Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
que finalement ce furent les sages eux-mêmes qui
s’avouèrent vaincus et, frappés par la grâce, se
proclamèrent chrétiens. Maximin, furieux, les
envoya au bûcher, fit fouetter Catherine par ses
bourreaux et jeter toute sanglante en prison. Là,
elle reçut la visite de l’impératrice, touchée de ses
maux, qu’accompagnait le chef de la garde préto-
rienne, Porphyre. Celui-ci, à son tour, confessa le
christianisme; son exemple fut suivi par tous ses
soldats.
Douze jours plus tard, Maximin fit comparaître
devant lui la jeune vierge, qu’il s’imaginait affai-
blie de corps et d’âme. Mais elle demeura inébran-
lable dans ses résolutions. Alors, sur le conseil d’un
de ses courtisans, l’empereur résolut de la terrori-
ser par la menace de tourments effroyables. Une
énorme machine fut construite, « armée de quatre
roues disposées deux à deux, tournant les unes de
droite à gauche, les autres de gauche à droite et
munies de lames de rasoir et de crochets aigus ».
Catherine fut ligotée au poteau qui se dressait au
centre, et, comme elle persistait dans ses dénéga-
tions, l’empereur donna le signal du supplice; mais
au même instant la machine vola en éclats. « Un
ange, raconte la Légende dorée, secoua si forte-
ment la masse énorme des quatre roues que
quatre mille païens périrent écrasés. » L’impéra-
trice, qui assistait à ce spectacle, intercéda en
faveur de la jeune fille, mais comme elle avoua en
même temps sa foi, son barbare époux lui fit arra-
cher les seins à l’aide de pointes de fer et trancher
la tête. Son supplice fut suivi de celui de Porphyre
et de tous ses soldats, qui revendiquaient ensemble
le sort de leur souveraine.
Enfin vint le tour de Catherine dont, de guerre
lasse, l’empereur ordonna la décapitation. Du lait
au lieu de sang jaillit des artères de la martyre.
Des troupes d’anges vinrent sur l’heure enlever
son corps pour le transporter sur le mont Sinaï,
où se constitua plus tard un monastère dont
les habitants se transmettaient la garde des pré-
cieuses dépouilles.
*
* *
Le livret de M. Léo Van Heemstede résume et
condense assez bien les diverses phases de la
légende chrétienne.
Le premier acte se passe sur la terrasse du
palais de Catherine, à Alexandrie. La jeune fille,
entourée de ses compagnes et de ses admirateurs,
indifférente au chant joyeux des premières comme
aux déclarations passionnées de Lucius et de Sa-
binus, s’absorbe dans sa rêverie. Une voix grave
l’en tire tout à coup. C’est Ananias l’anachorète
qui, mû par un commandement divin, a quitté
pour elle le désert et qui l’apostrophe au dehors,
en annonçant la chute des faux dieux. Horreur
générale. Mais Catherine invite l’étranger à
s’approcher. Elle l’interroge, tandis que l’assis-
tance se retire. Ananias annonce sa mission; elle
s’agenouille devant lui. Un rayonnement surna-
turel l’enveloppe, des voix angéliques résonnent et
la vision surgit devant elle : une femme merveil-
leusement belle, portant un enfant dans ses bras,
demande à celui-ci s’il veut de Catherine pour
sa fiancée; mais l’enfant, subitement transformé
en un roi rayonnant de gloire, refuse, car la souil-
lure du mal la rend indigne...
Catherine se désole, mais Ananias la rassure,
l’exhorte et la décide à recevoir le baptême. Au
même instant elle trouve à son doigt l’anneau des
fiançailles qu’y a passé une main mystérieuse.
Chant d’allégresse.
Le deuxième acte se passe dans le temple de Sé-
rapis. L’empereur Maximin suivi des dignitaires
et des courtisans, des sages, des licteurs, vient
sacrifier aux dieux. Cérémonie païenne dirigée
par le grand-prêtre. Un soldat chrétien, qui
refuse de sacrifier, est emmené, aux cris de mort
de la populace, — ce qui fournit à Lucius l’occa-
sion de prévenir le préteur des progrès de la nou-
velle secte : la princesse Catherine elle-même...
Mais la voici qui entre, accueillie d’un murmure
admiratif. Au lieu de sacrifier comme les autres,
elle apostrophe Maximin en proclamant le vrai
Dieu. L’empereur, pris de pitié, et voulant sauver
la jeune fille du sort qui l’attend, commande aux
sages présents de le suivre avec Catherine à l’inté-
rieur du temple, afin de ramener la jeune vierge à
la foi de ses pères. Pendant leur absence, les
cérémonies païennes continuent à se dérouler,
chœurs, danses sacrées et profanes. Mais voici
l’empereur qui rentre, furieux. Loin de confondre
Catherine, ce sont les sages qui ont été confondus
par elle et à leur tour ils confessent le Christ.
L’empereur les envoie au supplice; Catherine,
dont la beauté l’a séduit, sera emprisonnée jus-
qu’à ce qu’elle abjure ses erreurs, et la scène se
termine au milieu de l’agitation et du tumulte, les
hymnes des chrétiens présents se mêlant aux cris
de mort des païens.
Acte trois : le cachot où dort Catherine; à la
cantonade résonnent des voix angéliques. Elle
s’éveille, Ananias entre et lui donne une dernière
fois la communion. L’anachorète est suivi de
près -par l’impératrice Octavie qui, émue de la
détresse de la jeune fille, vient, accompagnée du
centurion Porphyrius, la réconforter à son tour.
Mais on frappe à la porte à coups redoublés :
Catherine va paraître devant ses juges.
Un changement à vue nous introduit dans le
prétoire où siège Maximin, entouré des magis-
trats, des licteurs, de sa garde, la foule se tenant
au fond. L’empereur interpelle doucement Cathe-
rine, l’exhorte à abjurer ses erreurs. Mais elle
résiste aux prières comme ensuite aux menaces
Condamnée à la roue, elle élève la croix vers
l’instrument du supplice, qui vole en éclats.
Lucius, mortellement atteint, expire en déplorant
sa trahison et en confessant le vrai Dieu; l’impé-