Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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fonde armoire à provisions sera ménagée dans
la muraille de la cuisine, et même le plus mo-
deste des logements du bloc comptera, outre
une cuisine, la laverie et'la terrasse y attenantes,
une chambre à coucher au moins. De cette
façon, l’on ne verra plus ce que les délégués
de la bienfaisance officielle ont vu trop souvent
dans l’exercice de leur mission philanthropique :
des ménages, des familles entières possédant,
pour tout habitacle, une pièce unique, affectée
non seulement au couchage, mais à tous les
mouvements de l’existence des locataires misé-
rables.
Dans la laverie ou scullery, un bâti spécial,
divisé en deux dans la hauteur, recevra le char-
bon au-dessous, la vaisselle au-dessus ; on y
trouvera aussi une table fixe et un évier ; elle
communiquera avec une petite terrasse conte-
nant le water-closet et la trémie, sorte d’auge
mobile consacrée aux ordures ménagères. Les
quatre appartements superposés de chaque corps
de logis (un au rez-de-chaussée, trois aux
étages), ayant une disposition identique, on a
pu faire en sorte que les dites ordures puissent
descendre automatiquement jusqu’au rez -de-
chaussée, droit dans le chariot fermé qu’auront
à vider, chaque matin, les employés de la ferme
des boues, et qui devra se trouver constamment
sous cet appareil, dans une courette intérieure.
Toutes les pièces de l’appartement convergent,
j’y insiste, vers la cuisine et y ont une porte,
tandis que la seule communication avec le palier
pour les locataires de l’étage et avec le vestibule
pour ceux du rez-de-chaussée, c’est la j>orte de
la cuisine. Tous les vestibules, comme tous les
Cottage Anglais.
paliers, sont établis à l’est, de manière que l’on
puisse obtenir facilement et rapidement la ven-
tilation favorable dans tout l’immeuble.
Hélas ! nous n’en sommes pas encore, en
Belgique, à pouvoir offrir à nos humbles tra-
vailleurs urbains le prodige de la cité-jardin
réalisé en Angleterre. Mais la préoccupation
du logis sain, dans un milieu sain, a conduit
l’architecte à imaginer ceci : les jardins de toit ;
c’est le retour à la terrasse d’antan, dont nos
pays à climat humide avaient dû abandonner
l’usage, mais que les modernes procédés de
siccation et d’imperméabilisation des matériaux
vont permettre de reprendre avec la certitude
d’un succès complet : au-dessus de chacun des
pâtés de maisons du nouveau quartier des Ma-
rolles, sur leur toit plat, s’étendra une vaste
terrasse avec pelouse, plantes ornementales,
fleurs et arbustes. De plus, un lavoir composé
de 46 boxes distincts sera installé dans les cours
intérieures des bâtiments ; chaque ménagère du
bloc y aura sa place à un boxe déterminé, muni
d’une serrure dont cette femme aura la clé ; à
proximité se trouvera un guichet d’où le savon
nécessaire à sa lessive de chaque semaine lui
sera remis gratis, pourvu qu’elle en exprime
le désir, et l’on a prévu également un séchoir
où des employés recevront le linge tordu, mais
humide, et le mettront à sécher.
Quant à la façade extérieure de cette impor-
tante construction, elle sera en briques de deux
couleurs : ivoire et rouge, tandis que le soubas-
sement sera tout entier en pierres bleues. Un
grillage, reliant toutes les cheminées pour en
faire un motif ornemental, entourera la toiture
plate, à destination de jardins suspendus.
Le bois de chêne, le béton et les carreaux
céramiques couvriront le sol des chambres ; les
cours et les terrasses intérieures seront as-
phaltées.
Marguerite Van de Wiele.
(A suivre.)
ACHEVONS NOS MONUMENTS
LA TOUR DE SAINT=ROMBAUT A
MALINES AURA SA FLÈCHE
« Je voudrais, disait il y a quelques jours
l’illustre sculpteur Auguste Rodin, en parlant
des cathédrales, je voudrais faire aimer cet art
merveilleux, concourir à préserver ce qu’il en
reste encore d’intact, réserver pour nos enfants
la grande leçon de ce passé que le temps pré-
sent méconnaît. »
Et il a raison, le grand artiste français, en
considérant l’art architectural de la cathédrale
comme un moyen de convertir l’âme du peuple
au culte de la Beauté et d’affiner ses senti-
ments esthétiques si précis souvent et si carac-
téristiques quand on les éveille. L’art monu-
mental du moyen âge n’est-il pas d’ailleurs l’art
du peuple, et le gothique en particulier n’est-il
pas la manifestation de l’exaltation de la foule
et l’expression véritable de ses sentiments multi-
ples ? Cette floraison spontanée créée par la
foule sera donc aussi l’élément qui entraînera
son esprit vers la contemplation et la compré-
hension de la Beauté souveraine.
