Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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élan de vive reconnaissance, vous, Messieurs
les Belges, avgz organisée en l'honneur de M. le
ministre de l’industrie et du travail et des mem-
bres du commissariat général. Notre désir de
nous associer à cette fête imposante était d au-
tant plus grand que, nous aussi, nous avons un
devoir de profonde gratitude à remplir envers
le représentant du gouvernement belge et envers
ses dévoués et distingués collaborateurs.
» En toutes circonstances M. Hubert^ s’est
attaché à nous donner des témoignages de son
inaltérable bienveillance et les marques effi-
caces de sa bonne volonté, afin de faciliter notre
mission et de nous aider à surmonter les diffi-
cultés inhérentes à pareille entreprise.
» Dans toutes nos cérémonies importantes, sa
parole autorisée et éloquente s’est fait entendre
avec une infatigable ardeur, et sur chacun de
nos pays respectifs il a su porter des jugements
éclairés et flatteurs, mettant en relief leurs res-
sources essentielles et leurs tendances prédomi-
nantes. Dissertant des caractères distinctifs de
nos participations, il s’efforçait d’expliquer leur
supériorité par des causes naturelles ou histo-
riques, soucieux qu'il était en exerçant ce delicat
arbitrage de tenir un juste équilibre entre les
intérêts concurrents et de se montrer équitable
envers tous.
» Mais les considérations qui nous ont le plus
frappés, ce sont celles que M. Hubert a expo-
sées sur la portée et les divers aspects des
grandes expositions internationales.
» Dans sa pensée, ces ensembles méthodique-
ment coordonnés servent à faire ressortir avec
éclat toutes les forces vives dont dispose chaque
nation, permettent de mesurer a des intervalles
périodiques le chemin parcouru et de stimuler
par l’exemple les énergies vers des buts plus
pratiques, des solutions plus fecondes. Les expo-
sitions apparaissent ainsi comme des œuvres
émine nment patriotiques et de vastes synthèses
pleines de mutuels enseignements.
» M. le ministre a reconnu que ces concours
entre nations, en rapprochant des gens différents
par la race, par la nationalité, par les concep-
tions, dissipent certaines préventions, font surgir
certaines sympathies et exercent une heureuse
influence sur le maintien et le resserrement
des liens internationaux. Les expositions répon-
dent ainsi à la mentalité nouvelle qui, chaque
jour, se manifeste davantage à travers les
peuples par suite de l’accroissement des rela-
tions et de l’enchevêtrement des intérêts maté-
riels et donnent satisfaction à ce besoin impé-
rieux de concorde et de progrès qui domine le
monde du travail.
» Toutes ces idées, vous les avez exprimées
dans un noble langage que nous avons été heu-
reux d’applaudir au cours des inoubliables fêtes
de l’Exposition de Bruxelles.
» Mais ce qui restera surtout gravé dans nos
mémoires, et j'ajouterai dans nos cœurs, à nous
autres Français, c’est lorsque nous vous avons
entendu déclarer que « la France dépassait toutes
les autres nations par l’universalité des produits
exposés » et que vous avez « acclamé en elle
le génie des expositions ».
» Au nom de tous mes collègues, acceptez
donc, Monsieur le ministre, ainsi que le com-
DEVANT LE PAVILLON ITALIEN.
missaire général, M. le duc d’Ursel, le commis-
saire général adjoint, M. Gody, le secretaire
général, M. Storms, l’hommage de notre entière
reconnaissance, et soyez, Messieurs, intimement
convaincus que par votre accueil empressé, par
votre cordiale sollicitude, vous avez redoublé
notre amitié, déjà grande pour la Belgique, et
notre confiance dans son activité laborieuse.
» Messieurs, je vous convie à lever votre verre
en l’honneur de MM. Hubert, le duc d Ursel,
Gody et Storms. » CAcclamations.)
*
* *
On allume les cigares, les conversations re-
prennent, les personnages officiels circulent dans
les groupes, l’animation la plus joyeuse s’est
répandue dans l’assistance, tandis que chacun
veut aller serrer la main au ministre, héros de
cette belle fête, et qui ne dissimule pas sa joie
et sa reconnaissance.
Le renouveau d’Art décoratif et l’Exposition
L’un des bilans les plus intéressants qu’on
puisse faire au lendemain d’une Exposition uni-
verselle comme la nôtre, c’est sans doute celui
de l’art décoratif, de ses tendances et de ses
réalisations nouvelles, de son degré de diffusion
dans le grand public, de la place qu il a gagnée
dans la grande production industrielle de notre
temps.
C’est un tel bilan que firent, après l’Exposi-
tion de 1900 à Paris, dans des chroniques ou
des livres qu’il est curieux de reprendre aujour-
d’hui, des écrivains, des critiques d’art éminents.
Parmi eux se trouvait le très regretté Jean Lahor,
noble poète et grand homme de bien. Car ce fut
un grand homme de bien que cet aristocrate
de la pensée qui, plutôt que d’écrire un autre
poème de ^Illusion, rechercha passionnément
les moyens de répandre dans le peuple le goût
du Beau, le culte d’un art non point de basse
condition, un art « pour pauvres gens », mais le
plus pur, le plus rayonnant de tous. Jean Lahor,
à qui nous devons d’excellentes brochures sur
les habitations ouvrières et sur la protection des
sites, publia en 1901 un petit livre substantiel
sur l’Art nouveau à l’Exposition de Paris.
On ne peut songer, dans un court article
comme celui-ci, à relever et à discuter tant de
choses remarquables que, dans tous les domaines
de l’art décoratif, nous offrirent au Solbosch la
France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la
Hollande et le Danemark. Il faudrait cette fois
un livre assez considérable où l’on pourrait op-
portunément commenter d’autres expositions ré-
centes, fort intéressantes au même point de vue,
comme celles de Munich, Darmstadt, Zurich ou
le dernier salon d’automne de Paris.
A la vérité, c’est à une aurore, magnifique
assurément, mais à une aurore seulement, que
l’on assistait en 1900. On commençait alors à
récolter l’ample moisson semée en France par
un Viollet-le-Duc ou les Goncourt, en Angle-
terre par les Ruskin et les Monis. Aujourd’hui,
après dix ans de nouveaux efforts, en même
temps que s’affirme de plus en plus nettement
le réveil des nationalités, voire des tendances
régionalistes, nous devons nous demander si les
applications industrielles de l’art nouveau, « 1 art
dans la vie », se sont considérablement mul-
tipliées. Les essais de tel artiste, aussi bon
céramiste ou joailler que peintre et giaveur,
nous passionnent toujours ; mais combien plus
il nous intéresse de savoir que certains des
plus brillants représentants de l’école lorraine
occupent des centaines d’ouvriers (sans rien
perdre des qualités de leur art) et que telle
grande fabrique de Belgique ou d Angleterre
fait appel à des artistes d’avant-garde pour vivi-
fier d’un souffle d’art leur production. C est un
problème capital, une grande preoccupation de
l’heure présente: il faut faire comprendre que
malgré la domination de la grande industrie et
du machinisme, la surproduction et les appats de
la camelote, une renaissance des métiers d’art
est encore possible en plus d un domaine. Si
les pouvoirs publics s’en melent, si un ensei-
gnement professionnel intelligent, respectueux