ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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88 L’EXPOSITION DE BRUXELLES qui près des blancs minarets d’Alger et de Tunis dresse sa sombre tour en pyramide tron- quée. A l’entrée, assis à l’ombre du vaste toit qui protège la galerie extérieure, des tirailleurs sénégalais accentuent l’illusion. La France a confié la garde de ses pavillons coloniaux à douze soldats d’élite de ses troupes indigènes d’Afrique : quatre spahis, quatre tirailleurs séné- galais et quatre « gardes de cercle » ou gen- darmes, que le bleu foncé de l’uniforme fait aisément confondre à première vue avec les ti- railleurs. Une fraîcheur agréable qui nous saisit dès l’entrée montre combien l’architecture du « tata » est appropriée aux exigences des climats tropi- caux. Parmi nombre de produits habituels aux expo- sitions coloniales, les tissus de fibres de banane et de raphia, les cordes faites de singue ou d’écorces de boabab, les laines de brebis, de béliers ou de chèvres, les plantes textiles, ali- mentaires, oléagineuses ou tinctoriales, etc., il importe de signaler ici les caoutchoucs du Séné- gal, du Haut-Niger, de la Guinée, qui ont acquis depuis quelques années une pureté par- faite grâce à l’amélioration des procédés de récolte du latex, et les cotons indigènes ou acclimatés que l’on cultive au Soudan, au Daho- mey, à la Gôte d’Ivoire et dont l’excellente qualité légitime, pour l’avenir de cette industrie, les plus belles espérances. La collection de pois- sons de Mauritanie et du Sénégal, rapportée par la mission Grudel, les essences forestières pro- venant de la Côte d’Ivoire, de superbes plumes d’autruche s’éployant en éventail parmi le vol bigarré d’oiseaux aux becs jaunes ou rouges. Des fresques de Burret et de la Nézière, évo- quant des scènes de la vie africaine, décorent artistement le pavillon. Parmi les productions d’autres colonies il faut citer, surtout au point de vue de leur importance économique ou des progrès qu’ils attestent, le café de Djibouti (Haarar), qui est devenu in- comparable, les bois de la Guyane, les rhums et les liqueurs d’ananas de la Martinique et de la Réunion, la vanille de la Réunion — la plus cotée après celle du Mexique, etc. Partout des photographies, des tableaux gra- phiques ou synoptiques facilitent l’initiation du public, et dans le compartiment du ministère des colonies, à côté des cartes géographiques, des statistiques du service de santé, des vitrines de l’école coloniale, il est une innovation qui mérite une mention spéciale : c’est la création des boîtes scolaires, due à l’initiative de M. Prud’homme, directeur du jardin colonial et l’auteur bien connu de nombreux travaux dis- tingués. Chaque boîte, à couvercle vitré, nous présente une plante sous toutes ses formes : graines en flacon, tiges, feuilles, fleurs, fruits produits succédanés, coupes diverses, photogra- phie de la plante, graphiques colorés représen- tant sa répartition régionale, les progrès de son expansion, les rendements comparés, les chiffres d’exportation, etc. C’est l’application intégrale d’un procédé employé depuis longtemps chez nous dans la préparation de certains tableaux scolaires, mais dont nous n’avons tiré jusqu'ici qu’un parti trop sommaire. Notre personnel en- seignant parcourra avec un vif intérêt ce com- partiment du pavillon de la métropole, fort attrayant d’ailleurs à d’autres points de vue pour nos commerçants, et qui concentre toutes les admirations par la beauté de son salon tendu d’une tapisserie Aubusson représentant les Jeux russiens, d’après le tableau de Leprince, et meublé avec un art exquis. Des fauteuils, des tables, des paravents Louis XV ou Louis XVI y voisinent en un savant désordre avec un meuble en laque de Coromandel, une fort belle biblio- thèque, un bureau