ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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I82 [/EXPOSITION DE BRUXELLES gones ne montrèrent pas une grande originalité. Leur talent fut réel cependant, mais l’exemple du maître était tellement impérieux qu’il leur était difficile de s’affranchir de sa manière. Ne leur avait-il pas d’ailleurs enseigné le moyen d’huma- niser la divinité et par un juste retour de diviniser l’humanité? Ne leur avait-il pas appris à voir dans la nature le spectacle le plus grandiose qui eut encore été réservé à des yeux humains? Jean Boeckhorst, d’Anvers (i6o5-i668), eut de belles inspirations, telles les Nymphes dans un Parc, de la galerie Lichtenstein, de Vienne, et le Repentir de David, de Gand. Théodore Boeyer- mans, élève de Van Dyck, qu’il connut à Gand, peignit de grandes compositions religieuses remar- quables par l’éclat du coloris {Vision de sainte Marie-Madeleine, au Musée de Gand); Nicolas De Licmackere, de Gand (1601-1646), collabora avec Gaspard De Craever et représenta la Vierge entourée d’anges ou sous la pluie des roses que ces envoyés du Ciel répandent autour d’elle. Le Musée de sa ville natale contient de cet artiste des œuvres agréables. Jean Van Cleef (1646-1716), un Gantois encore, eut parfois du maitre de l’école d’Anvers la puissance et l’éclat du coloris. A Bruges, les Van Oost; à Malines, Lucas le Vieux; à Bruxelles, Théo- dore Van Loon, Pierre Meert (1619-1669) ; à Anvers, François Muntsaert, Josse Van Hamme, Godefroid Maes, Simon De Vos, Jean Cossiers, Pierre Van Lint continuent les traditions rubéniennes. A Liège, une école wallonne se développe sous l’influence de Jean Lombard. Elle est représentée par Gérard Douffet, Bertholet Flémalle et par Gérard Lairesse. Ce dernier est une curieuse figure. S’inspirant des Français, il peignit de froides com- positions qui faisaient déjà pressentir la stérilité de l’académisme prochain. Cet artiste quitta Liége pour s’établir en Hollande, où il tenta de répandre ses idées, précipitant ainsi la décadence. C’est un des artistes qui ferment, tristement d’ailleurs, le cycle de la grande épopée. Hors du pays un grand nombre de peintres avaient fait connaître la gloire de l’art flamand. Nous avons déjà parlé de François Pourbus, dit le Jeune; il nous faudra citer encore Juste Sutter- mans (1597-1681), qui fut peintre à la Cour des Médicis à Florence et dont les musées de cette ville conservent encore des œuvres remarquables; Pierre Van Lint, qui résida longtemps à Rome; Daniel Van Dyck, qui fut à Mantoue; Jean Roon, qui fut à Gênes. En Angleterre, un Anversois, Paul Van Somer(i576-1614), fut le peintre du roi Jacques Ier. De nombreux portraits, dont il fut l’auteur, ornent le palais royal de Hampton Court. En France, nous trouvons Philippe et Jean-Baptiste de Cham- paigne. Nous dirons quelques mots du premier de ces peintres, qui se rattache aux deux écoles fran- çaise et flamande. Philippe de Champaigne naquit à Bruxelles en 1602. II eut pour maître Jacques Fouquières, lequel, accompagnant Rubens en France, emmena avec lui son élève. A Paris, notre compatriote se lia avec Poussin, dont il devint le collaborateur. Il travailla à la décoration du Luxembourg. Anne d’Autriche le distingua et se l’attacha. Il fut honoré de l’amitié de Richelieu et comblé d’honneurs. Il eut des amis parmi les jansé- nistes, et les idées de Port-Royal semblent exercer sur ses tableaux une grande influence. Ses œuvres sont austères, correctes, un peu froides, et cepen- dant l’accent de la piété, même étroite, est si pro- fond et si sincère, que certaines de ses toiles acqui- rent une étonnante puissance d’expression. Les peintres du paysage Retracer sur la toile les splendeurs de la nature, les eaux dormantes à l’orée des bois profonds, les villages épars dans les vastes horizons, les ruisseaux qui dévalent à travers les rochers sous la voûte verte des feuilles, le mystère des forêts, le calme des villages endormis, l’immensité des cieux et la beauté Philippe de Champaigne — Saint Ambroise de la terre en fleurs; fixer cette magnificence dans la lumière, dans la couleur vibrante et vivante, accomplir