ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 462 Forrige Næste
234 L’EXPOSITION DE BRUXELLES retirés des « cazettes », mordorées sous l’action du feu, brillent de tout l’éclat de leur émail et font entendre le joyeux cliquetis du couvert que l’on dresse. * * * Voilà succinctement contée la fabrication de la faïence; mais là ne se borne pas le travail si compliqué et si délicat qui s’accomplit à l’usine Boch frères. Les articles les plus courants sont, comme on sait, enjolivés d’ornements variés, par- fois de vues, de sujets humoristiques. Les plus humbles veulent « manger avec les yeux ». Ces impressions sont obtenues sous vernis, c’est-à-dire avant la seconde cuisson. L’atelier où l’on exécute ces décalques est une des nombreuses curiosités de « Keramis ». Deux cents fillettes environ, assises autour de petites tables, découpent et appliquent sur les faïences les dessins fraîchement imprimés sur des feuilles de papier savonnées. Les impri- meurs qui alimentent les ouvrières, travaillent auprès d’elles. Les dessins sont reproduits au moyen de plaques en cuivre gravées et d’encre grasse. Les objets en biscuit poreux « boivent » en réalité ces impressions, tandis que le papier savonné qui transporta la reproduction est aisé- ment lavé à l’eau tiède. Mais avant la recuisson fondus, cossus qui tiennent de la réalité et du rêve, panneaux avec figures et dont la composition, le Mais quoi que triomphant dans ce genre, Keramis dessin et le coloris forment de séduisantes œuvres réalise bien d’au- tres prodiges. Ses taïences siliceuses ne sont, en effet, pas moins étonnan- tes. Quelle richesse de palette elles réa- lisent! Combien sont brillants, trans- parents, profonds, leurs tons turquoise vert bleu, violet, jaune citron! C’est la magie des émaux enfantée par les ardeurs de la four- naise. Que de féeri- ques spécimens on a déjà obtenus à La Louvière par ce pro- cédé. Il m’a été donné d’assister fortuite- ment à la prépara- tion d’un de ces Panneau en émail une opération intermédiaire est néces- saire : il faut brûler la graisse de l’impression, ne laissant subsister que la couleur. Cette élimination Fabrication des carrelages s’effectue dans un moufle à feu chaleur est de 5oo degrés. * * * Je crois être arrivé à la limite du domaine pure- ment industriel de la faïencerie. Au delà s’exerce l’art du décor qui, à certaines époques et dans maints pays, a donné de si magnifiques résultats. On sait que Keramis s’est créé une spécialité de ces reconstitutions absolument parfaites de l’ancien art céramiste hollandais. Non seulement la technique des faïenciers de Delft fut étudiée avec soin, mais M. Victor Boch fit venir de cette ville, pour travailler dans ses ateliers, des fils d’ouvriers. Les procédés, la tradition de travail des siècles passés sont encore conservés à La Louvière, où l’on voit d’attentifs décorateurs peindre les sujets les plus délicats et les plus touffus parfois sur la pellicule de vernis cru, obtenue par le trempage de l’objet. L’ornementation généralement en bleu — il en est aussi de polychromée — des faïences de Delft est cuite ensuite, en même temps que la croûte d'émail, ce qui lui donne ces tons doux, grands panneaux dans l’exécution desquels Keramis excelle. Dans le calme de son atelier, M. Catteau, l’un des artistes spéciaux et de grand talent at- tachés à l’établisse- ment, étalait entre les traits cloisonnés, dessinant une ma- rine sur les car- reaux, les couleurs auxquelles la cha- leur donnera la to- nalité et l’éclat. Cette décoration en couleurs fusibles s’applique surtout aux panneaux, aux grands plats, aux cheminées et aux motifs d’archi tecture. On pratique éga- lement dans les ser- vices artistiques de la faïencerie Boch le genre si difficile de la barbotine,dont continu, dont la la pâte épaisse ajoute à la couleur l’attrait du modelé; on décore en barbotine les vasques, les garnitures de cheminée, etc. Un des procédés de décoration les plus récents, et qui peut s’appliquer à des articles de prix modé- rés ou à des objets de luxe, est celui de l’aérographe, un vaporisateur de couleurs en poudre. On forme à l’aérographe jusqu’à des bouquets de roses! En cheminant à travers les ateliers où chacun s’applique, et en causant, mon cicerone et moi étions parvenus au « studio » de M. Levallois, un disciple distingué de l’école de Sèvres. Cet artiste s’efforce de retrouver en ce moment la forme et la décoration d’un service de table ancien dont il ne possède qu’une seule pièce mutilée. Bien peu se doutent de la difficulté d’un tel problème esthé- tique. Ce service de table sera une reconstitution de faïences fameuses exécutées jadis à Sept-Fon- taines, à l’usine du grand-père du fondateur de Keramis. L’établissement de La Louvière recourt encore régulièrement à une autre collaboration artistique, celle du peintre De Geetere, l’auteur de maints décoratives. Que de succès ont obtenu les ouvrages prestigieux de M. De Geetere. Plusieurs des statuaires les plus distingués de notre école ont créé aussi des modèles admirablement traités par Keramis. J’avais, comme on' le voit, bien raison de dire que l’établissement Boch frères fabrique à la fois les articles courants et de luxe. On conçoit qu’avec de tels éléments, embrassant en réalité tous les genres de production dont la faïencerie actuelle est susceptible, ces usines aient acquis une impor- tance aussi considérable et conquis un renom uni- versel. Il y a longtemps que Keramis s’est vue décer- nerles plus hautes récompenses dans les expositions internationales. En 1888 la célèbre faïencerie Boch obtenait le Diplôme d’Honneur à Bruxelles, et l’an suivant sa participation à l’Exposition de Paris lui valait le Grand Prix. J’ai dit que M. Victor Boch avait fondé et construit l’usine de Keramis au cours de la période Un Vase de 1841 à 1844. Il céda en 1881 la direction qu’il avait toujours assumée, indépendamment de sa charge d’administrateur, à M. Charles Tock, le père du directeur actuel et qui resta à la tête de