ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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236 L’EXPOSITION DE BRUXELLES peuplée, comme aujourd’hui, et peut-être plus qu’aujourd’hui. Une admirable industrie d’art, celle des dinanderies, et la fabrication des coukes occupaient une nombreuse population ouvrière. Les fabricants de pains d’épices ont survécu aux dinandiers, et continuent à faire une honnête concurrence aux propriétaires des eaux de Hunyadi Janos. , „ La cuve baptismale de Saint-Barthélemy, à Liège, qui a été fabriquée vers 1112, à Dinant, par le « batteur » Lambert Patras, et dont on peut admirer un surmoulage cuivré aux Musées du Parc du Cinquantenaire, l’encensoir de Lille, la cuve baptismale de Tirlemont, la cloche de Saint- Gilles, à Liége, etc., etc., démontrent à quel haut degré d’art et de perfection technique étaient par- venus, déjà au XIIe siècle, les « batteurs » de cuivre. Jean d’Outremeuse, Jean Delamare, Gau- tier Decoux, Lambert Patras, déjà nommé, Gilles de Dinant, qui « battait », en 1379, pour la duchesse de Brabant, Nicolas Joseph, canonnier en titre de Philippe le Hardi, Jean de Gerin, l’auteur des tombeaux de Louis de Maele et de Jeanne de Brabant, et cent autres ouvriers illustres répandirent le renom de l’industrie dinantaise dans tout l’univers. Le sac de la ville par les Bourguignons marque le commencement de la décadence de cette antique industrie d’art. Les guerres de À Louis XIV dans notre pays la ruinèrent complètement. Aujourd’hui il n’en reste plus rien, si ce n’est un substantif, « dinan- derie », et là où Lambert Patras, au XIIe siècle, « battait » des chefs-d’œuvre, on fabrique à la mécanique des tissus dits mérinos, qui ne passeront pas à la posté- rite. Cependant, la population a gardé, dirait-on, des dispositions natives pour l'art; Dinant est le berceau de la dvnastie des peintres ou dessinateurs Redouté, et a donné le jour à Wiertz et à un sculpteur de haut mérite, inconnu en Belgique, mais très apprécié en Italie, où il travail- lait, il y a deux cents ans, sous le nom de Tabaghetti. Les « Dinandiers », ou plus exactement les Dinantais, portaient encore un autre nom ; on les appelait et on les appelle encore « Copères ». D'où vient ce sobriquet? Un des historiens les plus récents de la vallée de la Meuse, M. H. Hachez, prétend que copere vient de cuivre (en liant allemand kupjer, ou, en bas allemand, coper ou cuper). Au moyen àge, les « batteurs » de Dinant exportaient surtout leurs produits en Allemagne. « De là, dit M. Hachez {Histoire de Dinant, i8g3, Court-Saint-Étienne, chez Chevalier, deux vol. in-12; voyez t. 1, p. 96), d’abord le terme appel- latif cuper (cuivre), attribué indistinctement à tout objet de fabrication dinantaise. Plus tard de même qu’on avait nommé indifféremment, en France, « Dinan », une « dinanderie » ou un «dinandier », de même, en Allemagne, par une de ces abréviations si fréquentes, le peuple, con- fondant ainsi le nom du produit avec celui du producteur, octroya au cuper.et au cuperslager (batteur), la seule et même dénomination de cuper. Le mot « copère » fit fortune et passa de la langue tudesque dans le vocabulaire d’une partie des nations de race latine. Chose assez bizarre cependant, à son emploi s’attacha tou- jours une intention tout au moins désobligeante, et cela peut-être bien parce que les ouvriers des centres manufacturiers du pays voulaient marquer ainsi le dédain qu’ils profes- saient pour leurs congénères dinan- . tais, dont la morgue et la pédan- terie froissaient les sentiments JM& « copère» dans d’égalité qu’inconsciemment ils sentaient déjà germer en eux. C’est en iq35 que, pour la première fois, nous trou- vons le surnom de Dînant — La Roche a Bayard le sens que nous venons d’indiquer. » L’explica- tion est ingénieuse. Est-elle complète? Je n’ai pas l’intention de me livrer ici à cette étude. Il est certain que les Dinantais avaient beaucoup de « morgue et de pédanterie », comme le prouvent toute leur histoire, leurs démêlés avec les gens de Bouvignes et de Poilvache, leur attitude pendant la « guerre de la Vache », leurs mutineries contre le prince-évêque de Liège, leurs bravades en face du duc de Bourgogne, leur animosité contre les abbayes de leur voisinage. Ils chansonnaient volontiers leurs seigneurs, leurs voisins et leurs rivaux. Ils ont fini par être chansonnés eux-mêmes, avec d’autant plus de cruauté qu’ils ne jouissaient plus alors de leur ancienne puissance et que l’industrie d’art qui les avait illustrés était des- cendue au rang du métier de la chaudronnerie. Dinant fut placée ainsi au nombre des « villes maudites », à coté de Malines, Car- pentras, Brives-la-Gaillarde, P toise, Marseille, Landerneau etc., etc. Elles sont, en effet, innombrables, les histoires grotesques qu’on prête aux Copères, Les habitants de Dinant-les-Bains ne semblent pas en souffrir, et ils continuent à fabriquer des « couques », sans pitié pour les mâchoires des consommateurs; car ces pains (sans épices) sont durs comme les dinanderies qu’on ne produit plus. Les étrangers affluent dans la ville pendant la bonne saison. C’est en partant de Dinant que les touristes ont fait la conquête des Ardennes occi- dentales, en remontant les vallées de la Lesse et de la Semois. Si le comte de Charolais revenait sur les bords de la Meuse avec ses soudards, il serait reçu à coups de bouteilles de bourgogne vides ou pleines. Le choc de celles-ci est irrésistible dans le pays wallon.