ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 462 Forrige Næste
L’EXPOSITION DE BRUXELLES 363 dernes y étaient regardées comme suspectes. Aussi Joseph II, qui voulait faire régner dans son empire les principes de l’Encyclopédie et n’hésitait pas à imposer la liberté d’esprit, fût-ce par la plus rigoureuse tyrannie légale, tenta-t-il de la mettre sous la main de l’Etat.Il la trans- féra à Bruxelles. La Révolution brabançonne, qui détruisit systématiquement toute l’œuvre de Joseph II, rendit à Louvain son université ca- tholique et médiévale, mais décidément les temps étaient changés. La bataille de Jemappes mit en fuite les professeurs de théologie comme les évêques et le Directoire supprima définitivement la vénérable et caduque fondation de Jean IV. Napoléon ayant fait entrer la Belgique dans le système de l’Université impériale, ouvrit à Bruxelles une faculté de Droit, à laquelle il adjoignit en 1810 une faculté des Sciences. Tout cela disparut après Waterloo. Le régime hollandais se montra plein de zèle pour l’enseignement supérieur et il fonda, à Gand et à Liège, des universités complètes. Après la Révolution de 1830, ces deux grandes écoles survécurent, mais le nouveau gouverne- ment avait à se débattre contre des difficultés trop importantes pour songer à s’occuper sé- rieusement de l’enseignement public et surtout de l’enseignement supérieur. Dans le désordre inévitable qui suivit la Révolution, les deux Universités de l’Etat périclitèrent et furent même privées de plusieurs facultés. Cependant, les hommes qui avaient fait la Révolution de 1830 s’étaient rendu compte dès l’abord de la nécessité de développer le plus tôt possible l’ins- truction publique et, dès 1831, un projet de loi était déposé, qui créait une Université d’Etat unique et dont les quatre facultés auraient été disséminées dans le pays. Ce projet fut soumis à une commission, qui l’amenda dans ce sens que les quatre facultés seraient réunies dans la même ville. Etant donné le particularisme na- tional, il n’en fallait pas davantage pour faire échouer la combinaison. Deux ans après, une nouvelle commission fut nommée, sous la présidence de M. de Gerlache, premier président de la Cour de cassation, et elle élabora un projet dont, après bien des vicis- situdes, est sortie l’organisation actuelle de l’en- seignement supérieur de l’Etat. C’est en 1835 que fut promulguée la loi qui créait deux uni- versités officielles, l’une à Gand, l’autre à Liége. Certes, ces deux grandes écoles eussent amplement suffi à fournir la Belgique d’alors d’avocats, de médecins et de professeurs ; mais, parmi les libertés inscrites dans la charte con- stitutionnelle, une des plus précieuses aux yeux des Belges était la liberté d’enseignement, et il était inévitable que les partis en profitassent pour chercher à former la jeunesse intellec- tuelle selon leur idéal particulier. Heureuse di- versité par quoi s’atteste l’intensité de la vie mentale dans un pays. L’union des catholiques et des libéraux, qui avait fait la Révolution de 1 830, durait encore, mais on sentait la scission prochaine, et chacun des deux partis craignait obscurément que l’adversaire, en s’emparant du pouvoir, ne fasse les grandes écoles officielles à son image exclusive. Ce sont les catholiques qui s’organisèrent d’abord. Forts de l’appui du pape Grégoire XVI, l’épiscopat belge fonda à Malines une université catholique, qui fut peu après transférée à Louvain, où elle devait bé- néficier des souvenirs et de certains locaux de la vieille université brabançonne. « Sur notre dra- peau, disait le premier recteur magnifique, Mgr de Ram, est inscrit le nom d’Université catho- lique. Jamais la moindre tache ne doit souiller la sainteté de ce nom. Il faut que, constituée sous cette illustre bannière, nous considérions comme un devoir de lutter de toutes nos forces pour défendre la religion, maintenir les saintes doctrines, dévoiler les hérésies et les erreurs, et résister aux novateurs ; catholiques, nous devons accueillir toutes les doctrines émanant du Saint- Siège et répudier de toute notre âme les doc- Université de Louvain. — Institut de Bactériologie. trines contraires. » La réponse du parti libéral ne se fit pas attendre. Avant même que le projet des évêques eut été réalisé, M. Théodore