Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
pharmaceutiques, tinctoriales, oléagineuses ou
textiles. Nous passons la revue des citrons
énormes, des grosses pamplemousses, des limons
oblongs et bosselés, des bananes à peau satinée,
des petites grenadilles à la dure écorce, du
IVOIRE.
corosolier-cœur de bœuf au fruit muni d’aspé-
rités, des cerises rouges du borassus, de la noix
de ngongo, des longs fruits, semblables à des
chandelles, du saphotier, des petites prunes du
carambolier, de l’amande du bananier, des noix
palmistes, du papaie dont les feuilles, utilisées
comme enveloppes, amollissent la viande la plus
dure. Tout cela — ou peu s’en faut — baigne
dans du formol à 5 p.c., décoloré ou bruni,
puisque, hélas ! on n’a pas encore trouvé le
moyen de conserver un fruit indéfiniment frais.
Puis voici les noix de kola, les gousses de
vanille, les essences de canelle, de vétiver, de
verveine, le cacao, les haricots indigènes, des
tiges de canne à sucre, des briques de ngula
servant à préparer les teintures rouges, les
éponges végétales aux fibres intertriquées dont
on fabrique des brosses à bains, des semelles,
puis les tabacs importés de la Havane, des
Etats-Unis, du Brési’, de Turquie ou des Flan-
dres, ainsi que les procédés de conservation
des indigènes.
Du travail de l’ivoire on nous montre tour à
tour les produits à la fois naïfs et ingénieux
de l’artiste indigène et les procédés de la fabri-
cation européenne. De trois pointes identiques,
l’une a été exposée intacte, une autre débitée et
montrant déjà les pièces inachevées ; la troi-
sième a disparu pour être remplacée par une
série d’objets et de bibelots ravissants.
Mais trois pépites d’or, à côté de ce triomphe
de l’habileté mécanique, attirent impérieuse-
ment l’attention, symbole de ces richesses, in-
soupçonnées il y a quelques années encore, que
le Katanga réserve aux futurs exploiteurs de son
sous-sol.
La métallurgie indigène, avec ses enclumes,
ses lances, ses marteaux, ses gueuses de fonte,
ses houes, ses lingots de cuivre, de plomb,
d’étain rappellent heureusement que le roi des
métaux n’en est pas le plus utile et que les
stocks miniers du Congo nous offrent d’autres
précieuses ressources.
Le tissage et la vannerie occupent au Musée
une place importante. Ces deux industries con-
golaises sont, du reste, fort intéressantes à étu-
dier de près. On peut y comparer les fibres de
chanvre, de coton, de jute, de bananier, de
mondope, d’urena, de boobab, de ramie, d’ana-
nas. de palmier, de sansevière, les fibres d’agave
presque neigeuses, les écheveaux de raphia.
Voici des fibres teintes de ngula, des pagnes
en fibres de bambous, des métiers à tisser, des
tissus en fibres, aux curieux dessins.
Des objets de vannerie inachevés laissent voir
le procédé de fabrication. Puis voici des nattes,
des tamis, des couvre-aliments, des sacs en
feuilles de borassus ; voici les écorces tannifères,
des étoffes d’écorces de takwa et de bengi,
des babouches, des roseaux de bemengi et de
rotang fréquemment utilisés par les vanniers.
Des vitrines consacrées aux échantillons de
copals, de miels, de cires, d’abeilles et de spé-
cimens d’alvéoles ; puis aux diverses espèces
de marbres, de granits, d’onglons de tortue ;
puis enfin aux peaux tannées de pythons et de
crocodiles complètent cette très instructive et
attrayante section.
Après avoir signalé les cartes politiques et
des itinéraires d’explorateurs qui occupent deux
grands panneaux de la salle de la sculpture
chrysé’.éphantine, les plans en reliefs de Borna,
de Stanleyville, de Léopoldville et de quelques
missions, les nombreuses photo-
graphies de paysages congolais
et de scènes de la vie des noirs,
il nous restera, pour achever
l’examen de la partie économique
de cette exposition permanente,
à parcourir la salle des impor-
tations belges au Congo.
Certes, pas n’était besoin d’être
prophète pour deviner qu’en gé-
néral le public ne s’y arrêterait
guère, et l’on conçoit qu’ayant à
traverser d’abord cette salle aux
nombreuses armoires vitrées plei-
nes de marchandises belges qui
lui sont familières, il se hâte vers
les compartiments aux attractions
plus exotiques. Mais il y revien-
dra malgré tout, par la force des
choses, tantôt peut-être, ou dans
huit jours, ou dans un mois ; car,
si bon nombre des objets exposés
au Musée du Congo bénéficient
du charme inhérent à ce qui est
condamné à disparaître ou à ce
qu’ont déjà aboli la modification
des mœurs et l’influence de la ci-
vili'ation, les marchandises d’ex-
portation en Afrique représentent
à la fois le présent et l’avenir
de notre colonie sous leur aspect
le plus pratique. C’est une école
coloniale constamment ouverte
au public et qui, destinée de par
sa nature même à être constam-
ment mise à jour, rendra à nos
commerçants, à nos industriels,
aux futurs employés de factorerie
les services les plus précieux. Ils
y sont initiés aux matières premières et à
la nature des produits manufacturés pouvant
trouver au Congo d’importants débouchés ; ils
y sont mis au courant des exigences particu-
lières des indigènes de chaque région. Les arti-
cles d’échange perdront naturellement de leur
importance à mesure que se généralisera l’em-
ploi de la monnaie ; mais les objets et denrées
susceptiples d’être exportés là-bas seront de plus
en plus nombreux et variés. Plus que jamais
nos commerçants seront amenés à connaître très
exactement les desiderata des indigènes et des
colons, à être au courant des divers modes
d’emballage exigés par les marchandises d’ex-
portation. Tel est précisément le but éducatif
de cette section du Musée de Tervueren ; et l’on
doit féliciter le directeur, M. le baron de Haul-
leville, d’avoir réussi, malgré le peu de temps
dont il disposait, à donner à cette organisation
une si grande valeur pratique.
L’art proprement dit, — cet Art avec une ma-
juscule qu’il nous plaît tant de retrouver en
toutes nos manifestations — s’affirme à Tervue-
ren non seulement par la grandeur architectu-
rale du Musée et la somptueuse beauté de ses
salles de marbre, mais encore par son salon des
ivoires sculptés et ses grandes fresques déco-
ratives.
La sculpture chryséléphantine belge, qui se
révéla dès 1894, à Anvers, par les envois de
quatorze artistes, nous a donné depuis maintes
belles œuvres signées Dillens, De Vigne, Van
der Stappen, de Vreese, Vinçotte, Samuel, Cons-
tantin Meunier, De Tombay, Lagat, Wolfers,
Rombaux, etc. Aussi nous contenterons-nous de
signaler l’intérêt de ce salonnet qui groupe au-
tour d’œuvres déjà connues maints « ivoires »
nouveaux où le grain mat et les veines bleuâtres
de la matière première, ainsi que l’ingénieuse
LA RÉCOLTE DU CAOUTCHOUC.