Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L'EXPOSITION DE BRUXELLES
à l’Italie et à l’Extrême-Orient la majeure partie
de leurs soies. L’industrie cotonnière est surtout
active dans la Flandre, la Picardie, la Normandie,
le Lyonnais, où se travaillaient déjà la laine, le
chanvre, le lin et la soie; le jute est filé à Lille et
à Amiens.
Depuis que l’invention de la machine à vapeur
a fait de la houille la matière première par excel-
lence, l’activité humaine s’est de plus en plus con-
centrée dans les pays dont le sol renferme ce
précieux minéral. Le principal bassin houiller de
la France est celui de Valenciennes, qui a décuplé
l’industrie de la Flandre, déjà si importante aupa-
ravant. Roubaix et Tourcoing, qui n’étaient que
des villages il y a cent ans à peine, forment une
agglomération de 25o,ooo habitants. L'arrondisse-
ment de Lille en compte plus de 800,000. Toutes
les grandes industries sont aujourd’hui repré-
sentées dans le Nord. La houille a développé de
même Saint-Etienne, dont la population s’accroît
avec une étonnante rapidité; elle a fait naître le
Creusot et, dans l’Aveyron, Decazeville.
Si la France n’occupe que le second ou le troi-
sième rang dans plusieurs grandes industries qui
vivent surtout de la houille et du fer, elle conserve
la prééminence dans les industries du luxe et du
goût : la bijouterie, l’ameublement, la tapisserie,
la confection, etc. Paris fournit le monde entier
de ses objets fabriqués, où l’art a autant de part
que le travail. Ges articles de prix sont, avec les
tissus et les vins, le principal aliment du com-
merce extérieur. La production vinicole a atteint
66 millions d’hectolitres en 1907.
Le lent accroissement de la population inquiète
beaucoup les patriotes français. « Tandis que la
population de la France reste à peu près station-
naire, disent-ils, celle des autres puissances aug-
mente très rapidement. En moins de deux siècles,
l’Angleterre s’est élevée de 8 à 42 millions d’habi-
tants; l’Autriche, de 12 à 49; l’Allemagne, de ig
à 60; la Russie a atteint 12? millions. La France,
dans le même temps, s’est haussée péniblement de
19 à 3g millions. On a quintuplé, quadruplé ou
plus que triplé autour d’elle. Elle n’a que doublé.
Tous les peuples voisins fournissent en outre une
émigration considérable qui active leur commerce
et leur industrie, porte leur langue et leurs mœurs
sur les points les plus éloignés du globe et, par un
phénomène bien connu des statisticiens, contribue
à accroître l’excédent des naissances dans la mère
patrie; la France n’a pas assez d’enfants pour les
envoyer au loin, et l’aversion qu’on y éprouve pour
les établissements lointains est une des causes qui
contribuent à diminuer le nombre des naissances.
Non seulement la population de la France aug-
mente très lentement, mais une grande partie de son
faible accroissement tient à l’immigration des étran-
gers et non à l’excédent des naissances sur les décès.»
Ajoutons que le nombre des étrangers résidant
en France ne dépasse guère 1 million (dont
323,000 Belges,330,000 Italiens,go,000 Allemands,
80,000 Espagnols et 72,000 Suisses). La propor-
tion des étrangers établis en Belgique n’est pas
moindre : leur nombre dépasse 200,000 (dont
64,000 Néerlandais, 56,000 Français, 54,000 Alle-
mands et 10,000 Luxembourgeois).
Il y a environ 517,000 Français dans les colonies
et dans les diverses parties du monde, et une popu-
lation coloniale estimée à 34 millions environ.
La prospérité agricole, industrielle et commer-
ciale de la France se résume dans sa situation
financière, qui témoigne de la solidité de son crédit
et lui permet de supporter sans fléchir les charges
militaires qui accablent d’autres nations.