La Belgique possède un trésor architectural
des plus grandioses, et ses principales villes
conservent jalousement, avec une fierté farou-
che, les précieux vestiges de leur passé glorieux.
Malines, qui ne leur cède en rien et où s’af-
firme en ce moment un mouvement intense en
faveur du développement de sa richesse monu-
mentale, restaure son palais du Grand Conseil,
cette perle artistique due au crayon magistral
du célèbre Rombaut Keldermans.
Mais un projet plus grandiose, dont la splen-
deur rejaillira sur le pays entier, la préoccupe
en ce moment. Son édilité, ses archéologues,
ses architectes rêvent, pour parfaire sa couronne
de joyaux, d’achever la tour fameuse de l’église
métropolitaine de Saint-Rombaut.
« Il faut terminer cette tour qui fait, l’orgueil
de sa ville, a déclaré le savant architecte Paul
Saintenoy, cette tour qu’on salue de loin et
dont l’ombre tutélaire s’étend depuis des siècles
sur la vieille cité, ce monument de’ gloire et
de superbe grandeur claironnant dans la nue
les antiques splendeurs d’autrefois de la ville
de Marguerite d’Autriche.»
Certes, la question ne date pas d’hier. A
différentes reprises, des hommes d’art et des
ingénieurs, soucieux d’élever la gloire de notre
pays, ont envisagé la possibilité de l’achèvement
de l’édifice prestigieux, chef-d’œuvre éclatant de
l’art ogival, qui attend depuis quatre siècles la
flèche ajourée qu’avait conçu en son rêve mys-
tique le génial constructeur du moyen âge.
En 1837 déjà l’administration communale de
Malines réunit une commission d’architectes à
l’effet de s’assurer si le tronc était en état de
supporter la surcharge de l’aiguille qui doit
prolonger de 70 mètres son élan audacieux
et sublime. Plus récemment, et notamment au
Congrès de Malines, en 1864, le savant archéo-
logue allemand M. Auguste Reichensperger,
fervent admirateur de cette période gothique à
laquelle se rattachent les plus belles productions
de nos régions septentrionales, se basant sur les
résultats obtenus à Cologne et à Ulm, suggérait
l’idée d’achever la tour de la métropole ma-
linoise. Cette motion fut accueillie avec enthou-
siasme, mais le feu patriotique tomba vite et
la proposition demeura sans sanction.
A l’étranger même on s’intéressa à la ques-
tion et en 1886 l’organe des architectes anglais
The Builder y consacra une étude accompagnée
d’une planche spéciale.
Malines eut la bonne fortune de voir, en 1897,
siéger dans ses murs le XIIe congrès de la
Fédération archéologique de Belgique. Le fruit
de cette réunion fut inattendu, non pas en ce
qui pouvait concerner une décision définitive,
mais au point de vue architectonique. Une con-
jecture de la plus haute importance y fut rele-
vée : la section, qui comptait les hommes les
plus compétents en la matière, admit, en effet,
que le plan exécuté vers le milieu du XVIe siècle,
propriété de la Bibliothèque royale qui en avait
fait- ri-acquisition à la vente des documents de
Regnier Chalon, architecte montois, ne pouvait
être qu’un calque du plan primitif de la tour
de Saint-Rombaut, passé à Mons en vue de la
construction de la tour de Sainte-Waudru. Cette
conclusion autorisa M. Joseph Hubert, archi-
tecte de Sainte -Waudru, à déclarer à la séance
de clôture que, dès lors, « on ne se trouvait
plus qu’en présence d’un problème d’une réali-
sation matérielle et que sa simplicité d’exécu-
tion égalait l’impression d’un livre précieux dont
on aurait le manuscrit ».
Inaltérable, un nom s’inscrira au bas de
l’œuvre d’achèvement de l’édifice grandiose, j’ai
cité celui de M. le chanoine van Caster, mem-
bre de la Commission royale des monuments,
président du Cercle archéologique de Malines.
L’érudit et fidèle historien de la métropole reli-
gieuse, dont il s’efforce depuis cinquante ans
de relever le faste monumental, a résolu de fa-
çon péremptoire la question de l’authenticité du