ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 417 1T1J J r3r ^^ 5 liJ ÈiœKi: AI BRUXELLES-KERMESSE LA RUE PRINCIPALE. lu. i aI L’ENTRÉE. BRUXELLES-KERMESSE Vraiment, les expositions universelles, micro- cosmes de l’activité du monde moderne, repro- duisent assez exactement, en notre XXe siècle, l’image et la psychologie de ces grandes foires périodiques qui centralisaient jadis aux époques d’activité plus lente tout le mouvement com- mercial d’un pays ou d’une région. A ces grandes assemblées de trafiquants, alors comme aujour- d’hui, on venait de très loin, chacun appor- tant ses produits et les étalant avec le plus d’art possible. On y échangeait le drap de Flandre, les pelleteries de Russie et d’Allema- gne, les vins de France, les armures espagnoles, et alors comme aujourd’hui des fêtes, des ré- jouissances de toute nature venaient rompre l’âpreté des négoces, préparer les âmes à la confiance, donner aux hommes des raisons de vivre et de commercer. Aux foires de Cham- pagne ou de Bohême, on jouait des mystères, et les bateleurs, les comédiens et les jongleurs dressant leurs tréteaux entre les échoppes des marchands apportaient un élément nécessaire à. ce grand marché où se concentrait pour quel- ques jours, parfois 'pour quelques semaines, toute la vie d’un coin du monde. Dans nos foires modernes, dans nos exposi- tions universelles, les «attractions » sont peut- être plus importantes encore, car ce sont elles qui font venir le grand public, le vrai public. Il faut en convenir, la plupart des produits manufacturés que l’on expose ne peuvent guère intéresser que les spécialistes. Si tout le monde peut prendre plaisir à regarder de beaux meu- bles, il faut être tanneur pour apprécier la qua- lité d’un cuir, ou drapier pour distinguer une pièce de drap d’une autre. Si M. Tout-le-Monde ne trouvait dans les halls d’une exposition uni- verselle que des pièces de drap, des échantillons de cuir, des machines ou des collections de es, u y lerait Dien une parce que cela intéresserait sa badauderie, mais il n’y reviendrait pas. Pour qu’il puisse vraiment prendre plaisir à une exposition et s’y intéresser, il faut que l’on passionne sa curiosité, que l’on excite son sentiment de l’exotisme, il faut sur- tout qu’on l’amuse. Une des raisons pour les- quelles l’Exposition de Bruxelles réussira à coup sûr, c’est qu’on s’y amusera beaucoup. Assurément, dans tous les jardins de l’expo- sition, les distractions seront nombreuses. Mais cette atmosphère de fête que l’on y cherche, c’est surtout à Bruxelles-Kermesse qu’on la ren- contrera. Je crois bien que tous les Bruxellois se sou- viennent du pittoresque et joyeux quartier que l’on avait édifié sous cette enseigne, dans un coin du Parc du Cinquantenaire, lors de l’Expo- sition de 1897. Durant tout un été, on peut dire que toute la population de la ville y défila. Riches et pauvres, honnêtes bourgeois, jeunes noceurs en rupture de bar, tout le monde enfin, dans le cadre charmant d’une vieille ville imagi- naire, mais qui ressemblait pourtant assez au Bruxelles d’autrefois pour que les vieillards qui s’y promenaient en fussent émus, trouvait à se distraire. La popularité du quartier fut telle qu’il y eut un style « Bruxelles-Kermesse ». Après un tel succès, on ne pouvait mieux faire que recom- mencer. On a donc recommencé, et sous la même direction, et dans le même esprit. Mais on a recommencé en perfectionnant. Les perfectionnements sont multiples. D’abord le quartier est plus grand, ou du moins il a l’air plus grand, tant il y a de ruelles, de places, de venelles tortueuses. Il y a même une rivière, la Senne, qui serpente dans les rues, passe sous les maisons, fait mille tours et détours. Ensuite, on a varié davantage le type des maisons. Enfin, on a joint à cette évocation des fêtes d’autre- jeux où l’on trouve les une plaine divertissements les plus modernes, une sorte de Luna-Park où se rencontrent toutes les fantai- sies les plus américaines. Mais il faut parcourir le quartier en détail pour en apprécier tout le pittoresque. Le plan de M. Jules Barbier, complété et terminé par M. F. Van Ophem — M. Barbier étant tombé malade au milieu des travaux, — est des mieux conçus. Il y a deux entrées: l’une à gauche de la façade de l’Exposition, est constituée par un arc de triomphe exécuté d’après un dessin de Rubens : elle est majestueuse, somptueuse et solennelle. L’autre, qui se trouve immédiatement à l’entrée des jardins, du côté de l’avenue Emile De Mot, est peut-être plus pittoresque, plus amu- sante encore. De ce côté, Bruxelles-Kermesse, enclos de murailles garnies d’échauguettes, a l’air d’une vieille ville fortifiée, accrochée au flanc d’une colline et dominée par la gracieuse silhouette du restaurant du Chien-Verl, logé dans un délicieux château Louis XIII, dont les terrasses dominent les jardins de l’Exposition, face au Bois. L’on y dînera dans le cadre le plus poétique du monde. On pénètre dans la villette par une jolie porte garnie de tourelles. Immédiatement s’offre au visiteur une rue en pente, une rue terriblement escarpée, quelque chose comme la Montagne- de-Sion, la rampe la plus raide de Bruxelles. Elle serpente entre les maisons, demeures bour- geoises du XVe siècle, maisons fortifiées, pignons dentelés. C’est immédiatement une merveilleuse évocation des villes d’autrefois. On se croirait dans un tableau de Lynen. Et la rue inégale, cahotante, monte toujours. Elle passe sous une voûte que domine une tour, la tour de l’Hor- loge. En réalité, cette tour fait communiquer les salons du Chien-Vert avec les cuisines de ce pantagruélique restaurant qu’abrite un mysté-