Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
394
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
tables sont en même temps travaux de peinture
et de sculpture.
Sous la domination des ducs de Bourgogne,
nos provinces opulentes se parèrent d’un luxe
extraordinaire. Chaque ville possède ses sculp-
teurs ou même ses écoles de la statuaire. Il y
en a à Bruges, à Gand, à Louvain et à Bru-
xelles. En 1478, Arnould de Diest sculpte pour
l’église de Léau le rétable de Saint-Léonard.
C’est la belle efflorescence de l’art. Les artistes
cisèlent comme des châsses précieuses les'tom-
beaux et les tabernacles, les cathédrales et les
palais communaux.
Puis vient l’époque de la Renaissance. Une
œuvre, entre les plus belles, caractérise, en
Flandre, cette rénovation de l’art. Nous voulons
parler de la cheminée de l’hôtel du Franc, de
Bruges. L’artiste qui l’a exécutée a pris des
idées nouvelles ce que son génie délicat a trouvé
de propre à rénover son art. Il a gardé
sa fantaisie, son goût très pur, les ins-
tincts de sa race. C’est alors que Cor-
neille De Vriendt exécute le tabernacle
de Léau, un des morceaux les plus re-
marquables de l’architecture flamande,
véritable broderie de pierre, poème dé-
licat et puissant. Le montois Jacques de
Broeucq sculpte les statues symbolisant
les vertus théologales qui ornaient jadis
le jubé de Sainte-Waudru, œuvre d’une
pureté et d’une expression vraiment ad-
mirables.
Les guerres de religion font subir un
temps d’arrêt à l’art de la statuaire. On
brise les images. On dévaste les églises.
Des chefs-d’œuvre disparaissent dans la'
tourmente. Nos sculpteurs quittent une
patrie où ils ne peuvent plus exercer
leur art. Leur exode est glorieux en-
core. Nous les retrouvons en Espagne,
en Italie, en Autriche. C’est Jean Ortin
à Valladolid, Nicolas Vergara à Alcala,
Giralte à Séville. C’est Albert de Brulle
à Venise, Van de Rivière à Rome. C’est
Pierre de Witte à Munich. C’est surtout
le malinois Alexandre Collin à Inspruck,
où il sculpte les admirables bas-reliefs du
mausolée de l’empereur Maximilien Ier.
Voici le siècle de Rubens. C’est une
Renaissance. La grande influence du
peintre de la Descente de Croix s’exerce
aussi dans les arts plastiques.
L’imitation de Michel-Ange est appa-
rente aussi. La recherche du grandiose, de l’effet,
l’emphase par suite caractérisent les nouvelles
tendances de la sculpture. Arnold Quellyn le
Vieux exécute ses œuvres qu’on peut voir encore
à l’hôtel de ville d’Amsterdam et dans les églises
d’Anvers. Son neveu, Arnold Quellyn le Jeune
est l’auteur des stalles de Saint-Jacques, à
Anvers, de la statue de Dieu le Père, à la cathé-
drale de Bruges. A la dynastie des Quellyn.
celle des Verbruggen s’oppose. Pierre Verbrug-
gen le vieux, son fils Pierre Verbruggen le
jeune, nous ont laissé des œuvres remarquables.
Henri Verbruggen cisèle la chaire de vérité de
l’église Sainte-Gudule. Un élève de Quellyn le
vieux, Grupello, applique aux arts plastiques
les procédés de Rubens. Luc Faid’herbe com-
pose les bas-reliefs de l’église de Notre-Dame
d’Hanswyck.
C’est une époque brillante pour la sculpture.
Verbruggen. — La Chaire de Sainte-Gudule.
L’art est prestigieux, un peu emphatique. L’imi-
tation des chefs-d’œuvre italiens est évidente.
La statuaire flamande s’est inspirée de Michel-
Ange et de son école. Elle a acquis de la gran-
deur et de la majesté. Elle a perdu un peu de
sa primesautière inspiration, mais elle est puis-
sante encore, empreinte d’une grâce savoureuse.