Le budget français de 1909 atteint le chiffre
colossal de 4 milliards 5 millions, et il est probable
que les prévisions en seront dépassées. Cela
n’effraye pourtant pas les hommes d’Etat français,
qui connaissent les inépuisables ressources de leur
pays :
« Quoi que l’on fasse dans l’avenir, écrit
M. Paul Doumer dans son rapport général du
budget, il faut s’attendre à voir grossir encore le
chiffre de nos crédits budgétaires. Pour jouer son
rôle de grande nation, pour faire face aux obliga-
tions croissantes, la France est obligée de rester,
entre toutes, puissante, éclairée et riche. »
LA CONQUÊTE DE L’AIR
Le Salon de l'Aviation au Palais du Cinquantenaire
Les fêtes et les expériences d’aviation auront en
igio une importance particulière. Nos compa-
triotes se préparent non seulement à fêter les avia-
teurs étrangers, mais à lutter aussi avec les meil-
leurs champions du monde.
Au dernier Salon de l’automobile, dans le
département réservé à l’aviation, on
a remarqué divers modèles d’engins
émanant d’aviateurs belges.
L’un des plus curieux est sans
contredit l’orthoptère de M. Adhé-
mar de la Hault, à mouvement mé-
canique d’aile battante.
Ce système consiste en un mou-
vement d’aile battante, dont le cycle
d’action produit une courbe se profi-
lant en 8 (d’où aussi le nom de
lemniscate donné à l’appareil). Ce
mouvement, destiné à être employé
pour faire manœuvrer une ou plu-
sieurs ailes, provoque la sustenta-
tion et la propulsion d’un appareil
d’aviation. L’objet de cette invention
consiste donc à utiliser un mouve-
ment rotatif en le transformant en
une courbe en 8.
L’orthoptère ne paraît pas tout
d’abord bien compliqué : il se com-
pose essentiellement d’un châssis en
tubes d’acier, muni d’un moteur
d’un système nouveau et d’une force
de cent
chevaux — ce qui commence à compter. L’ensem-
ble de l’appareil, y compris le chauffeur, pèsera
environ q5o kilos. Les ailes ont 2m5o d’envergure
et environ 5 mètres carrés. On compte qu’elles
battront à raison de 180 tours à la minute. « Battre »
est une façon de parler, car en réalité les ailes
accomplissent une révolution en forme de 8.
M. de la Hault est parvenu à traduire en pra-
tique la théorie exposée par Pettigrew dans la
Locomotion che\ les animaux.
Et c'est ici qu’il faut admirer sans réserve : la
Schéma de l’orthoptère de M. de la Hault
genouillère, le point d’attache de l’aile à l’appareil,
est une merveille d’ingéniosité.
On doit faire des vœux pour la pleine réussite
de la nouvelle machine. Si l’appareil de M. de la
Hault parvenait à s’enlever et à se main-
tenir en l’air ne fût-ce que quelques minutes, une
ère nouvelle s’ouvrirait pour l’aviation. On obtien-
drait certainement le synchronisme absolu des
ailes, un moteur plus puissant, et, pour parer aux
accidents toujours possibles, il n’y aurait qu’à
munir l’orthoptère, au sommet, d’un plan qui se
fermerait à l’ascension et s’ouvrirait automatique-
ment à la descente.
L’exposition du Cinquantenaire
montrait aussi plusieurs aéroplanes.
Les seules expériences concluantes
faites jusqu’ici chez nous en aéro-
plane sont celles de Farman à Gand,
l’émule de Delagrange et de Wilbur
Wright.
L’aviateur américain détient in-
contestablement le record, mais son
appareil a l’inconvénient de ne pou-
voir s’enlever par ses propres moyens.
Il est souhaitable que les aéro-
planes puissent tout à la fois se dé-
lester temporairement au moment
du départ et se donner en même
temps une impulsion légère que le
fonctionnement des hélices augmen-
tera tout aussitôt de façon que l’ap-
pareil s’élance dans la direction de la
résultante. Un rouage élastique in-
terposé, soit sous la forme de ressort,
soit sous forme d’air comprimé,
résoudra probablement le problème en donnant
pour un instant à l’aéroplane un peu de « force
ascensionnelle ». Dès lors, « le plus lourd que
l’air » aura rompu le dernier lien qui le retenait
à la terre et il pourra « voler de ses propres ailes »
sans avoir des ailes.