ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 393 voltages (plusieurs' dizaines de mille volts) per- met actuellement, sans trop grandes pertes, d’at- teindre des centaines de kilomètres. Il n’est pas absurde actuellement de songer, par exemple, à alimenter Paris avec le courant des usines alpines. * * * Tandis que la houille blanche triomphe dans les montagnes, la houille verte, modeste et plus démocratique, symbolise la force de l’eau des plaines, des petites rivières alimentées par les“ forêts. Sans doute, la puissance des petites installa- tions qu’elle permet ne se chiffre pas par des milliers de chevaux, mais les services qu’elle rend aux populations sont au moins aussi im- portants que ceux que rend sa grande et puis- sante sœur. A la place d’un antique et ruineux moulin à farine, rien n’est plus simple que d’établir une petite usine génératrice qui éclairera toute la commune avec une dépense presque nulle. Une modeste chute d’un mètre est déjà utilisable ; si la chute est faible, on a recours à des accumu- lateurs pour utiliser dans la soirée l’énergie emmagasinée le jour ; si la chute est forte, le bon marché du courant fait naître de petites industries locales, d’autant plus dignes d’encou- ragement qu'elles contribuent à resserrer les liens de famille, si souvent relâchés dans la vie d’usine. La couturière ne se fatigue plus à actionner sa pédale ; le tisseur peut installer à domicile un métier mécanique ; les serruriers, forgerons, tourneurs feront actionner leur per- ceuse, leur soufflet ou leur tour ; les rémouleurs ne devront plus pédaler et le boulanger aura un pétrin mécanique. Les cultivateurs emploie- ront des coupe-racines, hache-paille, barattes, tarares mécaniques. * * * Ce n’est pas seulement dans la nature qu’il existe des forces perdues. Sans doute, on peut tirer parti de la force du vent au moyen des nouvelles roues qui remplacent les poétiques moulins à vent ; sans doute, on peut utiliser la force des marées et des vagues, mais les installations sont généralement bien coûteuses et la force captée bien intermittente. Un grand progrès, tout récent, a été réalisé par l’emploi de moteurs à explosions alimentés par les gaz de hauts fourneaux. On sait que la réduction de l’oxyde de fer par le charbon se fait dans le haut fourneau grâce à la formation d’oxyde de carbone, gaz combustible qui con- stitue 28 pour cent environ des gaz d’échappe- ment. Jadis, on brûlait à l’air libre, sans béné- fice, ces résidus gazeux. On a imaginé de les faire servir à réchauffer l’air insufflé par les tuyères (Cowper), et, mieux encore, d’utiliser leur chaleur de combustion à la production de vapeur pour les machines motrices. Il appartint aux ingénieurs de la Société Cockerill d’avoir résolu, d’une manière définitive, par le moteur exposé à Paris en 1900, le problème de l’uti- lisation des gaz de hauts fourneaux. L’épuration des gaz est assez parfaite pour permettre une marche régulière, et l’apparition de ces moteurs, accouplés à de puissantes dynamos qui trans- portent l’énergie sur tous les points de l’usine et actionnent même les tramways, les lampes et les moteurs des localités voisines, leur appari- tion, dis-je, a fait dire à un ingénieur anglais que la fonte, dans ces conditions, deviendrait un sous-produit de la production d’électricité. La houille noire a donc reçu une arme nou- velle pour lutter contre la houille blanche. LA SCULPTURE EN BELGIQUE ('Premier article.) Depuis des siècles le secret des belles formes antiques était perdu. L’art de la sculpture, dégé- néré, figé, raidi dans des attitudes hiératiques, était venu de Byzance en Occident. Le christia- nisme l’avait recueilli. Un asile lui avait été ouvert dans les couvents, où des travailleurs patients, animés par une foi ardente, fouillaient le marbre, la pierre ou le cuivre pour y tailler l’image de Dieu ou des saints. C’était un cré- puscule, une nuit, d’où une aurore allait surgir. Des idées naïves de pitié ou de foi s’inscri- vaient ainsi dans le marbre des églises, sur les pierres tombales des temples, sur les flancs de cuivre