ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 462 Forrige Næste
BRUXELLES-EXPOSITION 9 leurs œuvres le reflet de l’inspiration du maître. Roger Van der Weyden semble être le successeur le plus immédiat de Jean Van Eyck, continua fidèlement' sa tradition. Il celui qui naquit à lournai vers 1400. Il séjourna quelques années à Bruxelles; de là il passa en Italie, où il étudia l’art des peintres florentins. II revint à Bruxelles, où il s établit définitivement. C’est de cette époque de sa vie que datent ses œuvres capitales. La renommée et l’influence de Roger Van der Weyden se répandirent au loin. Pendant le séjour qu il fit en Italie, sa réputation s’était affirmée paimi les peintres de la péninsule; plus tard, elle s etendit non seulement aux Pays-Bas, mais en Alsace, en Souabe, en Franconie. Nommer ses clèves, c’est en quelque sorte indiquer sa manière. Jl forma Memling, il fut l’initiateur de Martin Schoengauer, de Colmar, le peintre des vierges couronnées de roses. Roger Van der Weyden est le peintre ému des Adorations des mages, des Descentes de croix et du Jugement dernier. Il possède la richesse de colo- ris des artistes flo- rentins; comme eux il sait grou- per ses personna- ges en de pitto- resques attitudes; il est surtout l’in- terprète de la Piété ardente de son siècle. Il ex- prime avec une tendresse pathé- tique l'affliction de la Vierge, la douleur des sain- tes femmes pen- chées sur le corps du Christ. Il joint la somp- tuosité à la ten- dresse, l’émotion 3ü pittoresque. Voici un autre peintre d’une allure plus tour- mentée et plus inquiète : c’est Hugo Van der Goes. Il naquit à Gand; if vécut jusqu’en 1476-, tantôt dans cette ville, tantôt à Bruges. A cette époque il entra dans les ordres Van Eyck — La Viergi: glorieuse et se letira au monastère de Rouge-Cloître, où il moulut en 1482, atteint, dit-on, de folie. Hugo Van der Goes est un génie souffrant,"à la recheiche d une beauté qu’il ne croit pas atteindre?* a de la grandeur du sentiment, de l’originalité, est un des plus grands parmi les successeurs des an Eyck; i],participe de leur technique; il est, comme Jean Van Eyck, un portraitiste de premier ordie, il rend dans la physionomie humaine les. Limités, les profondeurs dont son àme. inquiète pouvait lui faire saisir le secret. On connaît son P ^eau célèbre de l’hôpital Santa Maria Nuova de oœnce, le triptyque des Portinari, son Adoration es bergers, du Musée de Berlin, sa Mort de la de J Académie de Bruges. lene Chiistus, peintre minutieux et impression- ant de la Naissance du Christ, de l’Annoncia- on, teiiifiant déjà a la façon d’un Jérôme Bosch Jans son Jugement dernier-,Josse de Gand, l’au- cui de la Cène conservée à l’église de Sainte- Agathe, à Urbino; Van der Meire, le peintre du fameux triptyque de Saint-Bavon; d’autres, moins illustres, forment la chaîne qui réunit les Van Eyck à Hans Memling. Un nom doit nous arrêter encore : c’est celui de Thierry Bouts. Thierry Bouts était le fils d’un peintre de Har- lem. Cette ville était alors le siège d’une école de peinture dont les maîtres avaient été Albert Van Ouwater et Gérard de Saint-Jean. Thierry Bouts subit leur influence; vers 1449 il quitta sa ville natale et vint s’établir.à Louvain, où il exécuta ses principales œuvres. Thierry Bouts apporte dans la peinture flamande quelque chose d’âpre et de brutal, qui y était inconnu jusqu’alors. 11 recherche les sujets où la barbarie de son temps s’exerce. Dans la Sentence inique de 'l’empereur Othon les personnages sont raidis, dans des attitudes compassées; les visages sont empreints d’une sévérité ou d'une impassible cruauté. Dans son Martyre de saint Erasme deux bourreaux arrachent les entrailles du saint. La peinture de Thierry Bouts se revêt d’un symbo- lisme; ses figures sont caractérisées, les vêtements de ses personnages sont d’une splendeur sans égale, les verts et les rouges s’y allient heureusement. Son coloris est puissant et révèle quelque chose de fort, de puissant; ses tableaux donnent tout à la fois une impression d’austérité cf de magnificence. . bu Rio tlqmoiil Hans Memling 1 Hans Memling vint d’Allemagne en Flandre. On ne sait pas exactement la ville ou le village qui le vit naître vers iqJo. Ce fut, croit-on, une petite localité du nom de Mumling, située près d’Aschaf- fenbourg. Memling fit son apprentissage chez un peintre de Cologne ou de Mayence. Il fut l’élève de Roger Van der Weyden. Il vint à Bruges et s’y établit. C’est là qu’il passa là plus grande partie de sa vie, qu’il exécuta ses œuvres capitales. Memling mourut dans cette ville vers 1480. Il est impossible de séparer le nom de Memling de celui de Bruges. Le peintre et sa ville de prédi- lection ou de travail se sont imprégnés l'un de l’autre. On peut se demander si sans Memling Bruges conserverait ce parfum de mysticisme et de recueillement qui l’enveloppe tout entière. La splendeur de la grande cité flamande vers laquelle affluaient les caravelles du monde lui a donné le goût des somptuosités. C’est de la richesse de Bruges qu’il revêt ses madones, ses vierges, ses anges jouant du luth en écoutant des voix célestes. C’est à Bruges qu’il prend ses magnifiques archi- tectures de portes, de clochers, de palais, et il lui donne sa douceur, sa tendresse, son rêve mystique et sanctifié. Il crée un type de femme qui disparaît après lui, une beauté faite de pureté, de simplicité et de candeur. Memling introduit dans la peinture flamande la tendresse des peintres de l’école colo- naise. Une douceur eucharistique est empreinte sur le visage de ces jeunes hommes ou de ces anges qui tiennent, pressés entre leurs mains les calices d’or. Sur les épaules de ces madones tombent les longues tresses blondes des vierges de maître Lochner. Les do-, nateurs recueillis prient auprès du trône où la mère de Dieu épèle à l’enfantJésus une fervente prière. Le réalisme fla- mand n'est pas aboli, cependant, au profit d’un trop exclusif mysticisme. Par- fois les anges de Memling laissent tomber la viole où leur piété murmurait une prière; ils tendent au fils de Marie une pomme que celui-ci tente de saisir d’qne main avide : c’est la ti- mide malice que le pieux Mem- ling se permet à l’égard des sujets sacrés. Son pay- sage est idéal, un chemin serpente à traverses prés en fleurs et con- duit vers quelque burg; par-dessus le mur d’un cou- vent la perspective d un large fleuve se dessine; des vaisseaux amènent dans une ville opulente les richesses ^ç l’Orient; des bois profonds et mysté- rieux appellent au recueillement; une sérénité, une douceur austère descend des cieux profonds, endort, et divinise la, terre. La sublimité s’allie ici à la tendresse. Bruges conserve comme un trésor précieux les œuvres de son maître de prédilection. L'hôpital. Saint-Jean garde ses principales compositions : le Mariage mystique de sainte Catherine, l’Adora- tion des mages, la Châsse de sainte Ursule, vaste épopée chrétienne où Memling reprend avec l’au- dace d un artiste sur de sa manière le procédé des vieux maîtres, de reproduire dans ses minutieux détails une légende complexe et multiple; mais avec quelle science, quelle perfection de la tech- nique unie à la plus pure inspiration! (A suivre.) ARTHUR De RuDDER.