cette tâche et réaliser cet idéal fut pour les artistes flamands une préoccupation constante. Déjà nous avons vu les primitifs, les Van Eyck, les Gérard David ouvrir sur la nature cette porte de lumière. Chez eux le paysage était synthétique; il réunissait les principaux éléments qui le composent. On voyait à travers la fenêtre pratiquée dans l’ogive d'une chapelle, et non loin de la Madone, la rivière serpentant dans les prés fleuris. Un pont était jeté sur le cours d’eau. Un sentier rougeâtre courait à travers la prairie émaillée et des bois fermaient au loin l’horizon. La nature ainsi entrevue chantait la gloire de la divi- nité présente. Elle était l’hymne que des voix invi- sibles entonnaient à sa louange. Blés et Patinier affranchirent le paysage du groupe religieux ou humain qui le dominait. Dans les vastes étendues qu’ils représentèrent, l’homme, la vierge ou les saints deviennent des hôtes ou des voyageurs. La préoccupation première de ces artistes du paysage était de peindre la nature qui les environnait. Rubens vint et posa sur le paysage, comme en tous les genres de peinture, la marque magistrale de son génie. C’est le décor triomphal où il fait se dérouler le drame gigantesque qu’il a conçu. Soit qu’il nous montre Ataiante et ses compagnons poursuivant à travers les campagnes de Calydon le sanglier déchaîné par la colère de Diane, soit qu’il décrive le combat des Amazones ou l’enlèvement des filles de Leucippe, le paysage est toujours chez Rubens un coin de nature magnifié, élevé à la hau- teur de l’idéal de l’artiste, assimilé à la grandeur des personnages qui s’y meuvent. Ses traditions furent continuées par d’autres artistes, élèves de l’illustre peintre anversois; Jean Wildens (Anvers, i586-i653), auteur de vues panoramiques de l’Escaut, l’ami et le parent de Rubens; Lucas Van Uden (iSgS-iöyz), qui peignit les fonds de paysage du maitre, furent de ceux-là. Mais on retrouve rarement chez ces disciples la trace de la puissance du maître. D’autres artistes avaient suivi les traces des paysagistes de l’école romaniste. A la suite des Breughel et particulièrement de Breughel de Velours, ils représentèrent une nature un peu artificielle, mais charmante, dans ses bigarrures, dans la gamme chantante de ses couleurs. Tels sont David Vinckboons (Malines, 1578-1629); Pierre Van Hulst, Abraham Govaerts, d’Anvers ; Pierre Gysels, Alexandre Keirrinckx, François Boudewyns, le Bruxellois Martin Schoevaerdts, etc., etc. Mais trois paysagistes, originaires de Bruxelles, en imitant Rubens, par l’ampleur de leur fac- ture, se rapprochèrent de la nature et méri- tèrent, par leur sens intime de la vérité, d’être parfois désignés comme les initiateurs du paysage moderne. Nous voulons parler de Louis de Vadder, qui vécut dans la première moitié du XVIIe siècle, de Luc Achtschellinckx (1616-1704) et de Jacques d’Arthois (i6i3-i665). C’est la terre brabançonne qui les inspira, avec ses campagnes sablonneuses, ses terrains ocreux, les légères déclivités de son sol, cachant et révélant tour à tour un aspect de nature imprévu. Et quel charme plus saisissant et plus intime à la fois leur offraient les futaies épaisses de la forêt de Soignes, la clarté des clai- rières où s’élevait quelque maison rustique, les vastes plaines coupées de chemins creux, avec les bouquets de bois derrière lesquels la route va se perdre dans le mystère! C’est dans cette douceur du paysage, intime et profond tout à la fois, que ces peintres allèrent chercher leur meilleure inspira- tion, et à l’étude de la nature, simple et vraie, trouver le secret d’une des plus remarquables représentations artistiques, sorte de voile d’Isis qu’il était donné aux grands paysagistes du XIXe siècle de soulever complètement. L’Anversois Jean Sieberechts fut animé du même amour de la nature et réalisa mieux encore. Ce fut un artiste original et très sincère, que le duc de Buckingham s’attacha pendant un certain temps à Londres. Scs paysages peuvent être classés parmi les meilleurs. Il faut citer encore Camille Huysmans, d’Anvers (1648-1727), élève de d’Arthois, qui fit passer dans ses toiles le frisson des grands chênes et le