ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 462 Forrige Næste
178 L’EXPOSITION DE BRUXELLES extraordinaire que l’expansion. La France, qui, un moment, occupa le second rang des puissances commerciales, est retombée au quatrième rang, qu’occupait l’Allemagne il y a seulement quinze années. Aujourd’hui, dépassant les Etats-Unis, l’Allemagne arrive à ce second rang, menaçant l’Angleterre dans sa prééminence commerciale. Son développement est véritablement colossal. Le capital des sociétés industrielles et commerciales créées en ces dernières années atteint ou dépasse 8 milliards de mark. L’Allemagne, après les Etats- Unis, est la plus puissante productrice de fonte, d’acier, de produits chimiques; ses ateliers de construction sont sans rivaux; elle a conquis une grande place sur tous les marchés du monde pour les papiers, les jouets, les bibelots, etc., qui font une concurrence triomphante aux articles simi- laires d’autre provenance. » Ajoutons, pour préciser l’importance du déve- loppement économique de l’Allemagne, qu’en vingt ans son commerce extérieur a augmenté de plus de cent pour cent, c’est-à-dire qu’il a plus que doublé. Une des circonstances qui favorisent le plus ce développement, c’est le rapide accroissement de la population, lequel a eu pour conséquence une forte émigration, dont l’intensité est toutefois en décroissance depuis quinze ans. Plus de 5 millions d’Allemands sont établis aux Etats-Unis depuis 1820 et sont devenus citoyens américains. Près de 3 millions y sont actuellement comptés dans le recensement à titre d’étrangers. On sait qu’il y a de nombreuses colonies allemandes en Russie, en Hongrie, en Transylvanie, ainsi que dans l’Amé- rique du Sud, surtout à la République Argentine et au Brésil. L’esprit d’aventure et d’entreprise s’est déve- loppé ainsi à un haut degré en Allemagne; son commerce possède à la fois une multitude d’agents instruits et habiles qui fondent partout des comp- toirs et ouvrent des débouchés nouveaux, et dans nombre de pays une clientèle d’origine ger- manique qui consomme et vulgarise ses produits. Les émigrants allemands ont été pour beaucoup dans l’essor maritime et colonial, qui est une des manifestations les plus remarquables de l’expan- sion germanique. L’Allemagne ne néglige rien pour mettre en valeur les territoires qu’elle a su acquérir. Elle est en communication ininterrompue avec eux grace aux lignes de navigation qu’elle a multipliées. « Pendant la première phase de son essor indus- triel, disait M. Georges Blondel dans une confé- rence récente, l’Allemagne avait été forcée de recourir pour porter ses produits au delà des mers aux navires d’autres pays; elle n’a pas tardé à reconnaître que faire du commerce maritime avec les navires des autres c’était se réduire à un rôle passif et laisser à des rivaux souvent mal inten- tionnés la part du lion. Aujourd’hui, plus de la moitié des navires qui entrent dans les ports de l’Allemagne sont des navires allemands. Le nouvel empire s’est inspiré des conseils que donnait jadis l’économiste Frédéric List : « La mer c’est le » champ de manœuvres des nations, c’est l’endroit ) )où se développent les forces et l’esprit d’entre- » prise des divers peuples; ne pas le comprendre, » c’est diminuer le rôle qu’on peut jouer dans le » monde. Une nation sans vaisseaux se réduit » au rang d’ilote et de valet dans l’humanité. » » Le général von der Goldz écrivait naguère avec non moins de raison : « Un peuple qui » néglige sa marine ne mérite plus de compter. » La marine est pour une grande nation un » instrument indispensable de prospérité... » Il y a un siècle les nations pouvaient vivre » d’elles-mêmes, en elles-mêmes; cela n’est plus » possible aujourd’hui. Il leur faut pour ali- » menter leurs industries, pour donner du pain » à leurs ouvriers, pour échapper à certains » dangers sociaux, s’approvisionner de matières » premières que le sol ne fournit pas ou ne » fournit pas en quantité suffisante. » Il faut, d’autre part, découvrir dans les pays ) )neufs de nouveaux marchés, de nouvelles caté- » gories d’acheteurs; et ce n’est pas dans les con- » trées voisines, qui, au point de vue industriel, » sont presque nos égales, qu’on peut espérer » rencontrer des marchés avantageux. C’est au » delà des mers que l’impitoyable loi du progrès » nous contraint d’aller chercher des éléments » de prospérité et de vie. » C’est ce que l’Allemagne a bien compris en s’élevant au niveau des plus grandes nations maritimes. L’annuaire Nauticus montre la progression rapide de la flotte commerciale allemande : En Au Soleosch — Dans les charpentes 1897 elle ne représentait que 8.4 p. c. de la marine marchande mondiale, tandis qu’en igoô ce pourcentage a déjà atteint 10.8 p. c., majora- tion qu’aucune autre nation n’est en mesure d’accuser. Il est à remarquer que les voiliers sont en diminution, de sorte que la majoration se rapporte uniquement aux vapeurs, dont le tonnage net, pendant les dix années précitées, a augmenté de plus du double, c’est-à-dire de 1,034,3oo à 2,267,900 tonnes Reg. La flotte des voiliers alle- mands est plus petite que celle de la plupart des autres grandes nations. En ce qui concerne sa participation à la flotte mondiale totale, l’Alle- magne occupe le deuxième rang, conjointement avec les Etats-Unis d’Amérique. Il n’y a que l’An- gleterre qui les dépasse encore. Ainsi, l’Allemagne possède en elle des forces pro- ductives qui assurent la continuité de son essor éco- nomique. A ces éléments d’ordre matériel viennent s’en ajouter d’ordre moral : l’esprit d’initiative et surtout celui d’association, qui s’est manifesté par la création de ces nombreux cartels dont l’heureuse et puissante influence s’est montrée aussi bien sur le marché intérieur que sur le marché mondial. Dans ces conditions et avec de tels facteurs de puissance économique, l’Allemagne peut envi- sager l’avenir sans inquiétude, car elle marche à grands pas vers une ère de prospérité certaine. C’est ce dont les visiteurs de l’Exposition de Bruxelles pourront se rendre compte l’an prochain.