Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Le siècle de Rubens.
Le gouvernement français vient d’accorder
son concours à l’exposition d’art du XVIIe siècle
qui s’ouvrira à Bruxelles en même temps que
l’exposition internationale des beaux-arts. Le
Louvre et les musées de Lille et de Valenciennes
fourniront à l’exposition un précieux appoint.
Le baron Kervyn de Lettenhove, président du
comité organisateur, s’est rendu à Paris pour
régler, de commun accord avec le ministre de
l’instruction publique et des beaux-arts, les dé-
tails de cette importante participation.
Le cortège et la cantate des vingt mille
EnfantsJleurs.
Il n’y a plus de poètes, répète-t-on. Notre
siècle trop pratique n’a plus que quelques maxi-
mes comme : « Le temps c’est de l’argent » et
« les affaires sont les affaires ».
Ce n’est pas encore, heureusement,
tout à fait exact. Il y a encore des
poètes et même des poètes qui ne
font pas des vers.
Au premier abord, on sourit quel-
quefois de ces poètes. Et puis, quand
ils vous parlent en apôtres, avec toute
la foi des âges mystiques, on est
étonné, et l’on écoute, et l’on se
convainc, et l’on sent renaître en soi
une petite fleur bleue que l’on croyait
morte. Lundi 10 janvier, dans une
petite réunion intime, M. Carpil est
parvenu ainsi à faire vibrer quelques
fibres délicates.
Connaissez-vous .M. Carpil ? savez-
vous ce qu’il a entrepris ? Il veut
enseigner aux enfants, et même aux
grands, le goût du beau par la fleur.
Il a pris, voici un an, une initiative
curieuse : celle de faire donner, par
diverses administrations communales,
des lots de terrains vagues aux en-
fants des écoles. Il s’est mis à la
disposition des fillettes et des gar-
çonnets pour leur apprendre à culti-
ver des fleurs et à les aimer. On
s’est un peu moqué, au début, du
« bon » M. Carpil. Il a laissé rire et
a tenu bon. Il n’avait pas d’argent et
il lui en fallait. Alors, tout simple-
ment, le poète des fleurs y a fait
passer ses maigres économies... Et il
a réussi si bien qu’il a pu mettre
80,000 plantes, très gentiment, à la
disposition de la ville de Bruxelles,
qui n’en revenait pas. L’œuvre du
« Beau par la fleur » va donc assez
bien, car maintenant qu’elle a produit
beaux résultats, sans doute les appuis
manqueront pas.
Mais le promoteur était hanté par l’approche
de l’Exposition. Il faut, se disait-il, faire quel-
que chose, frapper un grand coup. Et c’est alors
que M. Carpil a eu cette idée assurément cu-
rieuse et séduisante : réunir les enfants de
Bruxelles et de l’agglomération, les vêtir comme
des fleurs, leur apprendre de jolies chansons
chantant les fleurs, les grouper en cortège et
s’en aller, du centre de Bruxelles, en chantant
ces couplets charmants, vers l’Exposition, où
une cantate monstre serait exécutée, cantate
exaltant le rôle et l’action de la fleur dans
la vie.
Ah ! cela ne paraissait pas très commode à
réaliser. Et dans cette réunion du 10 janvier,
où il exposait cette idée jolie, les objections se
mirent à pleuvoir. Mais M. Carpil développa
son petit plan et comment l’idée était, déjà,
en bonne voie de réalisation.
Il n’est pas possible que les communes-fau-
bourgs ne fassent rien à l’occasion de l’Exposi-
tion. Ixelles a décidé depuis des mois d’organiser
un cortège d’enfants-fleurs: c’était l’embryon
de l’idée. Pourquoi les autres communes-fau-
bourgs, pourquoi Bruxelles, qui avait décidé une
revue des écoles, n’en feraient-elles pas autant ?
Et alors il suffisait de grouper tous ces corps
d’armée enfantins...
M. Carpil a couru à Saint-Gilles, a couru à
Anderlecht, est allé trouver le grand organisa-
teur des fêtes, M. Alfred Mabille. Il a reçu
partout un accueil favorable. Il est allé voir
alors M. Nestor De Tière, et lui a demandé les
paroles d’une cantate et obtenu de M. Gilson
qu’il en composât la musique.
