ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 89 voisine avec les sabres du baron d’Hoogvorst, l’organisateur de la garde bourgeoise de Bru- xelles, et de Clump, qui fit crouler ,les menées orangistes à Anvers ; avec les pistolets de Coin- tin, chef du Ier régiment régulier d’infanterie levé à Liège, grâce auquel, aussi, la contre-ré- volution échoua. Il faudrait un volume pour énumérer toutes les nobles ferrailles. Même notre vaillante marine de guerre, dis- parue depuis un demi-siècle à peine et si oubliée déjà, y revit et remémore nos premiers essais de colonisation, l’affaire de Bokké, les croi- sières aux Féroë et dans l’Amérique du Sud. Enfin la commission a tenu à rappeler digne- ment nos dernières expéditions. Hélas ! des légionnaires qui furent sous les ordres du colonel Borso et du général Le Char- lier, l’ancien chef de la légion belge de Londres, deux souvenirs seulement peuvent être retrou- vés : un bonnet de police et un canon. Par contre, les reliques telles que drapeaux, uni- formes, armes, affiches, etc., du régiment de l’impératrice Charlotte, la valeureuse phalange qui, sous les ordres du baron van der Smissen, tînt si haut la vieille réputation militaire des Belges et dont des bataillons se firent si admira- blement décimer à Tacambaro et à Ixmiquilpan et en cent combats, ont pu, mais non sans efforts, être rassemblés en assez grande quan- tité. Une belle collection de photographies des officiers, des soldats et des sites, permet de suivre l’expédition pas à pas à travers les terres chaudes ou froides et les savanes mexicaines. Mais le salonnet consacré à la campagne arabe passionnera tout particulièrement le public. Y sont déposés une vingtaine de drapeaux enlevés aux esclavagistes par Van Kerkhove, Chaltin, Dhanis, Tobback, Jacques, Descamps, Michaux, etc., les poignards et carabines des principaux chefs et leurs manteaux de gala, ainsi que les armes ayant servi à massacrer Hodister, De Bruyne et Lippens. N’oublions pas de mention- ner les sabres d’honneur donnés à plusieurs de ces glorieux pionniers par S. M. Léopold II, la ville d’Anvers, le canton de Vielsalm, etc. LE PREMIER CHEMIN DE FER BELGE Au milieu de la passerelle métallique dallée de cérames claires, l’électricien s’arrête devant un tableau de distribution. Sur le panneau de marbre sont posés des voltmètres, des commu- tateurs, des interrupteurs avec leurs manettes d’ébène, leurs cuivres polis, leurs aiguilles oscil- lant sur les cadrans chiffrés. D’un geste précis l’ouvrier abat la poignée d’un contact. Un crissement, une étincelle. — Voilà. Le chemin de fer aérien est en marche. Il désigne par les larges baies de la salle blanche, le ciel. Il évoque au loin les véhicules en route dans l’espace. Son effort minime a transmis, le long des fils de cuivre, au toupet des mâts de métal, la puis- sance électrique qui donne la vie à des choses inertes. Maintenant, quelque part, dans la ruche industrielle du pays noir, un transport aérien véhicule, de pylône en pylône, par-dessus les maisons et les chemins, des berlines remplies de charbon. Un appel téléphonique a suffi. L’ordre de mise en marche transmis, l'électro a porté au loin la puissance. Ce convoi aérien que l’étincelle met en marche à travers l’espace, on peut le voir à Hornu, au pays noir. C’est lui qui a remplacé, tout simple- ment, la première voie ferrée construite en Bel- gique. Ah ! l’histoire est bien curieuse. C’est à tort, en effet, que l’on croit que le premier chemin de fer belge fut celui qui fut CENTRALE ÉLECTRIQUE A HORNU. — A DROITE LE PIGEONNIER OU SE CACHA LE FONDATEUR DU GRAND-HORNU LORS DE L’ÉMEUTE DE 1831. établi voici soixante-quinze ans de Bruxelles à Malincs. Puisque nous serions en droit de fêter cet anniversaire, rétablissons donc la vérité. La première voie ferrée du pays fut établie à Liège, au fond d’une mine. Mais la première tentative vraiment sérieuse fut celle entreprise en 1831, au charbonnage du Grand-Hornu, à Hornu, et qui reliait les houillères au canal de Mons à Condé. Certes, ce n’était pas un chemin de fer avec locomotives, mais c’était déjà la voie ferrée. Des wagons tirés par des chevaux et munis de roues à écartement normal devaient rouler sur des voies de fer profilé. Ce qu’il advint de cette tentative ? Une ré- LE TRANSPORT AÉRIEN DU CHARBONNAGE DU GRAND-HORNU QUI REMPLAÇA LE PREMIER CHEMIN DE FER BELGE CONSTRUIT EN 1831. volte, tout simplement I Les rouliers qui faisaient alors, au moyen de « bennes » d’osier, le charroi du charbon, des fosses au canal, ameutèrent la population, sous prétexte que la « machine nou- velle » allait les priver de leur gagne-pain. Des émeutiers, au nombre de plusieurs milliers, en- vahirent la cité ouvrière du Grand-Hornu, dé- truisirent la voie ferrée, pillèrent le château de M. Degorge-Legrand, le fondateur propriétaire du charbonnage. Pour sauver sa vie, M. Degorge se réfugia dans un pigeonnier situé au-dessus d’une des dépendances du charbonnage. L'émeute dura une journée. Il ne resta rien de la voie ferrée, et le château fut mis à sac. Tout y fut pillé. On détruisit les meubles, les œuvres d’art. On vola les objets de valeur, l’argent des coffres-forts, les toilettes de Mme Degorge. Dans les rues, des émeutiers titubaient, ivres de vin. On dansa autour des feux qui consumaient des meubles de prix... Tel fut ce que l’on nomme encore au pays noir le « pillage Degorge ». C’est depuis cet événement que l’on dit au