Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Il nous est impossible d’analyser ici toutes les
étapes des diverses facultés, de signaler la créa-
tion et les transformations des cours pratiques,
des cercles littéraires, des sociétés scientifiques
d’étudiants. Contentons-nous de rappeler, entre
tant d’autres, la fondation, en 1878, de VInstitut
supérieur d’agriculture et les succès croissants
de YEcole orientale, qui, avec de Harlez, allait
acquérir une renommée universelle.
* *
C’est ainsi que, sous le rectorat de Mgr
Pieraerts (1881-1887), l’université put, avec
une légitime fierté, célébrer le glorieux cin-
quantenaire de sa fondation.
Au lendemain des fêtes splendides par les-
quelles les catholiques belges eurent à cœur de
témoigner leur amour et leur gratitude ^l’Alma
Mater, celle-ci marque de nouvelles étapes sur
la voie du succès : en 1885 se fonde un institut
micrographique qui transforme et complète l’en-
seignement, inauguré par J.-B. Carnoy et
longtemps unique en Belgique, de la biologie
cellulaire ; en 1886 se créent un institut de
physique pratique, un laboratoire de bactério-
logie, un cours d’électro-mécanique.
En même temps les cours
pratiques prennent un nou-
veau développement : la
conférence d’histoire, fondée
en 1885 par Ch. Moeller,
suit le mouvement de réno-
vation des études historiques
inauguré par Kurth à l’uni-
versité de Liége, et, sous le
nom de conférence d’écono-
mie sociale, Brants ouvre un
cours pratique de sciences
économiques et sociales, qui
fut longtemps le seul en
Belgique.
La même année, un an
par conséquent avant que les
troubles industriels de 1886
n’eussent appelé l’attention
du pays entier sur les graves
problèmes sociaux, l’univer-
sité catholique avait fondé
un cours de droit social dans
ses rapports avec la question
ouvrière. Quelques années
plus tôt, en 1882, l’abbé
Mercier avait inauguré, sur l’initiative spéciale
et directe de Sa Sainteté le pape Léon XIII,
le cours de philosophie selon Saint-Thomas. En
1886 se créaient, sous la direction de M. Maton,
des cours de pratique notariale.
Le rectorat de Mgr Pieraerts avait prouvé
d’une façon éclatante la vitalité et la fécondité
de l’enseignement supérieur libre, et ce glorieux
résultat était largement démontré par des faits
positifs, par des créations nouvelles, par des
productions scientifiques d’incontestable valeur,
par le nombre, sans cesse croissant, des étu-
diants, nombre qui atteint dix-sept cents en 1886.
*
* *
Mgr Abbeloos, recteur de 1887 à 1898, vit
s’ouvrir le grand débat qui devait aboutir à la
loi du 10 avril 1890 sur la collation des grades
académiques et le programme des examens uni-
versitaires. Le corps professoral de Louvain prit
une large part à ces discussions. Bien que l’on
ne songeât pas sérieusement à revenir sur le
régime d’autonomie, inauguré en 1876, on se
demandait si ce régime avait été favorable au
progrès des études. Mais l’expérience était con-
cluante, les faits étaient là pour réfuter toutes
les objections ; les succès éclatants des élèves
de YAlma Mater aux concours universitaires et
aux épreuves pour l’obtention des bourses de
voyages prouvaient à toute évidence que, loin
de nuire à l’activité de l’enseignement, la loi
de 1876 en avait favorisé et stimulé l'épanouis-
sement. Aussi la législature n’hésita pas à faire
un nouveau pas vers la liberté la plus complète
de l’enseignement supérieur en donnant aux
universités libres le droit de conférer les di-
plômes d’ingénieur, supprimant ainsi le dernier
monopole des écoles officielles.
Bous la direction éclairée de Mgr Abbeloos,
l’université ajouta de nouveaux fleurons à sa
couronne scientifique. En 1887 s’ouvre YEcole
supérieure de brasserie ; en 1889, Y Alma Mater
rentre en possession du collège de Villers, un
des plus beaux bâtiments de l’ancienne univer-
sité, et y installe Yinstitut de cytologie et de
biologie générale; la même année se fonde le
Séminaire historique; en 1890 se crée la Confé-
rence d’histoire grecque et latine. L’Ecole des
sciences politiques et sociales s’ouvre en 1892.