Il fallait aussi des chansons-marches, à exécu-
La Tour espagnole.
r
de si ter pendant le défilé du cortège. M.Ch.Mêlant, nentes,
ne lui le compositeur connu, qui s’était déjà fort inté- chaque
ressé à l’œuvre de M. Carpil, s’en est chargé.
Dès lors, voilà l’idée parfaitement définie, la
voilà en bonne voie de réalisation, la voilà très
pratiquement réalisable. Car la cantate monstre,
par exemple, pourrait être répétée dans les
écoles et pourrait être exécutée d’abord dans
chaque commune. Chaque commune ferait les
frais des costumes, qu’on pourrait exécuter dans
les écoles professionnelles.
Ainsi, grâce aux enfants, l’union parfaite serait
faite entre les communes-faubourgs et Bruxelles
d’une part, entre la commission des fêtes de
Bruxelles et le comité de l’Exposition d’autre
part.
Et quelle fête originale et délicieuse. Voyez-
vous ces groupes d’enfants-roses, de fillettes-
pervenches, de garçonnets-coquelicots, de pen-
sées, de géraniums, de cent fleurs diverses, mar-
chant dans le'soleil, se succédant, et chantant,
chacun de son côté, la fleur qu’il représente, en
couplets alertes et joyeusement rythmés ?
Cela ne serait-il pas sensationnel ? Et ne serait-
ce pas un clou vraiment exquis pour nos fêtes ?
Il y avait l’autre jour, dans cette petite réu-
nion où M. Carpil exposait ce programme avec
sa foi d’apôtre, des artistes comme Jean Delville,
et des fonctionnaires un peu froids, et des jour-
nalistes un peu sceptiques, un peu blasés. Eh
bien 1 dans les yeux de tous brillait une petite
lueur inaccoutumée.
Ah! les enfants, quelle puissance et quel
charme ils possèdent...
Les fêtes de Bruxelles en 1910.
Enfin donc, ainsi que nous l’avons annoncé,
la commission des fêtes de l’Exposition a pu
être réunie, le 13 janvier, à l’Hôtel
de Ville.
M. Jacqmain, le nouvel échevin de
l’instruction publique,, la présidait,
très paternellement, et la séance a
été d’une cordialité charmante, bien
que la commission n’ait pu adopter
intégralement toutes les propositions
qui lui étaient faites par M. Mabille,
secrétaire général. Il y avait là des
conseillers communaux, des artistes,
des militaires, des hommes de lettres
et de théâtre. Et l’on a passé en
revue le programme élaboré par
l’administration communale.
Impossible d’entrer dans le détail
de la discussion, qui a été très lon-
gue, puisque la réunion a duré plus
de trois heures ! Voici, finalement, le
programme arrêté.
Il y avait d’abord la décoration de
l’avenue Emile De Mot, pour laquelle
le comité exécutif de l’Exposition
demandait une intervention de vingt
mille francs sur les quarante mille
que coûtait le travail. A l’unanimité,
la commission a réduit l’intervention
de la ville à dix mille francs au
maximum..
Viennent ensuite les illuminations.
Ces illuminations — quoique maigres
- du boulevard, de la gare du Midi
à la gare du Nord, et du Parc, coû-
teront cent et dix mille francs.
Le vœu a été formulé, à ce propos,
de voir renforcer l’éclairage des di-
verses places publiques et notamment
de la place de la Monnaie.
Ces illuminations seront perma-
c’est-à-dire qu’elles égaieront Bruxelles
soir, pendant trois mois.
Les réceptions et fêtes à l’Hôtel de Ville enlè-
vent un gros morceau du budget de cinq cent
mille francs que le collège a décidé de consa-
crer aux fêtes: soixante-quinze mille francs.
Encore cela sera-t-il sans doute insuffisant...
La proposition d’un concours d’étalages et de
balcons fleuris a trouvé accueil unanime, mais
un crédit restreint : dix mille francs.
Les concerts-promenades du soir ont eu meil-
leur destin : on leur consacre vingt-cinq mille
francs.
Une saison spéciale sera donnée par le théâtre
de la Monnaie. La troupe du théâtre impérial
russe viendra à la Monnaie, où l’on entendra
Chaliapine. Avec les symphonies de Beethoven,
VElectra de Strauss et une série de représenta-
tions brillantes, cette saison complémentaire, qui
prendra tout le mois de mai et une partie de