ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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54 L’EXPOSITION DE BRUXELLES de la céramique nous constaterons souvent l’effet d’une érudition absorbante. Nous estime- rons quelquefois que les artistes qui ont créé ces ameublements décoratifs ont trop étudié et qu à leur désir de nouveauté lui-même se mêle sou- SALON DU CHATEAU REHNITZ (PROFESSEUR EMMANUEL VON SEIDL). vent le souvenir de l’antiquité. Mais là encore il y a non pas imitation, mais adaptation, d’après un tempérament. Hâtons-nous de le dire, ce défaut n’est pas général. Nous rencontrons parmi les salles de l’art décoratif des intérieurs très réussis. Lors- que les artistes ont voulu créer une atmosphère d’intimité, lorsqu’ils ont imaginé le salon ou le studio propre à la méditation, ils ont été supérieurs. Certaines de ces salles sont lumi- neuses et claires. Elles laisseront passer triom- phants les rayons du soleil qu’elles semblent appeler, et si d’autres se protègent contre une trop vive lumière, elles ont la gravité sévère qui convient à la pensée recueillie. Parfois une fantaisie espiègle se signale dans l’ornementation,, et cette fantaisie est vraiment savoureuse. C’est là, dans ces fresques ornemen- tales que le tempérament bon enfant de l’Alle- mand se révèle. C’est là que- nous retrouvons çette spontanéité que nous regrettons de ne pas trouver dans d’autres conceptions trop étudiées. Les artistes allemands ont appliqué les prin- cipes de l’art nouveau à toutes les parties de l’habitation. Le visiteur parcourt successivement des cabinets de travail, des salles de lecture, des salons, des salles de bain. Le conseil d’ad- ministration d’une grande banque et une admi- nistration communale trouveraient là de quoi inspirer leurs architectes. Nous rencontrons en- core de petits compartiments où sont réunies les œuvres du céramiste et de l’argentier. Rien n’a été oublié dans le désir qui poursuit les réno- vateurs de donner à tous les objets dont nous nous servons un caractère d’art qui non seule- ment n’enlève rien à son utilité, mais la déve- loppe et l’impose. Résumons-nous. L’exposition de l’art déco- ratif allemand est intéressante à des points de vue très différents. Nous pouvons l’apprécier au point de vue général et au point de vue parti- culier. Dans le premier cas, elle a le grand avantage de poser nettement et franchement, dans un pays qui comme le nôtre semble l’avoir un peu négligé, le problème de l’art décoratif moderne. Elle nous oblige à admirer l’effort d’un peuple qui, avec une énergie qu’on ne saurait trop louer, a délibérément rompu avec les traditions surannées. Qu’on y songe, les ar- tistes allemands n’ont pas sans lutte fait pénétrer leurs idées dans les masses. Sous le travail artistique que nous admirons, il y a l’œuvre de propagande, la lutte pour la rénovation de l’art déchu. Plus que tout autre nation peut-être, l’Allemagne a subi pendant des années l’effet du mauvais goût et de l’imitation servile, plus que tout autre aussi elle a fait un vigoureux effort pour s’en libérer. Si parfois on en trouvait quelque trace dans l’art nouveau lui - même, aurait-on en présence du progrès accompli le courage de le lui reprocher ? En exprimant aussi nettement qu’elle l’a fait la nécessité de créer des formes d’art qui répondent à nos besoins mo- dernes, en mettant aussi vigoureusement en pra- tique les principes de Ruskin et de Morris, la nation allemande a donné au monde une grande leçon. Nous souhaitons qu’elle soit écoutée. Au point de vue particulier, l’exposition des AMEUBLEMENT EN OSIER. arts décoratifs a le grand avantage de nous faire connaître l’esprit et les tendances d’un peuple trop ignoré ou mal compris encore à l’étranger. Y a - t - il un meilleur moyen de l’étudier que de pénétrer pour ainsi dire dans sa vie, de visiter les intérieurs qu’il s’est choisi comme répondant le mieux à son tempérament, où il semble que sa pensée soit dans son milieu et bien à l’aise. En traversant ces salles où s’af- firme avec une volonté opiniâtre le souci de pro- duire du nouveau, de ne plus être l’esclave de l’art étranger, de faire par soi-même quelque chose qui n’a pas encore été fait, au risque parfois de rencontrer l’exagération ou le mau- vais goût, on saisira la vitalité puissante de ce peuple, et par l’art, qui est l’expression suprême de son intellectualité, on pénétrera dans sa pensée intime. Les artistes allemands ont, à la suite des anglais, nous le répétons, reculé les limites de l’art. Ils ont affirmé qu’il n’y avait pas deux sortes d’art, l’un supérieur qui serait la pein- ture ou la plastique, l’autre secondaire qui dai- gnerait presque par condescendance embellir nos habitations et s’introduire dans notre vie intime. C’est en raison de ce principe qu’ils ont placé quelques toiles, quelques sculptures dans la section même de l’art décoratif, démontrant ainsi l’unité de l’art. On sait que diverses raisons ont déterminé l’Allemagne à ne pas participer à l’exposition des beaux-arts. On laissa espérer pourtant que quelques œuvres de la peinture et de la sculp- ture seraient placées dans les galeries du Sol- bosch. Et voici que la réalité dépasse les espé- rances. En effet, il y a là dans les galeries de l’art décoratif mieux et plus que quelques œuvres. Nous y retrouvons les peintres les plus remar- quables de l’Allemagne contemporaine repré- sentés par une ou plusieurs toiles. Voulez-vous quelques noms ? Les voici : Leibl, Lenbach, Böcklin, Franz von Stuck, Hans von Bartels, Fritz Erler, Anselm Feuerbach, Edouard von Gebhart, Ludwig von Hoffmann, Kalkreuth, Walter Leistikow, Max Liebermann, Adolf von Menzel, Leo Putz, Von Uhde, Hans Thomas, Heinrich von Zugel, Max Klinger, Albert von Keller, von Habermann. Nous avons donné cette assez longue énu- mération afin de montrer à ceux qui connaissent l’art allemand l’importance de cet ensemble. Nous le devons à des amateurs, qui ont envoyé à Bruxelles quelques tableaux de leur collection, et parmi ceux-ci nous citerons l’aimable con- seiller intime de Ravené, le directeur du comité allemand. Sans doute, ces toiles des plus grands maîtres de l’Allemagne ne caractérisent pas toutes leurs