Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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application de l’or, du bronze ou de l’étain
réalisent des effets surprenants.
Quant aux panneaux, ils sont dus à MM.Die-
rickx, Fabry et Ciamberlani. Ce sont des pay-
sages grandioses, conçus et exécutés avec une
parfaite connaissance du style monumental.
Voici comment M. Fierens-Gevaert les appré-
ciait récemment : « M. Dierickx a interprété des
sites du Bas-Congo, avec Matadi étalant ses
maisons basses sous un ciel violacé de soleil'
couchant. L’œuvre pêche par une réalité un peu
photographique ; mais elle est d’un vrai charme
de couleurs, et ses tonalités claires, largement
reparties, nous disent à quel point l’artiste est
informé des vrais besoins de la peinture murale.
Entrez dans la seconde salle, et vous voici
transporté dans les régions du Moyen-Congo,
évoquées avec un prestige extraordinaire et la
plus mâle poésie par le pinceau de Fabry. La
« Montée de Pallaballa » entasse ses blocs
arrondis et les profils géants des monts courent
en zigzags solennels sous la masse des nuages.
A mi-hauteur du massif gigantesque un lacet
mince, plus clair que les flancs rougeâtres de
la montagne, se déploie à l’infini, disparaît, re-
paraît, net, léger, obstiné: c’est la ligne du
chemin de fer. Sur une autre paroi c’est le
Congo avant Léopoldville. La cité africaine est
perdue dans une crique où l’on devine la coque
blanche d’un navire. Puis, le fleuve s'étale à
nos yeux, immense, agrandi par les pénombres
magiques du premier couchant, offrant l’aspect
d’une lagune mystérieuse et infinie où des ro-
chers dorment à la surface des eaux, où règne
un soleil invisible et qui partout jette les der-
niers feux de son insoutenable éclat.
Ciamberlani enfin, nous mène vers le Haut-
Congo. Soulignées par le charme du plus
noble lyrisme, voici les régions du Katanga,
de la Luruwimi, les rives du lac Tanganika.
Tantôt c’est la montagne pâle, doucement vio-
lacée, qui nous attire, tantôt c’est la vaste nappe
d’eau au bord de laquelle tremble un arbre en
fleurs, tantôt c’est la forêt, aux massifs sacrés,
dont quelques arbres plus augustes que d’autres,
s’isolent sur les rives. Des silhouettes humaines
apparaissent minuscules ; elles ont leur signifi-
cation ; elles font sentir l’immensité des sites ,•
elles en soulignent la beauté.»
Nous quittons le Musée de Tervueren sur
cette lyrique évocation du continent noir où
nous ramène d’ailleurs, de l’autre côté de la
chaussée, le pavillon du matériel de transport,
organisé sous la direction du général baron
Wahis, et l’ancien musée colonial qui groupe
tout ce qui concerne le commerce colonial et
l’exportation dans une salle dont l’aménage-
ment a été dirigé par M. le major et conseiller
d’Etat Liebrechts, et nous offre une curieuse et
complète exposition comparée des caoutchoucs
de diverses provenances, et une évocation fort
artistement présentée de l’industrie, de la vie
et des mœurs du Kasaï par la Compagnie du
Kasaï.
Auguste Vierset.
L’ART ALLEMAND
Un des principaux résultats de cet effort de
volonté et de travail que nous signalions dans
un précédent article sur l’Allemagne se cons-
tate dans l’exposition de l’art décoratif orga-
nisée au Solbosch. Il n’est pas inutile, croyons-
nous, d’insister sur son importance, puisqu’elle
est la coordination de' tentatives collectives et
Que les Allemands eux-mêmes attendent la réali-
sation de cet ensemble pour apprécier l’étendue
de l’étape parcourue. Une récente exhibition à
Munich avait déjà permis de porter un juge-
nient. Le salon de Bruxelles donnera aux artistes
une occasion heureuse de le compléter. De plus,
c est la première fois que les Allemands pré-
sentent à l’étranger un spécimen complet de leur
ait décoratif. C’est notre ville qui a été choisie
Pour cette révélation. En l’absence de toute
autre considération, celle-ci mériterait d’attirer
notre bienveillante attention.
Dans une remarquable conférence, un critique
dart belge, M. Fierens-Gevaerts, nous montrait
MAISONS DE RAPPORT ET MAGASINS A CHARLOTTEMBOURG.
récemment la nécessité de développer un art
nouveau qui se libérerait de toutes les imita-
tions, qui répondrait à nos besoins et serait
l’image de notre vie contemporaine, si active,
si diverse, si puissante. C’est cet art que les
Allemands nous présentent en ce moment. Certes,
ils ne l’ont pas créé, mais, tandis que d’autres
peuples en négligeait l’évolution, ils l’étudiaient,
ils le travaillaient et s’ils ne nous en ont pas
donné une réalisation parfaite et définitive en-
core, nous devons leur reconnaître le mérite
du travail et de la compréhension.
Les artistes de l’avenir créeront des œuvres
qui s’adapteront aux besoins de notre existence.
Les peuples de l’antiquité avaient compris ce
rôle de l’art. En parcourant les musées de
Naples, où sont conservés les objets trouvés
à Pompéi et à Herculanum, nous voyons que les
moindres objets de l’usage le plus courant re-
vêtaient un caractère artistique. Voici qu’encore
une fois nous revenons à l’école des anciens.
Les anglais Ruskin, Morris, Walter, Crane
avaient hier renouvelé l’idée. Elle apparaît
comme la vérité de demain.
L’art du mobilier et de la décoration a déjà
fait naître en Allemagne des écoles diverses.
On le cultive à Munich, à Darmstadt, à Dussel-
dorf, à Berlin. Chacune de ces villes possède
ses artistes que caractérisent des méthodes dif-
férentes. Une noble émulation se crée ainsi, et la
coordination de tous ces efforts naît de la va-
riété elle-même.
Il y a deux ans, une union professionnelle se
forma pour soutenir et développer cette belle
ardeur. Nous voulons parler de la Deutsche
Werkbund, qui s’est proposée de relever et
d’anoblir le travail industriel, de lui amener
la coopération de l’art, des capitaux et des corps
de métiers en général, au moyen de l’éducation
et d’une propagande sagement et utilement
organisée.
Le Werkbund compte actuellement 731 mem-
bres. 360 de ceux-ci sont des artistes ; 267 des
industriels ou des négociants, 95 des critiques
d’art, directeurs de musée, etc.
Ces efforts méthodiques et si habilement di-
rigés ont fait naître un art original, pittoresque
parfois, qui peut nous étonner, mais qui doit re-
tenir notre attention. Lorsqu’ils jugent les œu-
vres germaniques, les latins ont le devoir de se
débarrasser de certains préjugés et d’étudier ces
manifestations dans l’ambiance où elles sont
nées. La sensibilité allemande si vive, si aigui-
sée, n’a pas créé un art universel. Elle a produit
selon son tempérament, d’après ses tendances
directrices. Nous retrouverons dans ces con-
ceptions un peu de son sol, un peu de ises
brumes. Elles portent la trace de son éducation
nationale et de ses idées parfois nébuleuses.
Elles répondent à une nécessité de la vie et
des mœurs. Il ne peut être question de nous les
imposer. Il serait injuste et ridicule d’en mé-
connaître la portée et les mérites.
Certes, en traversant ces quarante salles où
sont réunis les produits de l’ameublement et