Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
va bon train. Le quartier allemand sera très
remarqué.
Le pavillon des Pays-Bas, qui fera grande im-
pression dans son style Renaissance hollandaise,
n’attend plus que l’ornementation.
On travaille d’arrache-pied à la plaine des
Attractions, où le scenic-railway, chargé d’écha-
faudages, découpe sur le ciel gris sa silhouette
de tour japonaise.
Ce que nous signalons est ce qui frappe tout
d’abord la vue, dans les différentes parties de
l’Exposition, au cours d’une brève visite. Mais
autour de ces bâtisses dont nous parlons au
hasard, il en est d’autres qui s’élèvent ; à côté
de ces jardins, il en est d’autres qui s’étendent.
La « maison » de l’Exposition est terminée. Le
maçon et le charpentier auraient pu depuis plu-
sieurs semaines accrocher au sommet du pignon
principal le rameau qui marque la fin du gros
œuvre. On en est arrivé maintenant à l’orne-
mentation, au « fignolage ».
Il reste, évidemment, à faire. Et on fait. On
fait avec une activité dévorante.
Des nuées d’ouvriers se sont abattues sur les
façades, sur les toits, dans les chemins. On
peint, on moule, on nivelle.
Dans une laborieuse ardeur qui défie toute
description, les wagonnets de terre grasse cou-
rent dans les squares, des tombereaux apportent
du sable, des ciments, de la céramique, des
planches.
Des hommes se jettent sur ces matériaux et,
dans un va-et-vient obstiné de fourmis, se ré-
pandent sur les chantiers. L’air est rempli des
bruits d’un labeur magnifique. Les charrois cra-
quent, les pilons tonnent, les marteaux crépi-
tent, les poulies crissent, les scies grincent.
Et, au milieu de ce tumultueux concert, les
staffeurs se livrent à leur silencieux et étonnant
travail. Précautionneusement, ils ont apporté les
plâtres décoratifs ; des façades entières, frag-
ment par fragment, s’érigent en quelques heures.
Par miracle, Tes charpentes se dissimulent sous
le staff. On dirait des squelettes se couvrant
merveilleusement de la plus brillante des cara-
paces.
Ce travail est vraiment pittoresque.
Vous avez vu, sans doute, des films repré-
sentant la fantastique et soudaine construction
d’un édifice au moyen de matériaux épars sur le
sol, et qui, tout à coup, se mettant en mouve-
ment, bondissant les uns sur les autres, vont
d’eux-mêmes se mettre en place.
Il y a un peu de cette cinématographie dans
le curieux travail des staffeurs.
L’Exposition n’est pas loin d’avoir terminé sa
toilette. La grande dame sera prête pour le jour
où on l’attend, belle et brillante. Si les expo-
sants, rompant avec la tradition, prennent pos-
session des halls et pavillons en temps utile
pour leur installation privée, l’Exposition de
Bruxelles s’ouvrira, dans toute sa splendeur, à
la date arrêtée.
LES ACCÈS DE L’EXPOSITION
Le conseil communal de Bruxelles avait été
saisi d’un projet d’accès de l’Exposition par
le Bois de la Cambre.
Ilya sept arbres qu’il s’agit de sacrifier pour
permettre l’exécution de l’un ou l’autre tracé.
On les a ceints d’une écharpe blanche.
forêt et à rompre l’harmonie du beau plan de
Keilig. « Ce serait, dit la lettre, un crime im-
pardonnable de ruiner l’esthétique du Bois et de
M. Max, bourgmestre, déclare la séance ouverte.
L’examen des arbres condamnés.
C’est en plein air, sous les grands arbres de
notre Bois de la Cambre, que nos conseillers
communaux avaient été appelés à délibérer
lundi lo janvier.
Dès 2 heures, tous nos édiles — et parmi eux
le bourgmestre M. Max, les échevins Lemonnier,
Grimard, Steens, Jacqmain et Vandendorpe —
se trouvaient réunis avenue de Diane, en face
de la route qui mène à la Laiterie.
Comme public : quelques journalistes, les di-
recteurs-généraux de l’Exposition, MM. Eugène
Keym et le comte Adrien van der Burch, deux
gardes-ville et les merles de la forêt.
Tandis qu’un secrétaire prend note de leurs
noms, en vue de l’octroi des jetons de présence,
les conseillers, piétinant dans la boue, considè-
rent avec curiosité les deux tracés proposés —
l’un marqué de deux cordons blancs, l’autre de
deux cordons rouges — en vue de relier l’avenue
susdite à l’Exposition.
M. Buyssens, chef des plantations de la ville,
a déclaré qu’il s’agissait de malades ou d’arbres
écrasés par des voisins trop puissants.
M. Brabandt, spécialiste en matière arbori-
cole, s’aventure dans les feuilles mortes pour
juger de visu si les victimes proposées sont si
malades que cela.
Mais M. Max ouvre la séance.
— Je vous ai convoqués, messieurs, dit-il, en
plein bois... Nous allons délibérer comme à
l’époque des Mérovingiens...
Saint Louis rendait la justice sous un chêne.
Nos conseillers communaux vont rendre des
oracles sous les grands peupliers.
M. le bourgmestre donne d’abord lecture aux
édiles, autour de lui rangés, d’une lettre de
protestation que vient de lui faire parvenir la
Société des Amis de la forêt de Soignes. Son
président, M. Buis, proteste avec énergie contre
un projet qui tend à abattre des arbres de la
supprimer de beaux arbres pour une exposition
qui durera à peine sept mois. »
M. Max ajoute qu’à son avis, il serait regret-
table, en effet, de se résoudre à pareille exécu-
tion. Il émet l’avis que si un chemin pour piétons
est acceptable, il n’est pas admissible de créer
sur un terrain aussi accidenté une route pour les
voitures et les autos.
M. Lemonnier tient à faire ressortir que la
trouée qu’il s’agit de faire donnera une vue
très belle sur les cascades qui seront au bas
de la façade de l’Exposition.
Un court échange de vues s’engage, duquel il
résulte bientôt qu’on créera une route pour
piétons, les équipages n’y pourront pas passer.
Mais encore cela exigera-t-il l’abatage de
quelques arbres. Les conseillers entendent qu’on
agisse avec circonspection et les arbres au bras-
sard sont l’objet d’un examen minutieux.
— Celui-ci n’a rien.