Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
L’ORGANISATION JAUNE EXPOSITION DU TRAVAIL A DOMICILE
A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE BRUXELLES 1910
LES CINQ EXPOSITIONS ANTÉRIEURES
Il y a eu, jusqu’à présent, cinq expositions du
travail à domicile, dont les deux premières peu-
vent être qualifiées d’essais préalables.
La première fut ouverte à Berlin au mois de
mars 11)04, à l’occasion du Congrès de la protec-
tion des ouvriers à domicile, et elle eut un tel suc-
cès que l’on se décida à étudier la création d’une
œuvre plus vaste, englobant l’ensemble du Heim-
arbeit allemand.
La deuxième eut lieu à Londres, en 1904 égale-
ment, deux mois plus tard. Le. promoteur en fut
le révérend J. E. Wats-Ditchfield, vicaire de Saint-
James (Bethnal Green); L’exposition se fit dans
une salle attenant à l’église. Elle ne fut ouverte
que pendant deux jours, mais l’impression pro-
duite fut également considérable.
La troisième exposition, qui fut en réalité la
première digne de ce nom, fut ouverte à Berlin en
janvier-février 1906 et elle porta le titre de Deutsche
Heimarbeit-Ausstellung. Elle fut organisée par les
syndicats ouvriers de toutes les nuances, représen-
tés au Comité exécutif par M. Sassenbach, d’ac-
cord avec plusieurs ligues de femmes et en colla-
boration, pour la partie scientifique, avec de
nombreux économistes réformistes de la bourgeoi-
sie intellectuelle, appartenant à la nuance du
Dureau für Sozialpolitik, présidé par le professeur
docteur E. Franke.
La quatrième exposition s'ouvrit à Londres, en
mai 1906. Pour la deuxième fois, la capitale de
l’Angleterre suivait à quelques mois d’intervalle
la capitale de l’Allemagne. Mais, fait intéressant à
remarquer, ce ne furent pas les Trade-Unions et
les organismes d’études scientifiques qui organi-
sèrent l’exposition. A ce moment, les syndicats
anglais n’avaient pas encore conscience de la
nécessité de voir plus loin que l’intérêt direct de
leur métier. Ils se préoccupaient généralement fort
peu de la répercussion que peut avoir sur l’indus-
trie moderne le régime arriéré du travail à domi-
cile. Les promoteurs de l’exposition anglaise furent
Carte postale belge
les propriétaires d’un journal démocratique, le
Daily Nems. Ceux-ci désignèrent un comité
d’administration dont M. Richard Mudie-Smith
fut la cheville ouvrière. Parmi les noms qui figu-
rent dans la liste des membres du comité je relève
ceux de MM. Blatchford, l’éditeur du Clarion;
Wells, le romancier; Bernard Shaw, le drama-
turge; des parlementaires de nuances diverses, des
prêtres, et, comme symbole, à la présidence, un
nom illustre, le révérend professeur George Adam
Smith.
La cinquième exposition fut organisée à Franc-
fort-s/M., dans l’ancien musée Senckenberg, pen-
dant les mois d’avril et mai de cette année (1908).
Sa création est due à l’initiative de quelques
membres du Conseil municipal qui se trouvaient
encore sous l’impression de l’exposition de Berlin.
Il avait été question d’abord de transporter simple-
ment à Francfort les objets exposés dans la capi-
tale. Mais, heureusement, l’idée d’organiser quel-
que chose d’original prévalut. L’on décida de faire
presque aussi grand qu’à Berlin, et de gagner en
profondeur ce que l’on pouvait perdre en étendue.
L’on se borna à exposer le travail à domicile qui
caractérise les vallées du Rhin et du Mein. Mais,
fait à remarquer, l’exposition de Francfort eut
l’avantage incontestable de se baser, pour son
organisation, sur les deux grandes forces sociales
en conflit : d’une part, sur les organisations patro-
nales; d’autre part, sur les organisations ouvrières.
Je me permettrai maintenant de passer rapide-
ment en revue, d’une façon plus détaillée, les
trois grandes expositions dont je viens de parler.
L’Exposition berlinoise de 1906
J’ai indiqué plus haut la composition du comité
d’organisation. Pour marquer ses sympathies à
l’œuvre, le gouvernement allemand offrit aux
membres la libre disposition de l’Académie des Arts.
Dans les travaux
exposés on remar-
quait surtout ceux
des travailleurs du
cuir, des cordon-
niers, des doreurs,
des métallurgistes,
des tailleurs et tail-
leuses, des lingères,
des ouvriers textiles,
des gantiers, des
faïenciers, des ciga-
riers, des chapeliers,
des fleuristes, des
relieurs, des sculp-
teurs sur bois, des
horlogers, des ou-
vriers fabriquant le
bouton, la canne,
le parapluie, les
jouets et, enfin, des
vanniers.
Pour renseigner
le public sur les conditions du travail, un car-
ton suspendu au-dessus de chaque objet donnait
les indications nécessaires sur la durée du travail
Carte postale allemande
requis pour confectionner la marchandise, le prix
payé, le gain moyen par heure, le salaire cor-
respondant payé dans la fabrique pour faire le
même objet, les débours de l’ouvrier pour four-
nitures, le gain net par heure, le gain net par
semaine calculé sur une moyenne d’heures de
travail, le prix de la matière brute, le prix de
l’objet fabriqué en gros et en détail, l’âge de
l’ouvrier, le nombre, le sexe et l’àge des aides
appartenant à la famille ou n’appartenant pas à la
famille, le mode de paiement de ces derniers, l’uti-
lisation de la chambre de travail (si elle servait en
même temps de chambre à coucher ou de cuisine,
ou si elle était affectée à plusieurs usages), une
note sur les conditions spéciales de la maison
occupée, sur le nombre de chambres, etc.
L’impression générale fut considérable. L’impé-
ratrice vint visiter l’exposition et cet exemple fut
bientôt suivi par toute la bourgeoisie. Le public
ne s’était jamais douté de l’intensité du travail
dans l’industrie à domicile, surtout dans la branche
du vêtement. Parmi les types les plus caractéris-
tiques, on releva le cas d’un ouvrier de 48 ans
confectionnant le gilet pour jeunes gens et gagnant
par heure 8 4/7 pfennigs, à raison d’un labeur de
quatorze heures par jour. Son gain hebdomadaire
ne dépassait donc pas 6 M. 48. Je signale encore le
cas d’un ouvrier confectionnant des jouets et
gagnant 3 pfennigs par heure, le cas de véritables
artistes, des sculpteurs sur bois, payés à raison
de 20 pfennigs l’heure...
A la suite de cette démonstration de pédagogie
sociale, le gouvernement nomma un comité royal
d’enquête et le comte Posadowsky déclara au Par-
lement que le travail à domicile, devenant une
annexe de la fabrique et de l’atelier, devait tomber
sous l’application de la loi sur l’inspection ouvrière.
Les divers partis politiques du Reichstag élabo-
rèrent des propositions de lois relatives à la matière
et le Conseil fédéral édicta notamment une régle-
mentation qui visait les cigariers travaillant à
domicile.
L’exposition de Berlin a tracé, au point de vue