ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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42 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Mais, entre ces deux salles, celle des oiseaux apporte une joyeuse note fanfarante. C’est toute une animation d’ailes ouvertes, avec la gaieté des couleurs vives et l’imprévu des silhouettes bizarres. Près des aigles, des vautours, des éper- viers et des faucons, voici les hérons, les cigo- gnes, les ibis, les marabouts, les pélicans. Ici vous requiert le touracco à l’admirable plu- mage ; là le calao grotesque à l’énorme crête cornée ; les toucans, les perroquets, les perru- ches voisinent sur leurs juchoirs, et; emplissant toute une vitrine de l’arc-en-ciel de leurs plumes, les passereaux d’Afrique, bengalis, cardinals, martins-pêcheurs, engoulevents, oiseaux de miel, et les jaunes tisserins et les merveilleux folio- tocoles entr’ouvrent leurs ailes d’or, d’azur, d’émeraude ou de flamme, comme s’ils voulaient s’enfuir vers ces paysages congolais si artistc- ment brossés, en manière de frise, aux murs de la salle. (A suivre.) Auguste Vierset. A LA MONNAIE Les représentations extraordinaires, organisées par le Théâtre de la Monnaie, pendant l’Expo- sition, ont commencé mardi: la troupe du théâtre de Monte-Carlo, dirigée par M. Guns- bourg, a chanté Mefistofele, de Boïto, en italien. L’œuvre, interprétée par MM. Chaliapine et Smirnow et Mrae Edith Delys, a obtenu un énorme succès. M. Chaliapine est un Mefistofele incomparable. On attend avec impatience le Vieil Aigle, de Raoul Gunsbourg, et surtout le Don Qui- chotte, de Massenet. Don Quichotte n’a encore été joué qu’à Monte-Carlo. Le génie de M. Massenet a une singulière vitalité. ' Dans cette nouvelle partition, nous retrouvons l’extraordinaire force de jeunesse et d’invention qui nous avait tant séduit dans le Jongleur de Notre-Dame, dans Chérubin, œuvres dont nous devons aussi la révélation à M. Raoul Gunsbourg. M. Massenet a prêté au « Chevalier, de la Triste Figure » la perfection et, aussi, la fin de la Chevalerie, une noblesse de langage incomparable. Sancho Pança, Dulcinée ne sont pas moins bien venus. Et, à chaque moment de cette œuvre rare, c’est une trouvaille où le génie éclate, Le troisième acte, — celui où Don Quichotte impose et convertit les brigands, —■ le dernier acte, — où le pauvre héros meurt dans l’apothéose intacte de son rêve, — sont d’une inoubliable émotion. Cette œuvre nouvelle est, au résumé, un véri- table enchantement. Toutes les séductions y sont présentes : l’héroïsme, la passion, le pitto- resque, la couleur. On s’émerveille, en vérité, d’une si prodigieuse invention épanouie par la science musicale la plus aimable et la plus sûre. La valeur mélodique y est très grande et renou- velée sans cesse par les inépuisables imagina- tions du génie. Cela n’étonnera aucun des innombrables admirateurs de Massenet, le plus charmeur des musiciens. Tout y est aussi régi CHALIAPINE DANS «DON QUICHOTTE par un tact, une mesure vraiment incomparables. N jus n’insisterons pas sur la valeur harmo- nique de l’œuvre, M. Massenet est un des maîtres de l’harmonie ; et dans cette œuvre nouvelle, il demeure égal à soi-même. Nous louerons beaucoup le parti que M. Henri Cain a tiré, pour la réalisation de ce drame lyrique, du drame excellent du pauvre Jacques Le Lorrain, qui n’aura guère reçu de son vivant la caresse de la gloire. La fortune lui fut presque toujours contraire. Il avait dû, même, à une époque critique de sa vie, se décider, nouvel Hans Sachs, pour la profession de cordonnier. Les gazettes firent quelque bruit alors autour du cordonnier-poète. Enfin, le jour de gloire brilla pour le pauvre Jacques Le Lorrain. Au théâtre Victor-Hugo, à Paris, M. Bour donna la première représentation de Don Quichotte. Le succès fut très vif. Jacques Le Lorrain ne le savoura point longtemps ; il mourut quelques jours après sa révélation au grand public. On retrouve dans l’adaptation scénique qu’il a faite de Don Quichotte, le généreux signe des misères qui peuplèrent sa vie. Son Don Quichotte n’a peut-être point tout le prestige épique que lui conféra Cervantès, mais il est plus près de nous, intégrant de notre vie, participant à ses luttes, à ses déboires. Et l’on comprend très bien, écrit M. Balsan de la Rouvière, qu'il ait séduit l’inspiration d’un musi- cien, d’un cœur tendre comme Massenet. Il l’a humanisé plus encore par les effusions de la délicieuse sentimentalité qui est la sienne, par cette sensibilité de l’amour qui demeurera le caractère le plus significatif de tout son œuvre et lui assurera une place toute particulière dans la postérité. Œuvre de grand musicien et, aussi, de grand poète. Don Quichotte, 1 ms sa forme nouvelle, est promis à une longue fortune. Il faut savoir gré à M. Gunsbourg et à MM. Guidé et Kuffe- rath de nous l’avoir révélé. DON QUICHOTTE ET SANCHO PANÇA DEVANT LES MOULINS A VENT. LE^« P1ACO » DE DULCINÉE (4e ACTE).