Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
flèche, à la fois légère et plus richement ornée
qu’un bijou. Elle est, à la vérité, très composite,
comme l’église tout entière. En réalité on ignore
le nom de l’architecte qui est le véritable auteur
du plan. Toutefois, les livres attribuent à Pierre
Appelmans, qui mourut en iqJq, la gloire de la
conception générale. Mais il ne fit que commencer
les travaux. Hermann de Waghemaekere et Rom-
bout Keldermans les continuèrent en substituant
à la pensée du maître leurs initiatives per-
sonnelles.
De la base de la tour jusqu’à la galerie du
cadran on aurait la réalisation des plans d’Appel-
mans; au delà de l’horloge on aurait l’exemple
des fantaisies' de ses successeurs qui se manifeste-
raient dans les arcs surbaissés et surchargés du
gothique flamboyant. Et les styles se modifiant à
mesure que s’exhaussait l’immense vaisseau, d’au-
tres éléments encore se seraient mêlés à ces élé-
ments primitifs. Et la flèche d’Appelmans aurait
fini par se coiffer d’un pinacle travaillé dans le
goût de la Renaissance. Rien de moins pur au
point de vue de la doctrine architecturale. Mais
qu’importe la doctrine? « Telle qu’elle est, dit fort
justement Camille Lemonnier, la cathédrale
d’Anvers est une des fleurs de l’art chrétien. Elle
domine la ville comme le symbole mystique de la
fortune anversoise, et l’histoire établit
la communion étroite qui existait entre
le géant de pierre et la cité. » Le peuple
anversois, au reste, n’a-t-il pas pris soin
de l’orner avec une somptueuse piété?
Chaque génération a apporté quelque
parure nouvelle; en dépit des incendies,
des émeutes, des révolutions, la vieille
église n’a cessé de s’embellir et, par un
véritable prodige, tous ces ornements,
depuis les merveilleux tableaux de Ru-
bens jùsqu’à des vitraux modernes,
s’harmonisent le plus heureusement du
monde.
L’église Sainte-Gudule, à Bruxelles,
est d’un style moins composite, et, bien
qu’elle ne puisse être comparée aux
grandes cathédrales gothiques du nord
de la France, elle apparaît comme
une belle et majestueuse église pleine
de style et d’élévation. Commencée
vers 1220, à la place d’un temple véné-
rable qui datait de la fondation de
Bruxelles, elle appartient en partie au
style gothique primaire, en partie au
secondaire. Le bas côté nord, la voûte
et les fenêtres de la grande nef ont été
construits entre i35o et iqSo. Les
fenêtres du transept et les tours de
l’ouest sont de la fin du XVe siècle.
Mais tous les architectes qui ont colla-
L
boré à cette œuvre commune ont été
beaucoup plus respectueux de la con-
ception primitive que les Anversois,
et l’ensemble de l’édifice garde une unité que
l’on voit assez rarement, somme toute, aux
monuments gothiques. Il est d’un très bel effet,
et si la façade manque un peu d’élégance avec sa
grande fenêtre ogivale surmontant gauchement le
portail, son aspect extérieur, vu soit de la place
Sainte-Gudule, soit du Treurenberg, est tout à fait
heureux. L’intérieur a son charme. Le chœur est
plein de mystère et d’in-
timité, mais ce qui en fait
la beauté vraiment uni-
que, ce sont les vitraux.
11 en est d’admirables,
principalement ceux que
peignit, en i538, Bernard
Bruxelles — Sainte-Gudule
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Van Orley, et où l’on aperçoit Charles-Quint et
sa femme, Isabelle de Portugal, agenouillés en
costumes de cérémonie devant Dieu le Père portant
la croix, et ailleurs Louis de Hongrie et sa femme
Marie, sœur de Charles-Quint, en adoration devant
la Sainte-Trinité. Plus loin, un Jugement dernier,
de 1628, par Jacques De Vriendt, flamboie par-
dessus le jubé, au fond de l’église. Le vénérable
temple bruxellois est, du reste, somptueux. Des
tableaux, des sculptures, des lutrins ciselés con-
courent à sa splendeur, et la moindre merveille
n’est pas cette luxuriante chaire de vérité, remar-
quable travail de l’Anversois Henri Verbruggen, et
dont on ne peut se défendre d’admirer le manié-
risme et le délicieux mauvais goût.
Sainte-Gudule n’est pas la seule
église remarquable que compte Bru-
xelles.
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3
Ypres — La Cathédrale
A Notre-Dame des Victoires, plus
connue sous le nom d’église du Sablon,
de riches autels et de pompeux sarco-
phages altèrent quelque peu le çaractère
de l’édifice dont l’extérieur vient d’être
restauré avec beaucoup de science et
de goût. Les allégories y sont nom-
breuses et les tombeaux y ont une
pompe mondaine. On y voit notam-
ment le mausolée en marbre noir et
rouge du poète Jean-Baptiste Rous-
seau, mort en exil à Bruxelles en 1741.
Au point de vue archéologique,
Notre-Dame de la Chapelle est plus
intéressante. Cette église est un bon
type de la période de transition, c’est
la plus vieille église de Bruxelles et
certaines parties sont purement ro-
manes. L’incendie, le bombardement,
les déprédations successives ont altéré
la physionomie de cette grande con-
struction religieuse.
En 1405 les trois nefs sont anéanties
et on ne les rebâtit qu’en 1421; la tour
romane quadrangulaire qui s’élevait
à l’intersection des transepts et du