ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 55 manières. Ceux qui ignorent Menzel, Leibi ou Böcklin n’en auront pas la révélation complète Par les spécimens qui leur sont présentés, mais les amateurs qui les connaissent trouveront un plaisir délicat à étudier, par exemple, la sym- bolisation poétique de Flore-ace, de Böcklin, la Retraite aux flambeaux, où passe à la lumière des torches un peu de cette vie groui'lante que Menzel fixa en ces tableaux, le Bourgmestre de Leibi, le portrait du prince Regent de Bavière, de Lenbach, le Réveil de Lazare, d’Edouard de Gebhardt, ou le Chûst et les petits enfants, de Von Uhde. Ce sont là les épigones, les repré- sentants d’un art qui s’est affirmé, qui a produit ce qu’il devait produire, laissant aujourd’hui la Place à d’autres. Il est curieux d’étudier l’effort des peintres qui les suivirent, de ce Franz von Stück, dont la gloire est incontestée et qui occupe une place ^portante entre l’idéalisme de Böcklin, de Hans Thomas et le vérisme de Max Lieber- wann. Ce peintre est l’auteur de cette toile fameuse de la Guerre, dont la réputation est universelle. Il est un des plus grands de l’Alle- magne. Nous voyons figurer une de ses oeuvres dans un des compartiments de l’art décoratif. Elle est étrange. Sous le titre de la Famille de 1 artiste, elle représente une jeune fille vêtue a la manière d’une infante, rappelant un peu une des Meninas de Velasquez ; le visage est gra- cieux, la pose ne l’est pas moins. A côté de cette •gure un peu archaïque, à gauche une jeune femme, la mère, aux traits réguliers et beaux, habillée selon le goût moderne, forme un con- raste frappant, et celui-ci est accentué encore Par le personnage de droite, un homme vêtu d une redingote grise et placé de trois quarts. Hn charme étrange se dégage de celte toile, et ce charme provient, je crois, de l’intense volonté d art qui est contenue dans ce tableau. Il y a là a recherche d’une impression neuve, de quelque chose de peu ressenti, de peu produit encore. Hn autre tableau, celui de M. Hans Unger, rePresente, dans un de ces parcs italiens que érudition allemande aime à reproduire, une Emme, au beau visage un peu ravagé déjà par ,, vie, vêtue à la mode moderne avec une simple egance. Elle tient à la main un enfant nu, aux longues tresses blondes encadrant une phy- s>onomie presque olympienne. L’influence de PENDULE EN PIERRE. Böcklin est évidente, dans le visage de l’enfant surtout. Cette œuvre, malgré d’apparents dé- fauts, est symptomatique de la sensibilité alle- mande très subtile en matière d’art. Elle accuse ENTRÉE ET LOGGIA DE MAISONS A CHARLOTTEMBOURG. encore cette recherche raffinée d’une étrange et rare nouveauté. Mais dans sa modernité, ceci est déjà du passé. Passons aux jeunes. Parmi ceux-ci nous signalerons M. Leo Putz. Leo Putz est un des peintres les plus intéressants de la jeune Allemagne. Son coloris est délicat et cependant plein d’audaces. Il manie la pâte avec une rare virtuosité. Il recherche lès oppo- sitions de nuances les plus hardies et les plus subtiles. Il éclabousse ses toiles de larges taches de soleil, ou bien, comme dans ce curieux ta- bleau de Pauline, un nu savoureux s’il en fut jamais, il donne à la chair des tons d’une variété insoupçonnée. M. Fritz Erler, un autre artiste de la Scholle, c’est-à-dire de la jeune école mu- nichoise, est représenté aussi par deux toiles : le Jour gris et la Jeune fille en blanc. C’est une individualité originale et qui s’impose en dépit d’évidentes exagérations. Avec ce peintre nous sommes déjà loin de Böcklin et de Franz Stuck. C’est le ferment nouveau qui se lève. Et, pour nous résumer, qu’on nous permette de reproduire ici un passage d’un livre d’Albert Dresdener, Der Weg der Kunst, qui fit il y a quelques années un certain bruit en Allemagne. On trouvera dans ces lignes le reflet des idées qui animent certains artistes et critiques de l’Allemagne contemporaine, la conscience de certaines imperfections et, en même temps, le jeune enthousiasme qui accompagne les fécondes activités. Laissons donc à un Allemand lui-même le soin de conclure : « Sans doute, la culture allemande montrera d’autres faiblesses, et peut-être de très grandes faiblesses, car d’autant plus forte est la lumière, d’autant plus fortes aussi sont les ombres, et dans le caractère allemand la force et la fai- blesse, la grandeur et la petitesse se mêlent étrangement. Mais ce n’est pas le moment de murmurer sur nos faiblesses. L’heure exige beaucoup plus de nous ; elle nous exhorte à mettre tout en oeuvre pour reconnaître nos forces, pour les réunir, pour les développer, pour les rendre visibles. Ce n’est pas par leurs faiblesses que les peuples sont jugés, mais par leurs forces. Combien de choses ne pardonnons- nous pas à la Grèce et à la Renaissance, et nous les pardonnons volontiers, parce qu’elles ont créé pour l’éternité les plus précieux trésors de l’hu- manité. La nature humaine ressemble à une mine inépuisable. Chaque peuple créateur lui enlève un or nouveau, en forme une magnifique statue humaine, une faible et cependant puis- sante image de l’éternelle perfection, en laquelle l’humanité se reconnaît de nouveau, découvre de nouvelles forces et de nouvelles possibilités. Si nous parvenons à représenter l'image de la plus haute conception allemande de l’humanité, cette sainte et bienfaisante conscience pourra nous remplir de cet esprit divin et créateur que le Raphaël de Gobineau exprima si magnifique- ment. « Sus ! nous serons capables de tout entre- prendre, de tout atteindre. Notre art, reformé par nos mains, se rajeunira, et nous réussirons à chasser le mal, sinon complètement, du moins dans ses manifestations les plus laides.» Les paroles de l’écrivain français Gobineau ont été pieusement recueillies par les initiateurs de l’énergie allemande. Ils en ont fait un acte de foi et d’enthousiasme et comme un évangile auquel ils ont conformé leurs actes. Ne pas se dissimuler ses faiblesses, ne pas se laisser domi- ner par elles et être aussi concient de ses forces n’est-ce pas là le secret de la victoire ? Il semble bien que les artistes allemands l’aient découvert. Observons-les donc avec attention. Arthur De Rudder. DÉCORATION MURALE EN CÉRAMIQUE.