Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
remarqué sur Machado de Assis. C’est en termes
touchants et avec un rare bonheur d’expres-
sion qu’il rendit un solennel hommage à la
mémoire de son glorieux ami et regretté com-
pagnon de plume, le président de l’Académie
brésilienne et l’un des plus éminents roman-
ciers de notre époque. Certes, il servit ainsi la
M. de Oliveira Lima,
Ministre du Brésil à Bruxelles.
cause utile . des lettres, mais il n’est personne
qui ne se. soit avisé de la portée plus haute,
inattendue même, de cette manifestation litté-
raire. La voix autorisée du diplomate-acadé-
micien a forcé .l’attention ; bien plus, ' elle a
ébranlé ses auditeurs les plus prévenus. Les
attaques impuissantes, les errements de l’opinion,
les préjugés légendaires étaient oubliés, ou plutôt
son geste en avait fait justice par avance. Et de
quels intérêts ne s’improvisait-il pas le vaillant
défenseur ? Sans doute il s’agissait de glorifier
le poète Machado de Assis, ma;s quelle meilleure
occasion pouvait s’offrir d’affirmer une fois de
plus la culture intellectuelle, artistique et morale
du Brésil, — culture dont cet écrivain fournis-
sait une preuve évidente, irréfutable, et dont
il avait été pour ainsi dire une irradiation ?
Pour la première fois peut-être la thèse était
posée avec une pareille chaleur de conviction et
un pareil éclat. Au surplus, elle s’inspirait d’une
telle ampleur de vues que M. de Oliveira Lima
n’a pas seulement atteint le but qu’il s’était
proposé : — il a pu se flatter de l’avoir dépassé,
car d’aucuns se sont plu, dès lors, à acclamer
en lui l’un des plus illustres champions de la
revanche latine.
Il faut reconnaître que M. de Oliveira Lima
met une grande puissance d’observation et une
remarquable netteté de jugement au service d’un
vigoureux talent d’écrivain. Ses missions à
l’étranger, ses laborieuses recherches parmi les
archives publiques et privées lui ont fait acquérir
une compétence peu commune dans les événe-
ments intérieurs et extérieurs du Brésil. Ses
travaux approfondis sur l’histoire, et notamment
son ouvrage sur Dom Jean VI, lui assurent une
réputation justifiée, même en Europe ; ils de-
meurent des modèles de style en même temps
qu’une source inépuisable d’enseignement. Son
œuvre, soucieuse d’exactitude et d’impartialité,
se recommande par sa tendance éducatrice, par
le souffle patriotique qui l’anime. Elle est d’ail-
leurs d’une telle diversité, elle résume une telle
abondance de matériaux, une telle richesse d’in-
vestigations, qu’elle ne peut manquer d’exercer
tôt ou tard une profonde influence. On n’a pas
oublié les belles pages qu’il a écrites sur la ré-
forme diplomatique, et qui ne sont que le début
d’une campagne à laquelle il se dévoue ardem-
ment. Ce lui fut une occasion de plus de faire
ressortir le côté vraiment pratique de ses vues,
la puissance et la justesse de ses déductions.
Pourtant, ce n’est là qu’un des moindres mérites
de son inlassable activité. En effet, les articles sur
Coelho Netto, José Verissimo, Olavo Bilac, Ruy
Barbosa, qu’il vient de publier, à Paris, dans la
Revue, remportent déjà un légitime succès en
proclamant la valeur d’une littérature jusqu’ici
trop méconnue. Et ce serait peu, si sa plume
alerte et sûre, sa parole persuasive et sincère ne
conquéraient, chaque jour encore, de nouvelles
et plus nombreuses sympathies à la nation bré-
silienne qu’il a pris hautement à cœur de faire
aimer et estimer à l’étranger.
* *
Le docteur J.-P. da Silveira Bulcâo, consul
général du Brésil en Belgique, est né à Pinda-
monhanga (Etat de Sâo-Paulo, Brésil).
11 commença ses études à Rio, -mais dut aban-
donner la médecine, pour des raisons de santé.
Il entra en 1859 à la Faculté de droit à Sâo-
Paulo, où il a eu comme camarades d’académie
Prudente de Moraes, Campo Salles, Rangel
Pestana, Bernardino de Campos, Quirino dos
Santos, et d’autres encore, qui furent ensuite
ses compagnons clans la fondation du parti ré-
publicain et dans la propagande en faveur de
l’abolition de l’esclavage. En 1863 il termina
ses études et pratiqua comme avocat, pendant
deux ans, à Rio. Il se maria dans la capitale,
puis retourna à Sâo-Paulo, où il exerça d’abord
les fonctions de procureur de la République à
Jacarrehy et plus tard celles de juge à Pirahy,
Barra Mansa et Pindamonhangaba. Mais la pro-
fession d’avocat l’attirait davantage et on le vit
bientôt à la barre.
Le docteur J.-P. da Silveira Bulcâo est le
fondateur, avec quelques amis, du club républi-
cain de Pindamonhangaba, dont il fit partie de
la direction jusqu’à la proclamation de la Répu-
blique, en se dévouant de tout son cœur à la
propagande des idées modernes. Il a été candi-
dat du parti républicain et un des signataires
d’un programme qui a eu une grande influence.
Après la proclamation de la République, il a
été nommé consul général à Marseille, ensuite il
a exercé les mêmes fonctions à Porto, à Trieste,
M. da Silveira Bulcao,
Consul général du Brésil en Belgique.
et finalement en Belgique, où il est consul géné-
ral depuis quinze ans.
Le docteur J.-P. da Silveira Bulcâo rend de
grands services à son pays par l’activité dé-
ployée à développer les rapports entre le Brésil
et la Belgique ; ses compatriotes vantent son dé-
vouement.
Voici ce que dit, parlant de M. le docteur
Bulcâo, l’auteur du livre // Brasile e gli Italiani,
publié à l’occasion de l’Exposition de Milan :
« Travailleur excellent, il s’est dévoué tou-
jours avec ardeur à l’étude philosophique, his-
toire et géologie ; il a dédié son activité à la
recherche de la houille dans la vallée du Para-
hyba (Etat de Sâo-Paulo).»
D’autre part, M. A. Marcondes, de l’Institut
historique et géographique de Sâo-Paulo, dans
le livre intitulé Appontamentos historicos e
genealogicos, dit :
« Le docteur J.-P. da Silveira Bulcâo a tou-
jours été doté d’un caractère indépendant et a
exercé tous les emplois et commissions qui lui
ont été confiés par le gouvernement avec le plus
grand zèle et intelligence. Le pays et la Répu-
blique lui doivent des services importants ; il
est un des fils de Sâo-Paulo qui a su conquérir
un nom élevé pour la gloire et l’honneur de son
pays.»