Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
‘97
valoir en même temps les parties mouvementées
d’à côté.
Le bâtiment, en son ' plan général, a la forme
d’une croix ayant à la base un rectangle de
47 mètres de largeur. Les façades latérales présen-
tent donc de chaque côté un retrait fermé par une
série d’arcades, de forme très gracieuse ; ces arcades
seront ornées des statues des métiers particulière-
ment pratiqués à Bruxelles : les brasseurs, les tapis-
siers, les menuisiers, les joailliers, les carrossiers.
MM. P. Dekeyser et Gysen en ont été chargés.
Ces retraits seront ornés de plantes; des eaux
jaillissantes y mettront leur gazouillis et des bancs
en exèdres permettront au visiteur de s’y reposer
au frais. La façade postérieure, ornée de niches où
se placeront des
Renommées, longe-
ra la grande allée
qui suit les halls de
l’Exposition.
L’intérieur du Pa-
lais, dont la déco-
ration sera confiée
à M. Henri Baes,
rappellera les beaux
salons de l’Hôtel de
ville. Les voûtes en
anse de panier re-
tombent sur une
gorge richement re-
haussée d’or, tandis
que des rinceaux en-
trelacés forment un
réseau doré sur tou-
te la surface du pla-
fond.
Dès l’entrée, on
se trouve dans un
dégagement sur le-
quel s’ouvre à droite
le salon d’honneur.
Le Pavillon de la Ville de Bruxelles, d’après la maquette de M. Van Neck
C’est là que le Conseil communal et le Collège
échevinal recevront les hôtes de distinction qui
visiteront le Palais de la Ville. Il sera orné de
tapisseries et de bustes des bourgmestres de jadis.
A gauche, c’est la salle où le Comité du Vieux-
Bruxelles et le service des Archives exposeront les
curieux et suggestifs vestiges du Bruxelles d’autre-
fois, dont le Comité, sous la direction de M. Buis,
a recueilli avec un soin pieux tant de reproduc-
tions photographiques. M. Des Marez, le savant
archiviste, y ajoutera des spécimens de nos
anciennes industries, des bibelots précieux qui nous .
parleront de la vie intime des vieux Bruxellois.
Devant nous s’ouvre la grande salle dont la
droite est occupée par l'exposition des multiples
services des Travaux publics : les eaux, les égouts,
la voirie, le nettoyage des rues, la construction et
l’entretien des monuments, les bâtisses, etc., etc.
A gauche, c’est l’Instruction publique et sa hié-
rarchie scolaire, depuis l’école des petits, au jardin
d’enfants, jusqu’à l’université.
Plus loin, dans un des bras de la croix, s’instal-
lera le Service du Gaz.
En face, le Service de l’Electricité.
Au fond, la gigantesque maquette des habitations
ouvrières qui occuperont bientôt, sous le Palais de
Justice, presque tout un côté de la rue Haute.
Dans le rond-point formé par l’intersection des
bras de la croix se trouveront groupés le Service
d’Hygiène, les Inhumations, les Pompiers, la
Police, les Marchés, l’Abattoir.
Ainsi seront réunies, en une synthèse suggestive,
les diverses branches de l’activité communale à
Bruxelles. C’est une démonstration particulière-
ment intéressante et qui permet des comparaisons
instructives.
La commune de jadis, qui formait un Etat dans
l’Etat, qui concentrait en elle tous les pouvoirs,
puisque ses magistrats rendaient la justice, puis-
qu’elle avait ses milices, son artillerie, ses chartes
et ses privilèges particuliers qui lui permettaient de
Architecte
commune a fait place à une autre com-
légiférer, cette
mune qui, abandonnant à l’Etat toutes les formes
de pouvoir qui sont d’intérêt général, s’est emparée
par contre d’une véritable puissance industrielle.
Son budget est un bilan ; il est mpressionné par
les fluctuations des prix des matières premières que
ses usines emploient. Ses magistrats ont dévêtu la
robe et la simarre du juge, ce sont de gros indus-
triels qui vendent de l’eau, du gaz, de l’électricité
et bien d’autres choses encore. Une armée d’ou-
vriers porte sur le képi le Saint-Michel communal.
La route, que le magistrat de jadis se bornait à
faire empierrer, et c’était déjà un grand progrès,
est devenue tout un monde. Des réseaux
de tous genres occupent le sous-sol, le
trolley, le télégraphe, le téléphone, le fil
des horloges électriques forment une
véritable toile d’araignée au-dessus
d’elle. La rue est devenue l’objet de la
sollicitude constante : on l’orne, on
l’éclaire, on la balaie, on la lave, on la
pave, on la dépave et on la repave, on
la garde, on l’anime et les cent bras de
la commune-Briarée vont, se meuvent
constamment pour essayer de satisfaire
les besoins, les caprices ou les fantaisies
de cet enfant jamais satisfait qui s’ap-
pelle le Public.
C’est le résumé de cette activité si
intéressante, qui touche, sans que le
plus souvent la foule s’en doute, aux
incidents les plus divers de la vie quo-
tidienne de tous les citoyens, c’est ce
résumé que la Ville va chercher à re-
présenter par les moyens les plus tan-
gibles et les plus frappants, en même
temps que les plus accessibles. Photo-
graphies, tableaux, schémas, plans,
appareils, tout ce qui fournit image
ou démonstration sera mis en œuvre,et
sans doute le public pourra-t-il juger
que le gouvernement d’une grande
ville n’est plus seulement aujourd’hui
le fait d’un tour de main habile, d’un
esprit d’ordre et d’économie, mais qu’il
est devenu une science complexe et
ardue, dont il faut étudier et compren-
dre les lois et les transformations.
Alfred Mabille.