Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Dans la plupart d’entre eux, ceux qui s’inté-
ressent aux choses coloniales retrouveront forcé-
ment foule de produits communs aux pays tropi-
caux, travaux indigènes qui ne diffèrent guère
que par le plus ou moins d’habileté ou d’origi-
nalité de l’ouvrier, collections ethnographiques
et panoplies de guerre dont le pittoresque se ba-
nalise aisément et dont l’intérêt, toujours très
COLONIES FRANÇAISES. — SALON D’HONNEUR.
vif pour les spécialistes, ne se dégage guère qu’à
la lumière d’un minutieux examen comparatif.
Aussi nous contenterons-nous de signaler ce qui
caractérise particulièrement les efforts récents,
les progrès accomplis et les initiatives heureuses.
A Madagascar, l’industrie textile prend de
plus en plus d’importance. Les fibres diverses,
notamment le raphia, de qualité plus fine que
celui de l’Afrique équatoriale, sont utilisées avec
beaucoup d’habileté par les Hovas, la plus
intelligente des tribus malgaches, et qui rachè-
tent leur pauvreté d’invention par des facultés
de copistes admirables, qui rappellent l’adresse
des meilleurs ouvriers nippons. L’industrie du
chapeau de paille donne des produits qui par la
blancheur, la souplesse et la finesse peuvent
rivaliser avec le panama, tout en revenant à
meilleur compte.
Des vêtements confectionnés avec la laine de
mouton malgache témoignent des excellents ré-
sultats obtenus dans le tissage indigène.
tout proche, des vitrines étalent des dentelles
superbes confectionnées par des ouvrières du
Pays sous la direction de dentellières du Puy.
Les ouvrages de fil et de soie, des broderies
d’un fini parfait permettent d’augurer le plus
brillant avenir pour cette industrie, importée il
Y a quelques années à peine, et dont l’expansion
est facilitée par les progrès de la sériciculture.
On a acclimaté à Madagascar le ver à soie de
Chine, qui fournit un très bon rendement et des
produits presque équivalents à ceux de l’Indo-
Chine. Des tissus brodés avec la soie de Chine
fabriquée dans le pays sont exposés à côté
d autres tissus en soie landybé ou soie autoch-
tone, très solide, mais moins jolie d’aspect, et
dont une des applications — la soie à façon
écaillé — donne des résultats très pittoresques.
A signaler une très curieuse araignée sérigène,
le « Nephila Madagascariensis », qui non seu-
lement file une soie solide, mais encore la tisse
elle-même par lambeaux, couleur vieil or, d’en-
viron un décimètre carré.
La section de Madagascar expose encore de
nombreux spécimens d’essences forestières sous
la forme brute et polie, des boules et lamelles
de caoutchouc dont la production a plus que
décuplé en un an, et quelques pépites d’or,
rappel tangible des progrès de l’exploitation
minière dont l’importance, chiffrée par une
exportation de 7,982,000 francs en 1907, attei-
gnait l’année suivante 9,500,000 francs et dé-
passe actuellement les 10 millions.
Les céréales sont représentées à la section de
Madagascar, comme dans les autres sections
coloniales françaises, d’une façon très métho-
dique et selon des méthodes intuitives que nous
aurons à signaler spécialement à propos de
l’exposition du jardin colonial. On y voit sous
toutes leurs formes le manioc, le sorgho, le maïs
et surtout le riz (riz naturel, riz décortiqué ou
paddy, riz broyé et ses succédanés), dont la cul-
ture a pris un tel développement que l’île, autre-
INTÉRIEUR DU PAVILLON DE L’INDO-CHINE,
fois tributaire de l’Indo-Chine, non seulement
peut suffire à sa propre consommation, mais
encore importe du riz à l’île Maurice.
Le pavillon de l’Indo-Chine, jolie pagode la-
qué rouge et or d’une reproduction rigoureuse-
ment exacte, nous initie à cet art annamite qui
malgré sa visible parenté avec l’art japonais et
chinois, ne s’en inspire nullement et possède ses
formes et ses ornements propres.
Ce pavillon comprend deux compartiments
tendus de nattes indigènes et qui ont pour frises
d’originales compositions en couleur traduisant
par d’éloquentes figures les statistiques commer-
ciales, industrielles et agricoles des colonies
françaises d’Extrême-Oiient.
La note rouge et or, reprise par la décoration
intérieure, est encore accentuée par quelques
meubles cambodgiens de même tonalité qu’en-
tourent quelques pièces admirables de l’ébénis-
terie indigène. Ce sont des meubles sculptés de
Cochinchine, des bahuts aux incrustations à
reflets roses et violets, des meubles anciens du
Tonkin incrustés de nacre, de proportions har-
monieuses. Ce mobilier, d’une valeur globale de
cent vingt mille francs, encadre des vitrines où
scintillent d’un éclat adouci les soies brodées,
aux couleurs délicieusement nuancées. Des motifs
décoratifs empruntés à la flore du pays, des
scènes de la vie annamite, des paysages de fan-
taisie, des combats légendaires y sont reproduits
avec une technique incomparable. Puis voici des
gongs, des bibelots, des instruments de musique,
des enseignes de mandarins, la chaise rouge et
or d’un bouddha qui médite, jambes croisées,
parmi des paquets de baguettes d’encens. Voici
des panoplies annamites, des arcs de guerre, des
coupe-coupes, des boîtes à bétel, un immense
chapeau en forme de disque, et des fibres, des
tissus, des échantillons de riz, de maïs, d’ara-
chides, de thés du Tonkin dont la qualité s’est
sensiblement améliorée en ces dernières années,
du haricot « soja », introduit récemment en Co-
chinchine et au Cambodge de Mandchourie, où
on le cultive en grand, des écheveaux de soie
grège qui doivent leurs mérites aux progrès de
la sériciculture et à l’application des procédés
Pasteur.
Au sortir de la pagode, le regard est attiré
par le pavillon de l’Afrique occidentale, auquel
on a donné l’aspect pittoresque d’un « tata »,
fort indigène massif et trapu, construit en pisé.