ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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50 L’EXPOSITION DE BRUXELLES voir et prévoir les exigences d’un état social. Cependant, l’âpre lutte, la lutte pour le pain continue à diviser les deux sexes et il est plus d’un terrain sur lequel leur concurrence les a incités à s’armer l’un contre l’autre. La faute en est à un malentendu : à un abus PALAIS DES ARTS FÉMININS. — LA RÉSURRECTION DE LA TAPISSERIE. d’autorité de la part de l’homme, jaloux de se conserver, au moins en apparence, une espèce de suprématie sur sa compagne ; à un excès de zèle de la part de la femme, préoccupée de marquer son affranchissement et oublieuse de l’exhortation si opportune des Grecs :« Rien de trop ! », la marquant parfois sans réserve, sans tact, maladroitement. Pour ma part, je suis aussi éloignée de l’opi- nion du sauvage réclamant de la femme travail et obéissance, que de celle des féministes ou- tranciers réclamant la même chose de l’homme. Il n’est pas équitable que l’une des parties du couple humain ait l’avance sur l’autre ; il n’est pas équitable que, sous ce seul prétexte qu’elle appartient au sexe « faible » la travailleuse reçoive pour prix de son effort un salaire moindre que celui du travailleur. Mais je vou- drais voir celle-là s’appliquer de préférence aux tâches qu’elle est en mesure d’accomplir mieux que celui-ci et qu’elle exécutera d'une manière parfaite. III Voilà pourquoi ma première visite à l’Expo- sition me conduisit droit vers le Palais de la Femme et les divers stands et pavillons dé cette Exposition qui abritent des travaux féminins ; car ce n’est pas, comme on pourrait le croire, uniquement au Palais de la Femme que ces tra- vaux sont en montre, c’est aussi au Pavillon de la Ville de Bruxelles, où sont représentées quel- ques-unes des écoles féminines ressortissant dé l’instruction publique de notre capitale ; où, dans un salon d’honneur, plein de solennité et de faste, triomphent les panneaux des Quatre Saisons, brodés par Mme Hélène De Rudder, d’après les merveilleux cartons de son mari. Et c’est encore, dans l’Exposition proprement dite et notamment dans les vitrines de la société si prospère des Arts de la Femme. Ces travaux, j’y insiste, en quelque endroit qu’ils soient logés et quels que soient les auspices sous lesquel|s on nous les présente, n’ont rien de mâle ; ce sont bien réellement des travaux féminins ; il en est de remarquables et je défie l’homme le plus habile d’en faire autant. Dès lors, la riva- lité des sexes tombe d’elle-même ; elle n’existe plus. C’est comme si elle n’avait jamais existé, et nous allons les trouver d’accord, tous les deux, pour affirmer ensemble ceci : que la femme n’est pas inférieure à l’homme, si elle ne lui est pas supérieure, mais qu’elle est autre. Et qui, sinon des filles d’Eve, aurait pu rendre attrayante et charmante comme elle l’est la travée du Palais de la Femme où sont installées les écoles ménagères ? Ici, pourtant, c’est le côté le plus positif, le plus matériel du rôle de la femme, dans la vie sociale qui nous apparaît : des jeunes filles en sarreau de toile, sabots aux pieds, le torchon à la main, s’occupent à nettoyer le carreau en ciment d’une cuisine ; d’autres fourbissent des casseroles de cuivre et d’étain ou récurent au savon le bois blanc des tables, chaises et armoires de la pièce. Plus loin, voici les ravaudeuses et raccomo- deuses de la Société pour V Amélioration du sort PALAIS DES ARTS FÉMININS. — OUVRIÈRES AU TRAVAIL. de la Femme ; voici les lessiveuses, les repas- seuses et enfin voici les cuisinières. Une grande activi é règne dans cette partie de l’Exposition, où se succèdent, à jour fixe, non seulement les principales parmi nos écoles ménagères libres et adoptées, mais quelques-unes des écoles profes- sionnelles communales de Belgique ; les diman- ches et jours fériés on y peut voir les bébés de certaines écoles gardiennes dans l’exercice de leurs jeux plus ou moins Froëbel. Je ne dirai rien de cet.e exhibition : elle est trop contraire à mon sentiment et je ne saurais pas plus ap- prouver la mise en scène de ces petits enfants ici qu’au théâtre. Dans les écoles professionnelles, c’est la coupe, la confection, les modes, les fleurs arti- ficielles, la lingerie, la dentellerie, la broderie, la tapisserie, la vannerie et même la peinture et le dessin qui servent de thème d’études aux élèves. Celles-ci, comme celles des écoles mé- nagères, accomplissent leur besogne avec bonne humeur et avec goût ; on se réjouit de penser que cette besogne est en général de nature à ne point les éloigner du foyer domestique et que les métiers qui leur sont enseignés sont, pour la plupart, de nécessité courante : il faudra tou- jours des ménagères expertes, des cuisinières, des modistes, des liigères, des brodeuses, etc., et l’on admettrait difficilement que l’homme, en ces métiers-ci puisse être pour la femme un concurrent redoutable. De même, il est intéressant, il est mieux : il est touchant le boxe représentant, en miniature, une salle de clinique moderne avec son per- sonnel féminin ; à proximité et en figures de cire de grandeur naturelle, une scène congolaise attire et reliant la foule : c’est un noir Batéka, atteint de la maladie du sommeil et à qui une religieuse prodigue ses soins. Ce sont les infir- mières de l’école Sai île-Camille qui font cette exposition suggestive ; il n’est pas possible de passer devant elle avec indifférence : elle est, en effet, pour attendrir les âmes les plus sèches. On voudrait voir, cependant, à côté de la cor- nette de l’Augustine le bonnet papillon de quel- que garde modèle laïque, car, nous le savons, la charité, la bienfaisance sont vertus innées chez la femme et qu’elle exercera aussi bien dans le monde que dans les couvents ; nous ne l’eussions poiit su que les insignes et emblêmes des dames de la Croix-Rouge de Belgique,