Régence couvert de maro- quin, à chutes chinoises superbement ciselées. Des objets d’art signés Clodion, Chevré, un bronze représentant le Poète sur Pégase, des coupes en marbre Canrobert décorent la pièce avec cette sûreté d’arrangement, le sens de l’har- monie, cet art exquis et fin qui caractérisent le goût français. Et pour les amateurs de bibelots historiques, signalons un coffre royal à den- telles, en maroquin rouge niellé dauphins et fleurs et lys alternés ayant appartenu au dauphin Louis XVII. Auguste Vierset. LE MUSEE DE L’ARMEE L’ouverture du Musée de l’armée (groupe XX, section des armées de terre et de mer), s’est faite le jeudi 26 mai. ENTRÉE DE LA SECTION MILITAIRE. Le Musée de l’armée, dit l'Organe des anciens militaires, véritable panopticum de notre histoire nationale, réveillera au cœur des masses une fierté trop longtemps endormie, en leur rappelant ou en leur ap- prenant un immense passé hé- roïque dont tout autre peuple eût tiré vanité depuis longtemps. Ce ne sera pas, comme de coutume, un vain et morne éta- lage de défroques miteuses et de shakos pelés, bon tout au plus à distraire les badauds pendant quelques instants. Ap- plication d’une conception nou- velle, cette exposition est véri- tablement la mise en pages des plus belles phases de notre gloire militaire ; l’apothéose de notre vieille et solide réputation guerrière. La commission, ayant été cons- tituée il y a dix mois à peine, a dû se contenter de remonter jusqu’à la domination espagnole, mais, par contre, elle a admira- blement développé la période de 1830 à nos jours. Elle s’est évertuée à exhumer et à classer les souvenirs séculaires jalou- sement conservés dans les fa- milles belges d’antique lignée ; c’est ce qui fait l’attrait de cette section et ce qui la rend si pittoresque. Tous les grands noms si intimement liés au dé- veloppement du peuple belge à travers les âges y sont repré- sentés. Voici le glaive qui servit à décoller les comtes d’Egmont et de Hornes ; voilà les portraits des fameux capitaines qui commandèrent les bandes wal- lonnes et flamandes sur les principaux champs de bataille de l’Europe. Mille objets précieux, armes, coiffures, décorations, gravures et docu- ments de toute espèce nous rappellent les valeu- reux dragons de Latour, les gardes de Murray, les fantassins de Vierset et de Clerfayt et les régiments au service des rois d’Espagne. Une belle vitrine constellée — le mot n’est pas trop fort — de sabres splendides et formi- dables, de carabines, de hausse-cols, de plaques et de médailles, nous parle de la révolution bra- bançonnes et des compagnons de Van der Meersch qui tinrent si brillamment en échec les troupes de Joseph II. Plus loin, se trouvent les souvenirs des Belges de la 112e demi-brigade, du 27e régiment de chasseurs à cheval et de tant d’autres qui, aux cris de « Vive l’Empereur ! » entreprirent la conquête du monde ; les reliques des troupes na- tionales qui, à Waterloo, sapèrent la titanique puissance napoléonienne, ainsi que le démontre le général Renard, auquel la nation offrit, en 1857, la belle épée que nous retrouvons là. Mais voici les souvenirs de 1830, de la cam- pagne des Dix jours, du siège de la citadelle d’Anvers, qui servit de suprême rempart à l’op- pression étrangère ; bref, de toute la lutte pour l’affirmation de notre liberté. Piques et blouses nous racontent les glorieuses journées de Septembre, de Waelhem, de Ber- chem et d’Anvers. Toutes nos premières troupes y sont représentées par une admirable série d’uniformes curieux, de colbacks énormes, de chapskas fameux rappelant les escadrons de lanciers rouges, de chapeaux des partisans de .Capiaumont et de merveilleux équipements. L’épée de Aulard, commandant de la légion beige-parisienne qui prit la citadelle de Gand et sauva l’armée de la Meuse à Riempst, y