ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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122 L’EXPOSITION DE BRUXELLES et au concert des beuglements résonnant sous le vaisseau métallique, pour assister à l’invasion des bouchers. Ceux-ci emplissent la large rue Débarquement du bétail d’Allemagne, dans son développement vis-à-vis des installation?, des marchés et abattoirs et bloquent littéralement l’entrée de la rue Hcyvaert. D’après une disposition récente, les acheteurs pénètrent tous au même moment, afin d’éviter les rafles de la spéculation dont ils furent parfois victimes. Le moment psychologique est arrivé. Deux employés s’avancent vers l’entrée grillée, exhibant le tableau des quantités de bestiaux exposés au marché. Sur un coup de cloche, les battants de la porte se meuvent, paraissant céder sous la poussée de la foule, et un corps d’armée envahit la cour en marche vers le hall... Deux mille bouchers venus du pays tout entier, et sans doute davantage, défilent en ordre pendant une dizaine de minutes. Tous ont leurs vêtements recouverts d’un sarrau bleu, sur lequel se détache la sacoche ventrue contenant l’argent destiné à leurs achats. De-ci de-là, dans le flot du public, on remarque une femme nantie aussi du fameux sac à écus. Cette foule apporte 1,200,000 à 1 million 3oo,ooo francs en espèces, le prix de deux mille têtes de bétail. De sorte que l’on peut dire que chaque mercredi il y a en moyenne pour 2 mil- lions 600,000 francs en valeurs et en bestiaux sur le carreau du marché de Cureghem! On sait que les transactions se font au comptant, mais la majeure partie de nos concitoyens ignorent certainement que si le gros bétail se vend et s’achète « en francs et centimes », la coutume maintient à Bruxelles, pour les veaux, le régime du sou de Brabant, valant 9 centimes. * * * Mais le temps passe rapidement, au milieu de Pendant le marché l’animation inouïe de cet immense marché. Déjà d’interminables théories de bestiaux ont été dirigées vers les sept bascules perfectionnées et un lot considérable d’animaux a été « pesé et enlevé ». La physionomie de ces lieux va entrer dans une nouvelle phase. Regardons et écoutons : sur les onze voies de chemin de fer de la gare Ouest-Abat- toirs qui s'allongent à droite du hall stationnent les trains spéciaux dont les locomotives sont sous pression. Des troupeaux s’engouffrent dans les wagons transformés, pour le chargement, en un couloir de la longueur du convoi même — près de 200 mètres. Les machines font vibrer leurs rauques sirènes. Les employés des chemins de fer de l’Etat, ceux des chemins de fer vicinaux, ceux enfin de la gare même et qui sont des agents de la société, multiplient leurs appels. — Pâturages (quelle ironique évocation 1), il est temps ! — Allez, Dour, plus vite que ça! Et les bouviers se hâtent, pressant, à leur tour, à coups de trique, les bêtes trébuchantes. 2 h. 3o, ou plutôt 14 h. 3o, pour être plus admi- nistratif, et « le spécial » pour Châtelineau s’ébranle, panachant ses quarante wagons de paquets de tumée. Les trains vont maintenant se succéder, rame- nant peut-être non loin de leur « bercail » des animaux venus faire leur « dernier tour » dans la grande ville A 14 h 5o partira le convoi vers Gembloux, Ottignies; à 15 h. i5, celui vers Saint- Ghislain, Dour; à 16 h. 40, celui vers Anvers; à Intérieur d’une étabi.f. 17 h. 3o enfin, l’immense rame des wagons de toutes les autres directions. Un train vicinal à bes- tiaux dessert déjà la ligne d’Enghien ; un autre va être créé vers Ninove. Je disais que parmi les animaux repartant en voyage dès la fin du marché il y en avait peut-être qui faisaient une seconde fois le même trajet. Cela doit être, puisque des bouchers des endroits même de provenance du bétail viennent se fournir à Cureghem! Cette anomalie apparente s’explique par le grand choix des bêtes réunies au marché, par une économie de temps et aussi de frais de déplacement, car jadis ces acheteurs devaient par- fois visiter de nombreuses fermes avant de décou- vrir les bêtes qui leur convenaient. C’est ainsi que 45 p. c. du bétail acquis à Cure- ghem sont réexpédiés en province. Aussi peut-on dire que le grand marché bruxellois est en réalité devenu national. On ne pourrait, au surplus, en donner une meilleure preuve qu’en citant ces chiffres, extraits de la statistique du mouvement des wagons de bestiaux à la gare de « Bruxelles- Ouest-Abattoirs » : en 1907, 19,685 wagons ont amené 321,53i têtes de bétail et 8,265 wagons en ont emporté 90,983. Et veut-on interroger les chiffres de la « statis- tique générale » sur l’importance du marché? En 1907 il a été exposé en vente 97,565 têtes de gros bétail, 129,646 porcs, 58,736 veaux et 15,595 moutons. La progression, en dix ans, a varié entre le tiers et la moitié, selon les espèces. Telle est la prodigieuse prospérité de cette entre- Réembarquement — Wagons prise ignorée encore de tant de Bruxellois et réa- lisée par l’initiative privée, exécutant un projet conçu par le grand bourgmestre Anspach pré- voyant l’avenir, et auquel les administrations com- munales de l’agglomération ne surent donner corps, faute d’entente! Dès 1858 Anspach obte- nait du Conseil communal de Bruxelles le vote d’un crédit pour le déplacement du marché au bétail; en 1874 ce transfert fut décidé en Conseil et l’emplacement dans les prairies d’Anderlecht fut choisi; en 1875 le projet de création d’un abat- toir général pour l’agglomération fut présenté par Anspach au Conseil communal de Bruxelles; l’an suivant ce projet fut agréé par toutes les com- munes intéressées, et leurs délégués, par dix voix contre cinq, décidèrent que l’abattoir général serait établi à Cureghem, mais la question de la répar- tition des bénéfices fit échouer, malheureusement pour les communes, — et en particulier pour Bru- xelles — le projet du bourgmestre Anspach... Les résultats obtenus par l’entreprise des marchés et abattoirs de Cureghem, en dépit de la dualité existante, prouve avec quelle justesse le créateur de Bruxelles-moderne avait jugé cette grande question d’intérêt public. L’initiative et les efforts de la Société sont d’ailleurs, et on n’en sera pas étonné, récompensés par les bénéfices qu’elle réalise. Ceux-ci ont été, en 1901, de 264,000 francs ; en 1902, de 295,000 francs; en igo3, de 327,000 francs; en 1904, de 335,000 francs; en igo5, de 405,000 francs; en 1906, de 421,000 francs; en 1907, de 397,000 francs, et en 1908 de 445,000 francs, et les résultats de l’exer- cice en cours permettent de dire que les bénéfices d’exploitation dépasseront pour 1909 le demi- million. * * * Pesage des bœufs Poursuivons notre visite des installations, taillées pour alimenter une population d’un mil- lion d’habitants et qui occupent une superficie de