Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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BRUXELLES-EXPOSITION
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i die deux ans a peine et’ sur le champ
'bataille de Ransbeek, installé dans son berceau
P mi es blanches d un chêne, il s’oublia d’éner-
r d °Ù 'a ^-xiition monumentale de son
lu e. .a controverse n’est pas tranchée; quoi
J|u soit’ les souverains comblèrent de dignités
anneken; Maximilien le costuma somp-
ueusement, Louis XV attacha sur sa poitrine la
,1X i e a'nt'^°u's; Napoléon lui remit laclefdes
chambellans ; en .83o, il fut harnaché de la blouse
CIVique et ténia le bon vieux temps ; des bourgeois
ui constituèrent des rentes et il possède une garde-
lobe copieusement garnie de dentelles et de bijoux.
aise et ligoleur dans son encoignure, le
Manneken s’aventurerait - il dans les environs,
par exemple aux Galeries
Saint-Huberts
pavés bossues, portes branlantes battant sur des
logis nidoreux, linges surusés pendus aux fenêtres,
mais quelque atténuation corrige la tristesse res-
sentie : chanson naïve rythmant l’atone labeur;
pots de giroflées épanouies ; ménagère qui surveille
le maigre tricot; criailleriez des mômes, espoir et
consolation de la pauvreté.
Au « bas de la ville » traditionnel et familier, et
familial, succède ce que l’on pourrait nommer la
ville « moyenne », celle du plateau du Parc. Sévè-
rement grillagé, menant ses allées correctes entre
le Palais de la Nation et le Palais du Roi qui sur-
git dè ses ruines plus haut et plus vaste, le Parc,
malheureusement envahi par trop de constructions
parasites, conserve le décorum d’un entour législa-
C estdouteux: la police
le rappellerait à l’obser-
\ance de la pudeur et il se
sentirait là dépaysé. Mal-
gré tant de bouleverse-
ments et de coups de
pioche, l’orientation de
la vie bruxelloise pivote
sur les Galeries Saint-
Hubert. L’étranger leur
garde cette dénomination
officielle; le Bruxellois
abrège en disant le P
as-
sage; les provinciaux con-
naissent les Galeries et s’y
attardent délicieusement
aux vitrines. Leur devise,
Omnia omnibus, ne brille
point par l’exactitude;
mais avec ses théâtres, ses
cafés, ses magasins, ses
librairies, avec la salle de
I-a Chronique où passe le
flot des museurs, les Gale-
ries demeurent attirantes
et mouvementées.
Non moins attirant, en
contiaste avec tels quar-
tiers quelconques de luxe,
ce « bas de la ville » qui, si
fidèlement, a retenu l’em-
preinte brabançonne et
gardé quelques estaminets
dans le goût d’autan.
Près de l’église Sainte-
Catherine, en ce coin où
sévissent les fortes sen-
teurs de la halle aux pois-
sons, il en est un qui,
depuis un demi-siècle, ne
s’est pas adonisé pour un
sou : pas de plancher; le
pied s’étonne du carrelage
nvfw
rouge, qu’un sable menu
jaunit d’arabesques; aux
murailles blanchies à la
chaux pendillent, reliées
par la licelle, les affiches
La Maison du RèV —
,., . d’adjudications; des
chaises grossières entourent les tables de bois
verni; coiffés de cloches de verre, deux becs de gaz
dardent leur flamme violente vers le plafond fuligi-
. aitois’ une vieille entre, rieuse et ratatinée;
elle presente des crevettes, les crabes, les œufs durs,’
es couques, les « caracolles » étagés dans le panier
quelle trimballe; si ces produits ne vous tentent
pas, demandez une « tartine au potte-kaas » à la
onne qui, bras nus, trottine du comptoir à la cave
,'1°US ? Esterez, en l’arrosant d’un savoureux
3Ip æ’■ e blapc fromage truffé d’oignons.
mi les impasses, il en est de lamentables,
Et cette ville « moyenne », que l’on s’imaginait
intangible et perpétuelle, n’en est pas moins pro-
mise à la révolution architecturale. Déjà, place
Royale, le futur palais de la princesse Clémentine
a chassé les moellons vétustes. Puis ce sera, sans
trop tarder, assure-t-on, le Mont des Arts, vaste
conception de M. Henri Maquet, qui formera
notre Acropole intellectuelle et l’assemblera de
nombieuses institutions vouées aux lettres, aux
sciences, a 1 esthétique, voire à la transmission des
télégrammes et a l’extinction des incendies; ceci
soit dit sans irrévérence envers M. Maquet. dont
l'ingéniosité, le tact, la largeur d’idée méritent
tous les éloges.
Autour du Bruxelles moyen, comme du « bas de
la ville », la cité, en une
expansion ininterrompue,
s’effuse, s’effume, s’al-
longe, se prolonge.
Amorcée au parc du
Cinquantenaire, l’avenue
de Tervueren déploie une
perspective inégalable.
Au quartier Nord-Est,
on a cherché, et l’on y est
parvenu, à mettre en
pleine valeur les ressour-
ces des matériaux et à
varier la physionomie des
bâtisses; sans doute, il y
eut des excès dezèle, parce
que nombre d’architectes
n’échappent au joug de la
routine que pour sombrer
dans l’extravagance; mais,
à voir les choses en l’en-
semble, ces demeures va-
lent d’être louées — dans
les deux sens — pour leur
diversité pittoresque; ex-
cepté la plantureuse ban-
lieue de Londres, où les
« cottages » sont vêtus à
miracle par les lilas, les
glycines, les lauriers-roses,
il n’existe guère mieux en
Europe.
Dans les plaines de
Tour et Taxis, près de
l’Allée-Verte, où se pres-
saient jadis les équipages
aristocratiques, nous
avons désormais un quar-
tier maritime, nous avons
désormais des instal-
lations maritimes; Bru-
xelles-port de mer n’est
plus prétexte aux revues
de fin d’année, c’est une
réalité largement épa-
nouie. ‘'^~
Pour cimenter et relier
les éléments épars du
Grand Bruxelles qui s’ir-
radie en toutes les directions, il ne manque que
l’outil électrique : le tramway de ceinture qui,
courant sur les vingt-huit kilomètres du boulevard
ciéé grâce a 1 initiative du Roi, donnera la rapi-
dité, 1 unité, le calme et fort battement de pouls
à 1’ « agglomération bruxelloise ».
tivement pompeux et mintstériellement rigide; la
société distinguée s’y assied au frais, pendant les
concerts de l’après-midi et le soir, aux sons de
l’orchestre de la Monnaie, se retrouve au Waux-
Hall.
Le Jardin Botanique, moins noble, verse la paix
de ses ombrages sur de multiples flànes : petits
rentiers proprets dont la ballade parcourt un infail-
lible itinéraire; petites dames errantes, ou rieuses,
ou mélancoliques; bonnes d’enfants impétueuses;
étudiants coiffés de la casquette universitaire qui,
tout en se penchant sur les plantes, regardent vers
de jolis visages.
Franz Mahutte