Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
395
habitations, non seulement rationnelles et saines,
mais d’un loyer minime et plutôt inférieur à
celui payé jusqu’à présent pour les taudis mias-
matiques dont l’existence constituait un danger
permanent pour nos populations très denses.
Tant de conditions réunies étaient difficiles à
remplir. On y est parvenu néanmoins ; déjà,
nous l’avons constaté à cette place, l’union des
bonnes volontés particulières avec celles des
pouvoirs publics et des grandes sociétés de
crédit a produit ce miracle. Désormais la Bel-
gique, à l’exemple de l’Allemagne et de l’An-
gleterre, pourra montrer des types intéressants,
des types parfaits de maisons destinées aux pro-
létaires ; c’est une chose qui n’est plus contestée
par personne : le bien-être est un instrument de
moralisation ; l’ordre domestique en dépend, et
le bien-être ne doit pas s’étendre exclusivement
à l’habitation, mais aux meubles, mais aux vête-
ments, mais à l’alimentation.
Dans un temps prochain, chaque ménage
ouvrier aura, en Belgique comme en Danemark,
et pourvu qu’il le veuille, son logis confortable,
bien aéré, bien éclairé, frais en été, chaud en
hiver ; il aura son cabinet de bain derrière le
fourneau de la cuisine et son lavoir en dehors
des pièces habitées. Mieux encore : il aura son
jardin. Jardin de toit, si c’est en ville que le
ménage est installé ; jardin de rez-de-chaussée,
si c’est à la campagne ou en banlieue.
L’ouvrier comprendra bien mieux alors que,
pour la personne humaine, le travail est non
seulement une nécessité sociale, mais que c’est
encore une obligation physiologique impérieuse.
Dans notre organisme, tout rouage qui ne tra-
vaille pas est voué au dépérissement et à l’atro-
phie. Le labeur quotidien est une condition
inéluctable du fonctionnement normal de toutes
les parties de notre machine physique. L’oisif a,
généralement, une santé précaire, tandis que le
travailleur se porte bien.
Seulement, le travail, pour sortir tous ses bons
effets physiologiques, doit être suivi, doit être
complété par le repos.
III
Or, ce repos, il faut que nos travailleurs s’ha-
bituent à le prendre chez eux, dans leur logis,
au sein de leur famille, le plus loin possible
du débit de boissons alcooliques. Et le meilleur
moyen pour arriver à un tel résultat ne serait-ce
pas tout simplement de lui donner un logis
agréable, après lui avoir enseigné à employer
COTTAGE ANGLAIS.
son salaire avec plus de discernement ? Car ceci
est un fait certain : l’élévation, chaque jour aug-
mentée, de la main-d’œuvre a pu ruiner de
nombreuses industries et faire le plus grand
tort au capital sans que l’aisance de la classe
laborieuse en ait profité le moins du monde.
C’est que la majeure partie des salaires se dé-
pense au cabaret.
Mais aussitôt que le home de l’ouvrier sera en
rapport avec ce que notre civilisation impose,
le même homme qui faisait ses délices du caba-
ret, en arrivera vite à lui préférer son foyer.
Des enquêtes successives ont démontré que, gé-
néralement, l’affreux état des intérieurs ouvriers
en Belgique se trouvait compensé et, en quelque
sorte, dissimulé par la propreté instinctive de la
ménagère.
Voilà de quoi encourager les philanthropes,
les hygiénistes et les financiers qui se sont
occupés de la question des logements popu-
laires : dans notre pays, le délabrement, l’in-
commodité, l’insalubrité de ces logements ne
proviennent presque jamais de l’incurie de
l’habitant. C’est la construction, c’est l’assai-
nissement intérieur de ces immeubles qui sont
défectueux.
En créant des habitations où l’ouvrier des
villes trouvera le bien-être résultant de nouvelles
dispositions dans l’architecture domestique et
du souci rationnel de l’hygiène, c’est une œuvre
de salubrité publique et, aussi, de salubrité mo-
rale que l’on va enfin réaliser.
