui, des écrivains, des critiques d’art éminents. Parmi eux se trouvait le très regretté Jean Lahor, noble poète et grand homme de bien. Car ce fut un grand homme de bien que cet aristocrate de la pensée qui, plutôt que d’écrire un autre poème de ^Illusion, rechercha passionnément les moyens de répandre dans le peuple le goût du Beau, le culte d’un art non point de basse condition, un art « pour pauvres gens », mais le plus pur, le plus rayonnant de tous. Jean Lahor, à qui nous devons d’excellentes brochures sur les habitations ouvrières et sur la protection des sites, publia en 1901 un petit livre substantiel sur l’Art nouveau à l’Exposition de Paris. On ne peut songer, dans un court article comme celui-ci, à relever et à discuter tant de choses remarquables que, dans tous les domaines de l’art décoratif, nous offrirent au Solbosch la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Hollande et le Danemark. Il faudrait cette fois un livre assez considérable où l’on pourrait op- portunément commenter d’autres expositions ré- centes, fort intéressantes au même point de vue, comme celles de Munich, Darmstadt, Zurich ou le dernier salon d’automne de Paris. A la vérité, c’est à une aurore, magnifique assurément, mais à une aurore seulement, que l’on assistait en 1900. On commençait alors à récolter l’ample moisson semée en France par un Viollet-le-Duc ou les Goncourt, en Angle- terre par les Ruskin et les Monis. Aujourd’hui, après dix ans de nouveaux efforts, en même temps que s’affirme de plus en plus nettement le réveil des nationalités, voire des tendances régionalistes, nous devons nous demander si les applications industrielles de l’art nouveau, « 1 art dans la vie », se sont considérablement mul- tipliées. Les essais de tel artiste, aussi bon céramiste ou joailler que peintre et giaveur, nous passionnent toujours ; mais combien plus il nous intéresse de savoir que certains des plus brillants représentants de l’école lorraine occupent des centaines d’ouvriers (sans rien perdre des qualités de leur art) et que telle grande fabrique de Belgique ou d Angleterre fait appel à des artistes d’avant-garde pour vivi- fier d’un souffle d’art leur production. C est un problème capital, une grande preoccupation de l’heure présente: il faut faire comprendre que malgré la domination de la grande industrie et du machinisme, la surproduction et les appats de la camelote, une renaissance des métiers d’art est encore possible en plus d un domaine. Si les pouvoirs publics s’en melent, si un ensei- gnement professionnel intelligent, respectueux