Verhaegen avait songé à fonder une université indépendante de toute attache officielle ou dogmatique. Il exposa son projet à la loge des Amis philanthropes, à Bruxelles, et on lui fit le meilleur accueil. Une première souscription réunit la somme de 45,000 francs. De son côté, la Régence de Bruxelles, comme on disait alors, et que présidait le bourgmestre Rouppe, mit à la disposition des fondateurs de la jeune univer- sité les locaux du Musée et leur accorda un subside de 30,000 francs. Le corps profes- soral fut bien réuni un peu à la hâte, mais il comprenait déjà cependant des hommes émi- nents, choisis dans le pays et à l'étranger: Ahrens, le disciple aimé de Krause, dont la phi- losophie généreuse et nuageuse animait alors le libéralisme allemand ; Altmeyer, van Meenen, de Roubaix, Lelewel, de Brouckere, Graux, et l’université un peu improvisée de Verhaegen put s’ouvrir par une cérémonie inaugurale assez imposante. Elle eut lieu le 20 novembre 1834, dans la salle de l’Hôtel de Ville. « Les sciences purement humaines, sous peine d’être imparfaites et tronquées, dit au cours de cette cérémonie le professeur Baron, doivent rester entièrement en dehors du catholicisme.» Et cinquante ans plus tard, M. Léon Vander- kindere, formulant la doctrine fondamentale de l’Université de Bruxelles, ajoutait : « Il faut un asile à la science, à la science pure, à la science libre, à la science qui ne relève que d’elle- même, qui n’accepte de mot d’ordre de per- sonne, qui ne poursuit qu’une chose, la vérité, la certitude. L’Université de Bruxelles n’est donc pas une université de parti. Si les libéraux l’ont fondée, c’est qu’ils voulaient garantir à jamais les droits de la libre recherche. L’Université n’est pas davantage une école d’irréligion ou d’athéisme, elle n’a point de dogme, et la néga- tion systématique lui est aussi étrangère que l’affirmation aveugle et complaisante. Mais avant tout, elle proclame l’indépendance du penseur, elle défend les droits de la raison. » Obéissant donc à deux principes opposés, l’Université de Louvain et l’Université de Bru- xelles se sont développées parallèlement, accen- tuant, précisant, formulant le dualisme politique de la nation et mettant dans notre culture intel- lectuelle un principe de contradiction, qui ne peut être que fécond si cette contradiction par- vient à s’équilibrer. La force des choses, le bon sens national ont fini par établir cet équilibre et par substituer au régime du jury central d’Etat, le régime actuel, qui fait confiance aux universités régulièrement constituées et leur abandonne complètement la collation des grades académiques. Depuis lors, les deux universités rivales n’ont cessé de progresser. L’Université de Louvain s’est adjoint un institut philologique, une école orientale, une école d’ingénieurs agri- coles, un institut anatomique, un institut de phi- losophie thomiste qui a conquis dans le monde catholique une réputation universelle. A Bruxelles, c’est aussi vers l’organisation d’un sérieux enseignement expérimental que ten- dent la plupart des mesures édictées par le conseil d’administration : une plus grande exten- sion est donnée aux collections universitaires ; des laboratoires nouveaux sont créés, notamment pour l’anatomie, la chimie, la micrographie, la botanique, tandis que, sous l’impulsion de spé- cialistes distingués, les cliniques prennent un développement considérable. De cette époque datent aussi l’érection d'une nouvelle école de pharmacie, la création d’une école de sciences sociales et la fondation des instituts Solvay. Pour terminer, quelques chiffres mettront du reste merveilleusement en lumière la prospérité toujours croissante des Universités de Bruxelles et de Louvain. La première, qui comptait 34 professeurs et 250 étudiants en 1835, avait 88 professeurs et 1,054 étudiants en 1905. La seconde, qui avait 28 professeurs et 261 étu- diants en 1835, comptait 97 professeurs et 2,148 (étudiants en 1905. Pour terminer cette revue des grands établis- sements libres d’enseignement supérieur, il faut signaler encore l’Université nouvelle de Bru- xelles. C’est une émanation de l’Université libre. Une institution d’enseignement basée sur le libre examen est forcément exposée à des troubles intérieurs, chacun entendant le libre examen à sa