Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Un appareil d’invention suédoise accomplit quatre
opérations à la fois. La planche destinée aux
cloisons de wagons qui lui est soumise sort de
cette machine moulurée, mortaisée et rabotée sur
ses quatre faces. Tout s’accomplit mécaniquement
depuis le débitage des troncs d’arbres déposés sur
un chariot de vingt-cinq mètres de long jusqu’aux
mortaises et aux tenons. Des forêts ont déjà été
« travaillées » dans cet immense atelier empli de
Intérieur de wagon
monticules de sciures rosées dégageant de balsa-
miques odeurs. L’œuvre de la mécanique semble
aussi, par sa rapidité, avoir surpris le bois en
pleine vie.
Les matériaux et les organes nécessaires à la
construction de wagons vont être assemblés. Le
montage des châssis s’accomplit dans un hall
sillonné de voies de chemins de fer comme une
gare, et qui n’a pas moins de cent mètres de lar-
geur sur soixante de longueur. De multiples
machines-outils sont utilisées pour les travaux de
montage. C’est dans cette division que l’on est le
plus frappé de la robustesse actuelle du matériel de
chemins de fer, par l’exécution des pièces destinées
à des wagons chargeant 40 tonnes et pesant à vide
20 tonnes! Le type de la voiture de voyageurs n’a
également cessé de se développer et de se solidifier.
Les voitures du train bloc construites par la Société
de Travaux Dyle et Bacalan mesurent, comme
on sait, 22 mètres de longueur! Ces vastes voitures
permettent de réaliser le confort et le luxe d’instal-
lation exigés par le progrès, et d’obtenir une sta-
bilité et une résistance contribuant à assurer
puissamment la sécurité des voyageurs. Sur ce
point important l’expérience est décisive.
Le châssis et les trains de roues montés, on
passe à l’assemblage de la menuiserie, au para-
chèvement de celle-ci, à la peinture, à l’installa-
tion du mobilier, enfin au glaçage final, toutes
opérations s’exécutant dans des halls différents.
Dans ces divers ateliers, de nombreux wagons sont
en voie de progressif achèvement. Partout, on a la
sensation des étonnants résultats que donne une
rationnelle division du travail.
*
* *
C’est en longeant un railway de raccordement
que je me rends ensuite aux ateliers des « Corps
creux », qui constituent certainement une des curio-
sités industrielles de la Belgique. J’y ai vu, en effet,
une installation unique dans notre pays pour la
fabrication de tubes en acier sans soudure et de
pièces embouties de toutes formes et dimensions
pour matériel de chemins de fer et d’automobiles.
D’autres organes sont confectionnés encore par
les mêmes procédés. L’application de ceux-ci
nécessite l’emploi d’un outillage formidable. Suc-
cessivement, les tubes en acier
sont étirés à chaud et à froid,
allongés dans d’immenses bancs,
rangés dans la largeur du hall.
Il n’est pas un type de tuyau
en acier qui ne puisse se fabri-
quer ainsi, et l’on devine les
débouchés multiples de cette usine
modèle.
Le groupe de l’emboutissage
suscite peut-être plus d’intérêt
encore. Que de travaux exécutés
au moyen de la pression hydrau-
lique étaient irréalisables aupara-
vant, ou nécessitaient une main-
d’œuvre énorme et onéreuse! Des
fonds de chaudières, des calottes
de locomotives, des châssis d’au-
tomobiles, toutes pièces formées
chacune d’une seule plaque
d’acier, sont « estampées » de-
vant moi, au moyen de matrices prises entre les
mâchoires de onze presses hydrauliques. L’un de
ces outils fantastiques, dont la photographie est
reproduite ci-contre, développe une pression de
650,000 kilogrammes! Voilà l’outillage indis-
pensable pour exécuter les pièces que les progrès
de la construction ont fait adopter. Ces presses
permettent notamment aux ateliers des « Corps
creux » de confectionner les caissons métalliques
des nouveaux canons belges. La division d’artillerie
de cette usine produit aussi des
obus schrapnels.Bref, on peut dire
qu’il n’est aucune construction
en métal étiré ou embouti que
n’aborde avec succès l’établisse-
ment spécial que s’est annexé en
1902 « Dyle et Bacalan ». Signa-
lons avant de quitter ce groupe
curieux que la station centrale
électrique qui s’y trouve fournit
à la « Dyle » et aux « Corps
creux » la force dont ils ont be-
soin. La puissance de cette station,
qui est de i,5oo chevaux, va être
considérablement augmentée.
* ’ *
Je viens d’évoquer rapidement
l’organisation de travail des ate-
liers de la Société de Travaux
« Dyle et Bacalan », à Louvain, et les moyens de
fabrication dont ils disposent; on ne sera nulle-
ment étonné à présent d’apprendre quelle est la
production annuelle de ces usines. Pour la
« Dyle » je note 3oo voitures à voyageurs,
3,000 wagons à marchandises, i5o tenders de loco-
motives, 1,500 tonnes de ressorts, 6,000 tonnes
de ponts et charpentes; pour les « Corps creux »,
2,000 tonnes de tubes en acier sans soudure, ot
conduites de vapeur à air comprimé, de tabes
pour vélocipèdes et automobiles, d’obus, schrap-
nels, etc.; 2,000 tonnes d’emboutis pour matériel
de chemins de fer et tramways, 5oo tonnes d'em-
boutis pour automobiles.
Mais indépendamment de sa colossale ruche
ardente de Louvain, la Société possède à Bor-
deaux, quartier de Bacalan, sur les bords de la
Garonne, un établissement de la même spécia-
lisation que celui de la « Dyle » et auquel sont
adjoints d’importants chantiers de constructions
navales. Cet ensemble industriel occupe une sur-
face totale de i35,ooo mètres carrés et le nombre
de ses ouvriers est actuellement supérieur à 1,600.
Sa production annuelle est de 3,000 wagons à
marchandises, 260 voitures à voyageurs et un
grand nombre de tenders de locomotives. De son
chantier maritime ont été lancés des avisos, des
contre-torpilleurs, des torpilleurs, des bateaux, des
chaloupes, des remorqueurs, des dragueurs de
tous les types.
Depuis l’existence de la société franco-belge, ses
usines ont fourni 3,000 voitures de voyageurs,
34,200 wagons à marchandises et fourgons,
2,000 ponts, représentant au total i3,ooo mètres
de tablier, 6,000 tonnes de tubes divers, 2,500 ton-
nes d’emboutis de chemins de fer et tramways
et i,5oo tonnes d’emboutis d’automobiles, sans
compter les navires, les installations frigorifi-
ques, etc.
Les clients de « Dyle et Bacalan » sont, comme
on le devine, les ministères et administrations
d’Etat, de France, de Belgique et d’une foule de
pays, les grandes compagnies de chemins de
fer et de tramways du monde entier, les nom-
breuses firmes d’automobiles d’Europe, etc.
Mais le chiffre total de la valeur des commandes
enregistrées pendant l’exercice 1907-1908 dira
mieux encore l’importance de la formidable pro-
InTÉRIEUR DE WAGON
duction des établissements « Dyle et Bacalan » :
cette somme se monte à plus de vingt-sept
millionsi Je ne pourrais ponctuer avec plus
d’éclat cette étude express consacrée à l’une des
grandes forces industrielles de Belgique et de
France.
Achille Chainaye.