ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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38o L’EXPOSITION DE BRUXELLES Une pensée de reconnaissance et de sympathie, d’admiration même, rapprochera quelques ins- tants des races adversaires. Ce labeur obscur des assemblées dans une Babel provisoire est le plus utile des résultats que vaut une expo- sition. Les gens simples y peuvent modifier leurs conceptions moqueuses et désagréables à l’égard de l’étranger. Ces foires gigantesques forcent à communier dans une joie solidaire. C’est la fête grandiose de la fraternité et du travail. » Il faut toutefois que l’on aille plus loin dans Cette voie de ce que j’ap- pellerai la portée intellectuelle des expositions. Il faut que ces « assem- blées de la Babel provisoire», comme les nomme le jeune et lyrique ro- mancier-moraliste, tout en ne négli- geant évidemment rien de leur rôle économique, de leur préoccupation de pittoresque, de leur souci de nou- veauté, de leur attrait de plaisir, soient surtout l’occasion du groupe- ment et du fécond échange de vues des penseurs, des travailleurs et des chercheurs du monde entier. C’est par là. que ces manifesta- tions, volontiers appelées par certains « world’s fairs », précisément pour ce que ces mots britanniquement utili- taires ont d’un peu dédaigneux, se défendront du reproche de n’être qu’une vaine et fragile image d’un monde faux. Elles s’excuseront aussi, de la sorte, de n’apparaître à nos yeux qu’en façades facticement ouvragées, en décors fugitifs. Ces expositions où la pensée aurait une place au moins égale à celle de la main -d’œuvre ne seraient plus l’unique « ville grotesque en plâtre, en staff, en carton-pâte, surchargée de clochetons, de dômes, de campa- niles, en style de pâtisserie, agglo- mérant et mêlant tous les styles et toutes les bâtisses, du temple asia- tique au chalet suisse, de la hutte canaque au vieux Paris, de la pagode chinoise au cabaret de Montmartre». Cette exposition-là serait, au contraire, une image nette de la vie ; elle servirait à provo- quer, à activer, à révéler et à répandre les tra- vaux des sociologues, des économistes, des écri- vains, des philosophes. Voilà la vraie raison d’être de la « foire » moderne. Il nous semble bien que notre siècle l’a compris. * :i: * Notre siècle l’a compris : n’est-ce pas lui, en effet, qui a vu donner aux congrès de tous genres l’importance la plus considérable. Les expositions universelles qui se sont organisées en ces dix dernières années n’ont-elles pas été l’occasion de congrès aussi divers qu’impor- tants ? Or, je ne sache pas qu’une définition plus éloquente dans sa -concision ait jamais été donnée que celle qui fait d’un congrès une « exposition parlée ». Notre Exposition de 1910 entend marcher résolument dans la voie que celle de 1905 à Liége et celle de 1900 à Paris ont ouverte. Et c’est pour cela que nous estimons qu’une atten- tion constante et minutieuse devra être portée sur tout ce qui s’accomplira, ici, cet été, dans cet ordre d’idées. C’est pour cela que nous avons résolu de tenir régulièrement au courant les lecteurs de ce Moniteur officiel de l’Exposi- tion de Bruxelles des travaux, de la signification et des résultats des nombreuses assises oratoires collectives qui auront leur siège dans la capi- tale de la Belgique, devenue éphémèrement, grâce à leur présence, la capitale du monde savant, artiste et penseur. Pour la troisième fois les congrès feront partie intégrante de l’organisation de l’Exposition. Ils y auront leur comité spécial, leur emplacement réservé, au même titre que les industries, les produits coloniaux, les travaux de la femme, Au Crépuscule. les négoces multiples et les jeux sous toutes leurs formes. Comme à Paris et comme à Liége un Palais des Congrès est édifié dans l’enceinte du Solbosch. On aurait pu faire plus grandement les choses, c’est certain. On l’aurait dû, peut-être ? Mais il faut signaler déjà avec insistance combien le progrès