Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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ratrice, Porphyrius, les soldats, s’avouent à leur
tour chrétiens. Maximin, au paroxysme de la
colère, les envoie tous à la mort avec Catherine,
qui périra par le glaive. Puis, ivre de rage et de
sang, il vide une coupe empoisonnée et meurt,
tandis qu’une apothéose, comme dans la fresque
célèbre de Luini, montre Catherine emportée
par les anges, aux hymnes triomphantes des
chrétiens.
*
* *
La disposition et les développements que
M. Van Heemstede a donnés à la légende de
Khatarina offrent non pas l’action fiévreuse, trépi-
dante, si en honneur dans le théâtre contempo-
rain, mais une pièce aux lignes amples, nobles,
sereines. Ses quelques défauts, la monotonie causée
par l’opposition constante des deux principes,
paganisme et christianisme, ainsi que le caractère
« prévu » des diverses péripéties, sont inhérents
au sujet même. Au demeurant, il s’agit d’un drame
sacré, de théâtre religieux au propre sens du
terme; c’est sous cet angle qu’il faut considérer
l’ouvrage, lequel tient tout autant de l’oratorio
que du drame. Ce qui ne contribue pas peu à
donner à Katharina ce caractère, c’est l’abondance
exceptionnelle des chœurs. A ce point de vue,
l’œuvre de M. Tinel se rapproche sensiblement de
sa précédente partition, Sainte Godelieve, dont
celle-ci est le digne pendant; l’une et l’autre
s’accommodent de l’estrade comme de la scène.
Différant de Salome par l’esprit, Katharina en
diffère encore plus, s’il est possible, par la musique.
Elle n’est d’ailleurs pas moins éloignée des autres
créations du « dernier bateau » : Belléas, Ariane
et Barbe-Bleue, par exemple. M. Tinel — qui
occupe, on le sait, parmi les compositeurs natio-
naux, une des toutes premières places, et dont la
succession de M. Gevaert au Conservatoire de
Bruxelles vient de consacrer la célébrité — M.Tinel,
dis-je, se range résolument du côté des classiques.
Son culte pour J.-S. Bach est connu. Il affectionne
de manier les ensembles vocaux en masses
disposées savamment, de manière à obtenir des
sonorités riches et nourries; et l’harmoniste, chez
lui, est résolument conservateur.
La nouvelle partition de M. Tinel exhibe les
mêmes tendances et les mêmes particularités
d’expression de ces aînées : mélodie vocale de
forme concrète, récitatif et dialogue non moins
mélodiques, orchestre harmonieux sans recherches
spéciales de timbres orchestraux, accompagnant au
propre sens du mot, tantôt en accords brisés pour
lesquels le compositeur éprouve une prédilection
particulière, tantôt en une figuration modérément
polyphonique ou en mélismes légers. On remarque
l’emploi discret mais systématique des thèmes
conducteurs. Une mention toute spéciale doit être
faite des chœurs, très nombreux, admirablement
écrits comme je viens de le dire et d’une sonorité
superbe.
L’œuvre tout entière est d’une tenue exemplaire
et d’une parfaite unité stylistique. On remarque
tout particulièrement l’ouverture, écrite dans la
forme classique, morceau de proportions considé-
rables, d’une belle ligne et d’une culmination
habile, qui fournira aux programmes des concerts
un précieux appoint.
Au premier acte, le chœur initial avec son gra-
cieux accompagnement en triolets (un peu enjoui,
à l’exécution), les graves apostrophes d’Ananias,
l’air extasié de Catherine : « Que vois-je? O divin
prodige! » et tout le final. Au deuxième acte, la
tête païenne et l’invocation de Maximin, avec le
chœur à l’unisson des prêtres, ont la grandeur
voulue; l’intervention des chrétiens, les cris de
mort de la foule, donnent aux chœurs un mouve-
ment tumultueux et dramatique de grand effet,
auquel s’oppose la sérénité des récits de Catherine;
à la fin de l’acte, le chœur des chrétiens et des
païens s’unissent dans un ensemble du plus bel
effet. Les premières scènes du troisième acte
charment par leur caractère de fraîcheur et d’inti-
mité. Dans la scène du tribunal, le compositeur