Marguerite Van de Wiele.
(Fin de la première partie.)
L’EXPOSITION PARLÉE
II
L’historique des congrès a été fait récemment.
Il est édifiant et des plus curieux.
Si nous reproduisons le double diagramme
contenu dans l’Annuaire de la Vie internationale
que publie l’Office central des institutions inter-
nationales, nous remarquons d’abord la rapidité
avec laquelle croît le nombre des congrès. Les
premiers de ceux-ci dont des traces ont été
retrouvées datent de 1843. Il s’agit du Congrès
international de la paix, qui se tint à Londres.
Le second eut la même ville pour siège et fut
celui de l’Alliance évangélique ; mais trois ans
s’étaient écoulés déjà. Tout de suite nous voyons
Bruxelles entrer en jeu et, en 1847 et 1848,
coup sur coup, quatre congrès internationaux
se tiennent chez nous : économique, péniten-
tiaire, d’agriculture, de la paix.
Il y a plusieurs causes à cette préférence dont
Bruxelles fut l’objet dès l’origine et qu’on n’a
cessé de lui garder depuis lors. La présence de
l’illustre savant Quetelet en est une des prin-
cipales ; les circonstances de la situation poli-
tique en sont d’autres. Pendant le second Em-
pire, Bruxelles ne fut-elle pas une véritable suc-
cursale de Paris et les idées les plus hardies ne
s’y propagèrent-elles pas avec une facilité plus
grande que partout ailleurs ?
Le diagramme nous permet aussi de constater
que le plus grand nombre d’assemblées, confé-
rences, etc., se sont tenues durant les années
d’exposition. En 1889 on vit se réunir 98
congrès internationaux, dont 11 seulement ail-
leurs qu’à Paris. L’année suivante, en 1890,
on n’en compte plus que 27 en tout.
En 1900, 178 congrès sont organisés, dont
17 seulement hors de Paris. L’année précédente
il y en avait eu 47 et 48 l’année suivante.
En 1905, sur 126 congrès internationaux, 48
ont eu leur siège à Liége. Et notons cepen-
dant que Liége n’est ni une de ces capitales ou
de ces villes désignées naturellement par leur
position géographique.
Il est aisé de s’imaginer le nombre de ceux
que Bruxelles verra en 1910.
*
* *
Ebauché lors de l’Exposition de 1878 (46
congrès internationaux contre 13 en 1879), le
lien entre les congrès et les expositions s’est
accentué en 1889, s’est affirmé comme une
institution en 1900.
Le gouvernement français avait admirable-
ment fait les choses. Il avait notamment pris
à sa charge la totalité des frais de publication
des actes, ce qui représentait une énorme dé-
pense. Ces actes devaient, pour cela, se mouler
dans un type officiellement adopté.
Mais à Liége le caractère organique de l’insti-
tution fut mieux prononcé qu’à Paris et on eut
tout lieu de s’en louer. Cette fois les congrès se
sont produits d’eux-mêmes ; on n’eut pas à les
provoquer. De plus, le groupe qui se chargea de
les coordonner s’attacha plutôt à obtenir de la
méthode dans les travaux que de l’uniformité
extérieure. Il fut demandé de l’analogie dans
le plan des actes plutôt que de la similitude
dans les volumes qui les contenaient.
L’esprit français, en effet, ne sait pas manier
le génie d’association ; chez nous se fait plus
habilement la trustification des idées ; nous
avons mieux le sens de la hiérarchie, de l’ordre
interne.
Aujourd’hui un fait nouveau, un fait consi-
dérable a surgi. Ce sont les congrès eux-mêmes
qui se sont transformés. A la base de chacun
d’eux se trouve un groupement, une conférence,
une association, un syndicat international et le
congrès n’est plus, en quelque sorte, que l’as-
semblée généra’e périodique de cette association.
Or, le mouvement en faveur de la multiplica-
tion, de l’organisation méthodique de ces asso-
ciations est intense et constant ; il est général
aussi. N’est-ce pas pour cela qu’il prend occa-