ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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Side af 462 Forrige Næste
L’EXPOSITION DE BRUXELLES 187 ratrice, Porphyrius, les soldats, s’avouent à leur tour chrétiens. Maximin, au paroxysme de la colère, les envoie tous à la mort avec Catherine, qui périra par le glaive. Puis, ivre de rage et de sang, il vide une coupe empoisonnée et meurt, tandis qu’une apothéose, comme dans la fresque célèbre de Luini, montre Catherine emportée par les anges, aux hymnes triomphantes des chrétiens. * * * La disposition et les développements que M. Van Heemstede a donnés à la légende de Khatarina offrent non pas l’action fiévreuse, trépi- dante, si en honneur dans le théâtre contempo- rain, mais une pièce aux lignes amples, nobles, sereines. Ses quelques défauts, la monotonie causée par l’opposition constante des deux principes, paganisme et christianisme, ainsi que le caractère « prévu » des diverses péripéties, sont inhérents au sujet même. Au demeurant, il s’agit d’un drame sacré, de théâtre religieux au propre sens du terme; c’est sous cet angle qu’il faut considérer l’ouvrage, lequel tient tout autant de l’oratorio que du drame. Ce qui ne contribue pas peu à donner à Katharina ce caractère, c’est l’abondance exceptionnelle des chœurs. A ce point de vue, l’œuvre de M. Tinel se rapproche sensiblement de sa précédente partition, Sainte Godelieve, dont celle-ci est le digne pendant; l’une et l’autre s’accommodent de l’estrade comme de la scène. Différant de Salome par l’esprit, Katharina en diffère encore plus, s’il est possible, par la musique. Elle n’est d’ailleurs pas moins éloignée des autres créations du « dernier bateau » : Belléas, Ariane et Barbe-Bleue, par exemple. M. Tinel — qui occupe, on le sait, parmi les compositeurs natio- naux, une des toutes premières places, et dont la succession de M. Gevaert au Conservatoire de Bruxelles vient de consacrer la célébrité — M.Tinel, dis-je, se range résolument du côté des classiques. Son culte pour J.-S. Bach est connu. Il affectionne de manier les ensembles vocaux en masses disposées savamment, de manière à obtenir des sonorités riches et nourries; et l’harmoniste, chez lui, est résolument conservateur. La nouvelle partition de M. Tinel exhibe les mêmes tendances et les mêmes particularités d’expression de ces aînées : mélodie vocale de forme concrète, récitatif et dialogue non moins mélodiques, orchestre harmonieux sans recherches spéciales de timbres orchestraux, accompagnant au propre sens du mot, tantôt en accords brisés pour lesquels le compositeur éprouve une prédilection particulière, tantôt en une figuration modérément polyphonique ou en mélismes légers. On remarque l’emploi discret mais systématique des thèmes conducteurs. Une mention toute spéciale doit être faite des chœurs, très nombreux, admirablement écrits comme je viens de le dire et d’une sonorité superbe. L’œuvre tout entière est d’une tenue exemplaire et d’une parfaite unité stylistique. On remarque tout particulièrement l’ouverture, écrite dans la forme classique, morceau de proportions considé- rables, d’une belle ligne et d’une culmination habile, qui fournira aux programmes des concerts un précieux appoint. Au premier acte, le chœur initial avec son gra- cieux accompagnement en triolets (un peu enjoui, à l’exécution), les graves apostrophes d’Ananias, l’air extasié de Catherine : « Que vois-je? O divin prodige! » et tout le final. Au deuxième acte, la tête païenne et l’invocation de Maximin, avec le chœur à l’unisson des prêtres, ont la grandeur voulue; l’intervention des chrétiens, les cris de mort de la foule, donnent aux chœurs un mouve- ment tumultueux et dramatique de grand effet, auquel s’oppose la sérénité des récits de Catherine; à la fin de l’acte, le chœur des chrétiens et des païens s’unissent dans un ensemble du plus bel effet. Les premières scènes du troisième acte charment par leur caractère de fraîcheur et d’inti- mité. Dans la scène du tribunal, le compositeur