des baptistères. L’activité de la pensée créatrice excitée et entretenue par la foi religieuse était générale dès le XIIe siècle, elle se dévéloppa et atteignit son apogée au XIIIe siècle, à l’époque de la con- struction des grandes cathédrales gothiques. Dans les pays du Nord, comme dans ceux du Midi, des artistes, la plupart anonymes, nous ont laissé des témoignages de pierre de leurs pieux enthousiasmes. Il ne serait pas exact de dire que les peuples septentrionaux furent moins actifs que ceux du Sud dans l’art de façonner les métaux ou de tailler le marbre pour expri- mer les idées qui dominaient alors les esprits. En Allemagne, en Flandre, dans les pays de brume, où les statues nel peuvent orner les places publiques ou s’étaler au grand jour sans s’ex- poser au risque d’être détériorées, la sculpture pénétra dans les temples, elle orna les monu- ments funéraires, représenta les souverains pieux étendus et fixés dans le marbre, les mains jointes en une attitude éternelle de prière; elle fut le tabernacle ouvragé comme une dentelle, s’élevant haut et svelte, aspiration ardente de l’âme fidèle vers la divinité ; elle devint le rétable, ce livre de bois ou de pierre, où se précisent, avec la minutie d’un détail naïf et charmant, les récits du nouveau et de l’ancien Testament. L’art imprima sa beauté sur tous les acces- soires de l’Eglise, sur les stalles des chanoines, sur les chaires de vérité, sur les reliquaires précieux. Chaque objet s’embellit d’une pensée, chaque pierre, chaque cuivre furent taillés pour exprimer un élan de l’âme, une aspiration vers un monde meilleur, un espoir ou une certitude. On connaît les œuvres sculpturales de la pre- mière période, en Belgique : les fonts baptis- maux de l’église de Zedelghem, ceux de Saint- Barthélemy, à Liége (1112), le tombeau de Henri, duc de Brabant, à Louvain. Déjà appa- raissent en ce dernier travail le rythme har- monieux des formes, le souci de la vérité et de l’expression exacte. Bientôt des écoles se fondent à Dinant, à Tournai. Des artistes s’y forment. Duquesnoy. — Sainte-Anne. C’est eux qui nous laissèrent les sculptures du portail de la collégiale de Huy, de la porte Mantille de la cathédrale de Tournai, les jubés de Saint-Pierre à Louvain et de Saint-Gommaire à Lierre, le tabernacle de Saint-Pierre à Lou- vain. Ce sont de véritables poèmes de pierre, d’une délicatesse, d’une hardiesse admirables. Cela chante, cela prie, cela participe aux ins- pirations les plus diverses, gracieuses ou re- cueillies, ardentes ou modestes, réalistes ou idéalisées. Sur ces jubés de pierre ou de marbre se des- sine une vision de paradis. L’ogive s’orne de fleurs artistement ciselées. Des flèches ou des clochetons ouvragés symbolisent l’élan de la foi, des saints sont en extase, des prophètes parlent, des apôtres enseignent. La divinité sereine con- sole et pardonne. Le rétable qui orne l’autel est plus explicite encore. Un peuple entier prend part à la grande épopée religieuse. Voyez celui d’Op-Linter. Il est divisé en divers compartiments où l’artiste fait vivre, agir, comme dans un drame, tous les acteurs de la passion du Christ. Il n’a craint aucune complication. Il n’a redouté aucune dif- ficulté. C’est touffu, varié, animé. C’est plus impressionnant qu’un tableau, puisque le mode plastique qui est employé ici permet aux per- sonnages de se détacher, de se grouper, de prendre l’apparence même de la vie. C’est là le travail des naïfs « imaigiers ». Ils sont légion alors, et, bien que l’histoire ne nous ait pas laissé les noms de la plupart d’entre eux, leurs œuvres témoignent de leur habileté. Ils sont doués d’une imagination curieuse. Le pé- dantisme ou la science n’a pas encore terni la fraîcheur de leur fantaisie. Ils recherchent le détail pittoresque, saisissant, par lequel l’œuvre de pierre ou de bois parlera plus clairement, d’une manière plus vive, le langage de la foi ardente, la parole d’adoration naïve et tendre. Parfois ils polychroment leurs statues, ils ornent de vêtements d’azur et d’or les Notres-Dames endolories ou les saints en prière. Certains ré-