En 1894 le pape donne une constitution défi-
nitive à Yinstitut supérieur de philosophie tho-
miste et complète l’institution par la création du
Séminaire Léon XIII. L’année 1896 est mar-
quée par l’ouverture d’un Institut zoologique;
Louvain. — Église Saint-Pierre
en 1897 se fonde \’Ecole des sciences commer-
ciales et consulaires. Tel est le bilan de ce
fécond rectorat de onze années.
*
* *
La même activité se poursuit sous la direction
de Mgr Hebbelynck, le recteur actuel. En 1899
s’inaugure, dans un magnifique local, entière-
ment moderne, Yinstitut de bactériologie, auquel
vient se joindre, peu après, Yinstitut de pa-
thologie médicale. En 1902 s’ouvre YInstitut
électro-mécanique, dont l’installation et l’outil-
lage peuvent rivaliser avec les établissements
similaires du pays et de l’étranger. Dans son
constant souci de répondre aux nécessités de
l’heure présente, l’université de Louvain ne
pouvait rester indifférente à l’annexion par la
Belgique d’un vaste empire africain ; aussi orga-
nisait-elle, en 1908, une Ecole d’études colo-
niales, destinée à former des hommes capables
de concourir efficacement à l’œuvre de civili-
sation dont le pays vient d’assumer généreu-
sement la lourde responsabilité.
Les fêtes du LXXVe anniversaire marqueront
un nouveau progrès : le dimanche 9 mai on
inaugurera solennellement le nouvel Institut
d’Arenberg, dû à la générosité de cette illustre
maison et destiné à abriter les cours et labora-
toires de chimie éparpillés jusqu’ici dans divers
locaux.
* *
L’espace nous manque pour parler comme
il conviendrait des diverses institutions univer-
sitaires, des écoles scientifiques et techniques
spéciales, des instituts, des cours pratiques, des
collèges et pédagogies, des sociétés et groupes
d’étudiants, des associations d’anciens étudiants.
Nous nous contenterons de consacrer quelques
lignes à la plus vénérable de ces institutions,
à celle qui, mieux peut-être que toute autre,
rattache la nouvelle université à l’ancienne, à
la bibliothèque académique.
A la suppression de l’antique Studium gene-
rale, en 1797, la magnifique bibliothèque, dé-
pouillée de quelques-uns de ses manuscrits et de
ses volumes les plus précieux, avait été attri-
buée, en pleine propriété, à la ville de Louvain.
Celle-ci l’avait rétrocédée à l’Etat sous le ré-
gime hollandais, en était devenue propriétaire
en 1835, par suite de la suppression de la
faculté officielle, et l’avait finalement mise à
la disposition de la nouvelle université catho-
lique. Depuis lors, ce précieux dépôt s’est con-
sidérablement enrichi et un
comité, composé d’un délé-
gué par faculté, est chargé
d’éclairer le bibliothécaire
sur les acquisitions utiles.
La bibliothèque contient
plus de 150,000 volumes et
de nombreux manuscrits.
Une vaste salle de lecture,
ornée des portraits des prin-
cipaux maîtres de l’ancienne
université, met à la disposi-
tion du public un catalogue
systématique et onomasti-
que, les principaux ouvrages
usuels et les derniers nu-
méros parus des grands
périodiques.
Remarquons que la biblio-
thèque universitaire est loin
d’être la seule où puisse
s’alimenter le travail des
professeurs et des étudiants.
Les divers instituts et cours
pratiques, notamment YEcole
des sciences politiques et
sociales, YInstitut supérieur de philosophie, le
Séminaire historique, ont leurs bibliothèques
propres, parfois très riches. On peut évaluer à
près de mille le nombre des périodiques reçus
par ces divers dépôts.
La bibliothèque universitaire est restée établie
dans l’ancien local érigé en 1723 au premier
étage des Halles. La grande galerie, conservée
intacte, est un vrai chef-d’œuvre de sculpture ;
sa décoration intérieure, exécutés de 1726 à
1730, Par Denis-Georges Bayar, sculpteur et
bourgeois de Namur, et par Ilenri Bonnet,
menuisier de Nivelles, coûta près de douze mille
florins.
Ce magnifique local, les vieilles halles gothi-
ques, les riches bâtiments en style Louis XIV
et Louis XV de l’ancienne université et les cons-
tructions modernes, la plupart en style néo-
gothique, de l’université actuelle, donnent à
l’ensemble des locaux académiques un cachet
artistique et archéologique tout spécial qui peut
presque rivaliser avec les merveilles architec-
turales des antiques universités anglaises.
*
* *
Du reste, l’université elle-même a tenu à con-
server dans quelques-uns de ses usages et de
ses cérémonies un harmonieux mélange de