ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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4 BRUXELLES-EX POSITION Il il » 33 Lill II LA Grand’Placb' BRUXELLES La Colonne du Congrès D'étude approfondie ou visant au définitif, d’étude synthétique, même relativement, il ne peut être question en ces lignes cursives et dénuées de prétention; simplement je vous convie à une excursion parmi la ville, à une promenade de nonchalance et de badauderie. Installé au cœur du pays, Bru- xelles a comme cœur sa Grand’- Place et son Hôtel de ville, double loyer intensément municipal. La Grand’Place, cent fois tra- duite par l’écriture, par le tableau, par le photo, par l’aquarelle; sym- phonie de pierres et de dorures, harmonieux ensemble de façades sur quoi jaillit la flèche audacieuse d’où, prostrantl’inaimable dragon, surgit l’allégorique Saint Michel. Là .'est notre forum, auquel la fourmilière des venelles confluentes envoyant des odeurs de mangeaille cossue, le profil de la Bourse entre- vue confèrent un accent, un cachet particuliers d’archaïsme modernisé exquisement. Là, sur le trottoir de la « Permanence », les policiers se promènent glorieux, conscients qu’ils incarnent l’observance et le rituel des règlements. Là, c’est fête chaque dimanche; on y achète les fleurs et les oiseaux, les almanachs, les journaux, les brochures; les colporteuses mènent la ctrarrette et glapissent les denrées; des ru- raux défilent en groupes, pesants et ahuris; au fond des caveaux, le café noir se déguste et les cabarets v Ti- sonnent de tares, d appels, de querelles que le crin-crin d’un violon acidule. L’Hôtel de ville, où le cabinet du bourg- mestre, salle d’au- dience et cabinet d’é- tude à la fois, « doit sant les fonctions du premier magistrat de la capitale et en même temps lui remémorer le passé de la ville, afin de l’inciter à lui conserver son ancien lustre ». Ainsi s’exprime une brochure ano- nvme parue chez Baertsoen en 1894. De ce passé bruxellois, si rapproché de nous et qui pourtant nous apparaît si brumeux de lointain, les vestiges persistent en les toiles de Jean-Baptiste Van Moer : le marché des Récollets, le pont des Vanniers, l’écluse de l’ancienne enceinte, les moulins de l’Ane, de la Barbe, du Borgval, les bras de la Senne, les puisards du Pont-de-la-Carpe. Autant de coins pittoresques évidemment, mais dont la disparition s’est effectuée au mieux de l’hygiène. Concilier celle-ci avec le. respect du passé, ce fut Tun des soins constants de l’administration com- munale et l’un de ses anciens chefs, M. Buis, s’affirma l’apôtre de cette conciliation en une bro- chure célèbre, maintes fois signalée à l’étranger, vouée à Y Esthétique des villes. M. Buis entendait rassembler « ce qu’on peut évoquer quand on étudie la transformation d’une vieille ville forcée d’obéir aux exigences impérieuses de sa prospérité, afin que ceux qui ont la charge d’v satisfaire ne se placent pas à un point de vue exclusif ». Prémisses tolérantes : l’auteur ne vise pas à courber les architectes sous une discipline prus- sienne, ni à les asservir à des, canons tracés une lois pour toutes; ce qu’il proscrit c’est l'exclusivisme, l’adoration fanatique des formules stéréotypées. Il respecte les nécessités modernes, les desiderata de l’hygiène et de la prophylaxie collectives; il sait que le progrès répugne aux impasses, aux cloaques, aux culs-de-sac, si amusante qu’en soit la hideur; il sait aussi que les traditions veulent être obéies — la tradition, a dit Ernest Renan, est l’une des con- ditions du progrès — qu’une ville de fondation ancienne s’est, à la longue^ empreinte d’une phy- sionomie dont il serait beotien de la dépouiller; il accorde une allure, un visage aux cités comme aux hommes; il exige de celles-là qu’elles dégagent une sensation d’art en dehors de leur odeur utilitaire, avoir un éclat rehaus- de même que ceux-ci affirment une entité morale, outre les lignes matérielles de leur corps. Dès- i885, un ingénieur de mérite, M. Van Mierlo, s’occupant d’améliorer la voirie bruxel- loise, développait cette thèse : pour établir des voies praticables, il est nécessaire de tirer une ligne allant du nord-est au sud-ouest (de l’ancien Observatoire à la porte d’Anderlecht), et une autre ligne allant du sud-est au nord-ouest (de la porte Louise à la porte d’Anvers). Acceptant cette donnée fondamentale, l’auteur critique le damier rectiligne du Quartier Léopold, dont les artères inflexiblement droites, que l’on arrive de Saint-Josse ou d’Ixelles, s’opposent au rapide accès de la gare du Luxembourg; il accuse la longueur disgracieuse de la rue Royale terminée, tout là-bas, par l’église Sainte-Marie, tandis que le boulevard Botanique descend, en une courbe si harmonieuse, vers Koekelberg et Ganshoren; avec une douceur implacable, il raille ces excellents architectes qui, préoccupés par leurs plans à vol d’oiseau, élaborent des « symétries » perdues pour les passants. Au lieu de niveler le terrain et d’v camper un monument quelconque, nullement assorti aux traditions et à l’atmosphère, l’architecte doit tenir compte des aspérités du sol et y accom- moder ses conceptions. Chez la plupart des bâtis- seurs officiels, la manie des surfaces planes est invétérée; les cités américaines offrent, en impla- cables séries, leurs voies parallèles et perpendi- culaires, mais pareille ordonnance est antiartis- tique au premier chef et son introduction parmi nous constituerait un acte de barbarie. « Que notre ville, concluait M. Buis, préserve son carac- tère local, non par un étroit esprit de clocher, mais par patriotisme, par fierté des legs des ancêtres, par respect filial pour les souvenirs du passé; de telle sorte que tout Belge pénétrant dans l’antique écu que dessine la courbure ver- doyante des boulevards y sente palpiter son cœur commç s’il rentrait au foyer paternel. » L’un de nos concitoyens ancestraux, immémo- rialemént célèbre et qui brave, en sa désignation, l’honnêteté, s’exhibe de la manière la moins proto- colaire qui soit : Manneken-Pis, minuscule et bienveillant, attire la cohue des étrangers et suscite les exclamations des dames britanniques. Qui incarne ce facétieux gosse! D’après les uns, certain enfant de noble lignage, mêlé à une procession, s'arrêta rue de l’Etuve pour y apaiser un besoin liquide; la famille, soucieuse d’expier pareille incontinence, dressa la symbolique fontaine. D’après les autres, le rejeton d’un prince bruxel- lois s’égara pendant une fête; retrouvé, il fut gra- tifié d’une statue et, ajoute M. Jos. Van Damme, comme le moutard, dans les diverses légendes, s’appelle Godefroid, nombre d’historiens con- cluent qu’il s’agit de Godefroid III, duc de Bra-