A voir ces œuvres qui ornent encore les églises
et les palais communaux de Flandre on se prend
à regretter cet art qui, malgré son convenu et
même son artificialité, exprima avec tant de
force et d’élégance la noblesse de l’homme et
la grandeur de la divinité. François Duquesnoy
est de cette époque. Sa réputation fut très
grande. Jérôme Duquesnoy, son frère, partagea
sa célébrité. C’est à lui qu’on doit la statue de
l’évêque de Triest, qui orne un des mausolées
de l’église Saint-Bavon, à Gand. Il faut citer
encore Laurent Delvaux, qui sculpta plusieurs
chaires de vérité, celles de la cathé-
drale de Gand et de la collégiale de
Nivelles.
Au XVIIIe siècle l’art de la sculpture
subit une décadence. Quelques grands
noms encore ont survécu. Un des meil-
leurs artistes de l’époque de Marie-
Thérèse fut Jean Delcour, de Liége,
élève du Bernin. Caractériser la manière
de cet artiste, c’est indiquer la ten-
dance de son siècle. Les formes sont
belles, mais la pureté des lignes a dis-
paru sous la surcharge des ornements.
Ces vierges, ces Christs, ces saints sont
vêtus d’amples vêtements flottants. On
dirait qu’une flamme, qu’un souffle, les
soulève et les emporte. A rechercher la
grâce, l’élégance, les artistes trouvent
le convenu, l’afféterie, le mauvais goût.
Les plis des étoffes sont à ce point
abondants, touffus, que nous oublions, à
les regarder, l’expression pourtant très
belle des visages, leur pureté et leur
grâce. Les attitudes sont maniérées,
contraires à la vérité. On dirait que les
personnages créés par les artistes de ce
temps ont choisi, pour mieux séduire,
la pose élégante, le geste précieux qui
charme. Ce fut l’expression d’une mode
et d’un temps. Elle a vécu et elle est
morte avec lui.
Arthur De Rudder.
(A suivre.)
L’HABITATION POPULAIRE A L’EXPOSITION
Septième article (1).
Vers l’avenir. — Conclusion.
I
Les gens riches et oisifs qui ignorent la fati-
gue du travail, ignorent aussi la jouissance du
délassement. Cette jouissance, certains ouvriers
d’une race étrangère à la nôtre, les Danois, par
exemple, la connaissent. J’emprunte à un article
de l’excellente revue, Le Jardin de la Santé, ces
renseignements sur la vie de l’ouvrier danois,
en dehors de l’atelier et de l’usine :
(1) Voir les nus 19, 20, 21 22, 23 et 24 de Exposition
de Bruxelles.
« En ce pays le travailleur a obtenu depuis
longtemps de hautes payes et la journée de huit
heures. Celui de Copenhague est bien vêtu ; il
habite dans la banlieue un logis riant, possède
sa petite maison, son jardin ; sa femme élève des
poules, des lapins, une vache même, qui lui
donne du lait ; l’ouvrier exploite un potager ;
il y cultive des légumes et, en dehors de son
travail, il se complait dans le milieu de la
famille. Ses enfants sont nombreux et se portent
bien. Il est heureux.»
Nous n’en sommes pas encore là en Belgique,
et ce n’est pas dans sa famille, mais au cabaret
que notre ouvrier indigène se rend ordinaire-
ment quand il a fini sa laborieuse journée. Il
serait injuste de lui en faire un grief : l’habita-
tion de l’ouvrier belge fut, durant des siècles,
le dernier des soucis des architectes, et les
six articles publiés à cette place, d’après des
documents irréfutables, l’auront, je l’espère, dé-
montré : il était Lien naturel que le malheureux
prolétaire désertât son habitation, bien naturel
aussi que d’y demeurer lui fût en horreur. Cette
habitation, coûteuse bien que toujours mal ins-
tallée, incommode, exiguë, quand elle n’était
pas fétide, n’offrait vraiment rien qui pût déci-
der une créature vivante à y passer ses loisirs.
II
L’affreux état., des logis populaires était en
contradiction flagrante avec le progrès de notre
civilisation ; on s’en est aperçu, on s’en est ému
et l’on a, enfin, construit pour l’ouvrier des