ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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86 L’EXPOSITION DE BRUXELLES polies et veinées : l’acajou, le gaïac, le bois rose ou marbré, le palissandre, l’ébénier, le cèdre et le bois de campêche ; — les oiseaux aux plu- CHRISTOPHE COLOMB. MONUMENT ÉRIGÉ DANS LA SECTION DOMINICAINE. mages rares, les paradisiers qui feront le luxe élégant des modistes d’Europe ; — les animaux comestibles : l’iguane, sorte de grand lézard exquis à manger, paraît-il, l’agouti qui s’ap- parente à notre lièvre, et la tortue marine ; — les indispensables et riches ressources des plan- tations de cannes à sucre, de tabac, de coton, de café, de cacao ; — les minerais de fer, d’or et d’argent ; l’étain qui vient de Séibo, l’aimant de Gotui, le pétrole et le soufre d’Azua ; — les flacons de rhum, les bouteilles emplies d’eau minérale à la source célèbre de la Fontaine soufrée. Et ce sont des échantillons de ces produits variés que les Dominicains ont disposés coquet- tement dans les vitrines qui garnissent le com- partiment. Voici toutes les variétés des graines du caféier : depuis le vert jusqu’au brun foncé ; voici les poudres bistres du cacao et les pyra- mides de chocolats odorants ; voici les engins de pêche et les coiffures de paille tressée ; voici les bouteilles de liqueurs savoureuses ; voici les em- paquetages bariolés des cigarettes et les archi- tec.ures fantaisistes des caisses de cigares pas- sant par toute la gamme du blond au presque noir ; voici les travaux de fine écaille transpa- rente ; voici les résines onctueuses, les cornes solides, les peaux de requins, les cuirs habile- ment ouvragés ; voici des chaussures fines que l’on dirait sorties des ateliers de nos meilleurs bottiers. * * * En somme, l’impression que l’on emporte d’une visite au compartiment dominicain est celle d’avoir vu la manifestation paisible, pres- que discrète, mais méthodique et riche, de l’ac- tivité et de la prospérité d’un peuple travailleur. Deux lignes de navigation : la Hambourg Ame- rica Line et la Compagnie transatlantique, met- tent en relation régulière avec l’Europe l’île dotée, d’autre part, d’un service abondant de navigation côtière et de nombreuses exploita- tions de chemins de fer. Il n’en faut pas plus pour multiplier entre la vieille Europe et la terre féconde des Antilles des relations d’un grand profit réciproques. Paul André. LES COLONIES FRANÇAISES Ceux qui se souviennent du modeste pavillon qui abritait, à l’Exposition universelle de 1897, les produits des colonies françaises et qui cons- tatent l’extrême importance accordée, à la plaine du Solbosch, à cette section, risqueraient de s’aventurer en de spécieuses comparaisons s’ils ne se pénétraient tout d’abord de ce fait que ces deux manifestations de la puissance coloniale française ne se sont point produites dans des conditions identiques. En 1897 la France n’avait pas visé spéciale- ment à mettre en relief les ressources variées de ses possessions d’outre-mer et s’était con- tentée de tirer le meilleur parti de l’espace très restreint dont elle disposait. Cette fois, elle a tenu à affirmer le plus brillamment possible la valeur économique de son empire colonial, et le résultat obtenu est d’autant plus intéressant que, malgré les dix mille mètres carrés consacrés à la section, il en eût fallu près du double, ainsi que l’a constaté M. le commissaire Schwob, pour dresser un inventaire à peu près complet des produits de la France exotique. C’est qu’en vérité, celle-ci a pris, au cours de ces treize années, une extension et un développe- ment toujours croissants. Dans l’Afrique équatoriale on préparait encore en 1897 les voies de pénétration vers le Niger, à travers le Sénégal, la Guinée française, la Côte d’Or et le Dahomey, et l’on venait à peine d’explorer l’intérieur de la boucle du fleuve. Au Congo, Gentil et Marchand poursuivaient leurs voyages d’investigation vers le centre africain. Au Tonkin on subissait encore tous les incon- vénients d’une vice-royauté indigène établie dans des conditions qui lui ôtaient toute valeur mo- rale, sans lui assurer le moindre intérêt pratique, et le tout récent rétablissement de l’ordre allait seulement permettre la suppression des colonnes militaires. L’Annam ignorait tout de la France, excepté la force de ses armes, et ne connaissait même pas les chaussures de cuir et les parasols européens par lesquels devait s’effectuer, trois ou quatre ans plus tard, la première pénétration de l’industrie française chez les Annamites. Au Cambodge, on attendait encore l’ordonnance du 11 juillet 1897, qui, en réglant l’administration générale, en réorganisant la justice et en établis- sant le principe de l’aliénation des domaines privés ou royaux au profit d’acheteurs français, ouvrait la porte à la civilisation occidentale. Enfin, ce n’est qu’à partir de 1898, au lende- main de notre Exposition, que la réorganisation de l’Indo-Chine allait pouvoir seconder son essor financier et économique. Quant à Madagascar, c’est précisément en 1897 que la déposition et l’exil de la reine Ra- navalo allait permettre au général Galliéni de faire bénéficier la colonie de ses initiatives. Quel énorme changement en moins de quinze ans ! Quelle preuve convaincante des résultats qu’assure fatalement une intelligente et tenace activité coloniale ! Les chiffres, d’ailleurs, sont suffisamment éloquents, puisque le commerce des colonies françaises a augmenté en dix ans de près d’un demi-milliard ; mais le public ré- fractaire aux statistiques subira plus volontiers l’aimable persuasion qui se dégage irrésistible- ment de la visite des pavillons.