est considérable sur ce qui fut accordé jusqu’ici. Le Palais des Congrès n’aurait pas dû se borner à offrir aux adhérents une salle d’assem- blées et deux ou trois petites salles de sections. Il devait contenir, en outre, des salles pour les démonstrations, comme en exigeront divers congrès techniques, des locaux d’exposition pu- blique, un endroit où auraient pu être consultés des documents, un autre susceptible d’être ins- tallé en laboratoire d’expériences, etc. Plus d’un congrès ne pourra de la sorte faire usage du Palais annexé à l’Exposition et devra se réunir en ville, là où les installations dont il aura besoin seront mises à sa disposition. N’est-il pas encore temps d’aviser à cela ? Un groupe a. été constitué par arrêté minis- tériel, qui a la mission de présider à l'organi- sation de cette « exposition parléé ». M. le député H. Carton de Wiart est à sa tête. C’est le Groupe XXII ; il s’intitule exactement le Groupe des congrès et conférences. Il reçoit de toutes les associations les demandes de patro- nage et, après examen, fait rapport au gouver- nement sur l’opportunité d'accorder cette consé- cration officielle. Jusqu’ici trente congrès sont régulièrement inscrits. Le total prévu des réunions dont Bruxelles sera le siège dépassera certainement la centaine. Quand on songe que tels de ces congrès grouperont au bas mot dix mille adhérents et auront une durée de huit et dix jours, on se figure aisé- ment quels mouvements de foules seront provoqués par eux. depuis mai jusqu’en octobre. Afin de se bien représenter quel appoint de visiteurs - et partant de succès et de profits - ces congrès incessants vont ame- ner, il est nécessaire de considérer que leurs membres sont en général des gens aisés, curieux, avertis de toutes choses, qu’ils amèneront leur famille, souvent leurs amis avec eux et, partant, constitueront la meilleure et peut-être la plus nombreuse part de nos hôtes étrangers. Le gouvernement a alloué un sub- side de vingt-cinq mille francs au Groupe XXII. Ce chiffre est incon- testablement beaucoup trop faible. L’idée première était d’utiliser cette somme en la répartissant entre les différents congrès patronnés. Mais le comité du groupe a parfaitement compris qu’il serait puéril d’offrir une allocation de 250 francs à des organismes qui disposent, comme, par exemple, celui qui préside à la direction du vaste Congrès de navi- gation ou du célèbre Congrès parle- mentaire, de plus de 100,000 francs de fonds disponibles. Répartir 2 5,000 francs entre 100 adhérents eût été mesquin. Une décision plus sage serait celle prévoyant l’utilisation de cette maigre prébende en vue d’organiser des services dont tous les congrès bénéficie raient, dont chaque membre individuellement pourrait profiter. De cette na- ture pourraient être l’installation sténographique complète fonctionnant au Palais des Congrès, l’octroi de nombreuses franchises postales, des facilités ou des gratuités d’entrées multiples, voire de voyages ; l’attribution de cachets à des conférenciers, la mise en état d’un office par- ticulier de renseignements, etc., etc. Mais ne serait-ce pas aussi faire de l’utile besogne que de consacrer une grosse part du subside à l’aménagement du Palais des Congrès dans le sens que nous disions il y a un instant et de le doter de toutes les installations que réclame sa destination ? * * * En résumé, on le voit dès l’abord, une idée de coordination une intention de discipline mé- thodique sont à la base de ce qui va se . faire dans cette « exposition parlée », dont l’impor- tance et l’influence n’échapperont à personne. Nous verrons, dans un prochain article, com- ment, dès à présent, est réalisée cette unanimité dans l’effort, comment une puissante Association internationale a assumé la lourde tâche de diri- ger des travaux qui, malgré leur diversité d’esprit et de but,’ voire même de procédés, concourront à une' fin unique : celle du plus grand savoir pour le plus grand nombre. ‘Paul André.