ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 87 Dans la plupart d’entre eux, ceux qui s’inté- ressent aux choses coloniales retrouveront forcé- ment foule de produits communs aux pays tropi- caux, travaux indigènes qui ne diffèrent guère que par le plus ou moins d’habileté ou d’origi- nalité de l’ouvrier, collections ethnographiques et panoplies de guerre dont le pittoresque se ba- nalise aisément et dont l’intérêt, toujours très COLONIES FRANÇAISES. — SALON D’HONNEUR. vif pour les spécialistes, ne se dégage guère qu’à la lumière d’un minutieux examen comparatif. Aussi nous contenterons-nous de signaler ce qui caractérise particulièrement les efforts récents, les progrès accomplis et les initiatives heureuses. A Madagascar, l’industrie textile prend de plus en plus d’importance. Les fibres diverses, notamment le raphia, de qualité plus fine que celui de l’Afrique équatoriale, sont utilisées avec beaucoup d’habileté par les Hovas, la plus intelligente des tribus malgaches, et qui rachè- tent leur pauvreté d’invention par des facultés de copistes admirables, qui rappellent l’adresse des meilleurs ouvriers nippons. L’industrie du chapeau de paille donne des produits qui par la blancheur, la souplesse et la finesse peuvent rivaliser avec le panama, tout en revenant à meilleur compte. Des vêtements confectionnés avec la laine de mouton malgache témoignent des excellents ré- sultats obtenus dans le tissage indigène. tout proche, des vitrines étalent des dentelles superbes confectionnées par des ouvrières du Pays sous la direction de dentellières du Puy. Les ouvrages de fil et de soie, des broderies d’un fini parfait permettent d’augurer le plus brillant avenir pour cette industrie, importée il Y a quelques années à peine, et dont l’expansion est facilitée par les progrès de la sériciculture. On a acclimaté à Madagascar le ver à soie de Chine, qui fournit un très bon rendement et des produits presque équivalents à ceux de l’Indo- Chine. Des tissus brodés avec la soie de Chine fabriquée dans le pays sont exposés à côté d autres tissus en soie landybé ou soie autoch- tone, très solide, mais moins jolie d’aspect, et dont une des applications — la soie à façon écaillé — donne des résultats très pittoresques. A signaler une très curieuse araignée sérigène, le « Nephila Madagascariensis », qui non seu- lement file une soie solide, mais encore la tisse elle-même par lambeaux, couleur vieil or, d’en- viron un décimètre carré. La section de Madagascar expose encore de nombreux spécimens d’essences forestières sous la forme brute et polie, des boules et lamelles de caoutchouc dont la production a plus que décuplé en un an, et quelques pépites d’or, rappel tangible des progrès de l’exploitation minière dont l’importance, chiffrée par une exportation de 7,982,000 francs en 1907, attei- gnait l’année suivante 9,500,000 francs et dé- passe actuellement les 10 millions. Les céréales sont représentées à la section de Madagascar, comme dans les autres sections coloniales françaises, d’une façon très métho- dique et selon des méthodes intuitives que nous aurons à signaler spécialement à propos de l’exposition du jardin colonial. On y voit sous toutes leurs formes le manioc, le sorgho, le maïs et surtout le riz (riz naturel, riz décortiqué ou paddy, riz broyé et ses succédanés), dont la cul- ture a pris un tel développement que l’île, autre- INTÉRIEUR DU PAVILLON DE L’INDO-CHINE, fois tributaire de l’Indo-Chine, non seulement peut suffire à sa propre consommation, mais encore importe du riz à l’île Maurice. Le pavillon de l’Indo-Chine, jolie pagode la- qué rouge et or d’une reproduction rigoureuse- ment exacte, nous initie à cet art annamite qui malgré sa visible parenté avec l’art japonais et chinois, ne s’en inspire nullement et possède ses formes et ses ornements propres. Ce pavillon comprend deux compartiments tendus de nattes indigènes et qui ont pour frises d’originales compositions en couleur traduisant par d’éloquentes figures les statistiques commer- ciales, industrielles et agricoles des colonies françaises d’Extrême-Oiient. La note rouge et or, reprise par la décoration intérieure, est encore accentuée par quelques meubles cambodgiens de même tonalité qu’en- tourent quelques pièces admirables de l’ébénis- terie indigène. Ce sont des meubles sculptés de Cochinchine, des bahuts aux incrustations à reflets roses et violets, des meubles anciens du Tonkin incrustés de nacre, de proportions har- monieuses. Ce mobilier, d’une valeur globale de cent vingt mille francs, encadre des vitrines où scintillent d’un éclat adouci les soies brodées, aux couleurs délicieusement nuancées. Des motifs décoratifs empruntés à la flore du pays, des scènes de la vie annamite, des paysages de fan- taisie, des combats légendaires y sont reproduits avec une technique incomparable. Puis voici des gongs, des bibelots, des instruments de musique, des enseignes de mandarins, la chaise rouge et or d’un bouddha qui médite, jambes croisées, parmi des paquets de baguettes d’encens. Voici des panoplies annamites, des arcs de guerre, des coupe-coupes, des boîtes à bétel, un immense chapeau en forme de disque, et des fibres, des tissus, des échantillons de riz, de maïs, d’ara- chides, de thés du Tonkin dont la qualité s’est sensiblement améliorée en ces dernières années, du haricot « soja », introduit récemment en Co- chinchine et au Cambodge de Mandchourie, où on le cultive en grand, des écheveaux de soie grège qui doivent leurs mérites aux progrès de la sériciculture et à l’application des procédés Pasteur. Au sortir de la pagode, le regard est attiré par le pavillon de l’Afrique occidentale, auquel on a donné l’aspect pittoresque d’un « tata », fort indigène massif et trapu, construit en pisé.