Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
sait varier l’expression musicale d’un conflit sensi-
blement analogue à celui du deuxième acte; il
faut tirer hors pair, ici, l’air de Maximin : « 0
honte, dieux ingrats ! » d'une vigueur sauvage et
d’un élan superbe, ainsi que le tableau final, qui
donne à l’œuvre une conclusion d’une grande
sérénité d’accent.
Il convient de mentionner l’excellente traduc-
tion française de M. Van Duyse qui, peut-être un
peu archaïque dans la forme, se recommande sur-
tout par une prosodie musicale d’une exemplaire
correction.
*
* *
L’œuvre de M. Tinel a fait l’objet de toute la
sollicitude des directeurs de la Monnaie, qui n’ont
épargné ni le temps, ni les peines, ni les frais pour
lui donner le cadre luxueux et la perfection d’exé-
cution voulus. Les décors dus à M. Delescluze
sont vraiment beaux, surtout le deuxième, le Séra-
péum, peint dans un ton rougeâtre d’un effet
impressionnant, et le dernier — le tribunal —
d’une architecture imposante. Les costumes de la
foule, des soldats, etc., sont en général très heu-
reusement choisis et disposés; ceux des artistes
ont la magnificence et l’exactitude qui convenaient.
Tout cela, du reste, a fait l’objet d’études minu-
tieuses, auxquelles MM. J. De Mot et Capart ont
apporté leur précieuse collaboration. La mise en
scène est réglée habilement et avec goût encore
que les bras se lèvent peut-être trop souvent vers
le ciel au cours de la pièce.
Mme Croiza est une Katharina idéale de voix et
de maintien. Elle a merveilleusement incarné le
personnage doux et mystique de l’héroïne, dont la
teneur musicale n’est pas sans analogie avec celle
de l’Eisa wagnérienne. L’anachorète Ananias a
trouvé en M. Petit un interprète parfait. M. Les-
telly remplit le rôle de Maximin avec un grand
talent, une grande autorité. M™6 Lucey dit fort
bien les quelques phrases qui échoient à la sui-
vante de Catherine, au premier acte, et Mme Bour-
geois, qui est l’impératrice Octavie, témoigne de
sérieuses qualités dramatiques et vocales. M. Mo-
rati chante agréablement les tendres propos de
Lucius, et la voix de M. Galinier (le Grand-Pon-
tife) sonne avec une magnifique amplitude dans
la scène religieuse du deuxième acte. MM. Artus,
Nandès, La Taste, Delaye, Delrue, Colin et
Hiernaux ont droit à tous les éloges pour la façon
consciencieuse dont ils remplissent des rôles de
second plan, rôles parfois assez ingrats — notam-
ment celui qui consiste, à l’avant-dernier tableau,
à annoncer, de la coulisse — la colère de Maxi-
min et ses projets de vengeance.
Les danses sacrées et profanes du deuxième
acte ont été accueillies avec une faveur mar-
quée. De fait, elles sont charmantes et rompent
agréablement l’austérité un peu continue du
drame. M. Ambrosiny les a adroitement réglées,
et Mmes Cerny, Legrand, Pelucchi évoluent,
ainsi que leurs compagnes, avec infiniment de
grâce.
L’orchestre, sous la direction de M. S. Dupuis,
s’est acquitté de sa tâche avec l’accoutumée per-
fection. La partie de hauthois, qui se détache
presque constamment de l’ensemble en de nom-
breuses phrases, tantôt gracieuses, le plus souvent
plaintives, est tenue par M. Piérard, qui mérite
d’être félicité pour le grand talent dont il a fait
preuve.
Quant aux chœurs, ils se sont montrés remar-
quables de fini et de cohésion. (Au second acte,
cependant — scène religieuse — les soprani
poussent sur des la aigus, au détriment de la beauté
sonore : les notes sont ainsi vacillantes et peu
agréables, défaut facile à corriger.)
Le public, nombreux et attentif, a témoigné
toute sa sympathie à M. Tinel, qui a été longue-
ment acclamé, ainsi que les interprètes.
Paul Gilson.
Décor du premier acte, d’après la maquette DE M. Delescluze