Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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PROMENADE A L’EXPOSITION
Par une des radieuses journées ensoleillées
que notre climat vient de nous offrir, une visite à
l’Exposition était un ravissement. Nous l’avons
faite, par une matinée superbe où le Bois de la
Cambre, sous la tiède chaleur du ciel, Répandait
la fraîche et tendre saveur des bourgeons en
joie. Toute la plaine du Solbosch était illumi-
née. Les pavillons blancs avaient des rayonne-
ments de fête, les halls majestueux se pavoisaient
de rais d’or ou d’argent, avec, aux verrières, des
irisations de prismes. C’était comme les apprêts
d’une féerie. On avait l’impression d’une répétition
générale de l’apothéose que sera l’Exposition. Si
l’été est beau, si le ciel
est clément, si le soleil
carapaçonne notre
world’s fair de ses bril-
lants, de ses gemmes, de
toutes ses splendeurs,
le champ du Solbosch
sera un petit royaume
de rêve. C’est tout à
fait joli.
La magnifique ave-
nue Emile De Mot; mo-
numentale, spacieuse,
claire, bien en lumière,
est, avec ses balustrades
légères et ses motifs
ornementaux, la plus
majestueuse voie d’ac-
cès à une exposition.
Conduit par cette allée
vaste et luxueuse à
l’entrée de l’enclos, on
est frappé par l’aspect
de réjouissance qui se
présente de partout. La
façade principale, où
l’or de la décoration,
la roseur des colonnes
tempèrent avec bonheur
la crudité du blanc, do-
mine l’ensemble, élé-
gante, riche et formi-
dable à la fois. La
toilette est faite. Il n’y a plus qu’à jeter bas
quelques légers échafaudages. Il n’y a plus qu’à
donner un coup de balai.
Le jardin déjà étend ses nappes gazonnées.
Dans peu de jours, lorsque les dernières cha-
rettes de matériaux auront passé sur les chemins
qui serpentent autour des pelouses, des milliers
de fleurs, toutes prêtes, en caisses et en pots,
s’épanouiront là en un parterre immense et mer-
veilleux.
Sous le péristyle, quelques personnages sculp-
turaux sommeillent en attendant l’heure ultime
où, tout étant prêt, on les hissera en bonne place
où de leur geste ample et solennel ils appelle-
ront l’univers entier vers les plaines d’Ixelles.
Dans les halls règne une grande animation.
Et, malgré la fièvre qui brûle ingénieurs, entre-
preneurs et ouvriers, on a la sensation d’une
grande régularité dans le travail. La méthode
rigoureuse ordonne le labeur colossal auquel ce
monde de travailleurs se livre parmi un indes-
criptible fourmillement. Une volonté énergique
pèse sur tout ce monde : le comité exécutif, la
direction générale.
Dans la section belge, les constructions parti-
culières, les compartiments des exposants se
dressent de partout. C’est une multitude de
bâtiments dans un bâtiment gigantesque. On ne
compte plus les pavillons, les vitrines qui s’élè-
vent déjà.
La décoration picturale de ces halles est du
plus bel effet. De grandes figures aux tons
chauds, portant des écussons symboliques et
surmontant des cartouches de bronze, mettent
Arrivée d’un train.
autour de la galerie une éclatante série d’allé-
gories.
L’entrée de la section anglaise est terminée,
elle est d’une allure grandiose. Les stands privés
montent de toutes parts. Du haut du pont n° i,
qui, à l’extrémité de la section britannique, mène
dans la deuxième partie de l’Exposition, le local
réservé à la participation anglaise apparaît
comme une magnifique salle de fête, reproduite
d’après les plus vastes et les plus somptueux
édifices (anciens.
Du pont n° i, sous lequel court l’avenue du
Solbosch, dont personne ne soupçonne plus
l’existence, tant cette voie a été habilement dis-
simulée, se découvre la section française, que
domine une fière statue de la République. Ici,
et tout le long des halles de l’industrie, le revê-
tement décoratif n’est pas terminé encore. Mais.,
le staff et le stuc sont là. Au signal attendu, ces
ornements réalisant ce travail magique qui fait
que des façades entières s’érigent en quelques
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heures, monteront le long des armatures. L’achè-
vement de ces portiques ne sera qu’un jeu.
Quelques corniches, cartouches et chapiteaux,
déjà placés, laissent deviner la grande richesse
et la grâce de l’ensemble.
Dans la galerie des machines — dont nous
avons décrit les beautés dans un précédent
numéro — règne, comme partout, une grande
activité. Le zèle de tout le monde est sans cesse
stimulé d’ailleurs par la direction. A toutes les
portes, sur toutes les palissades flamboie cet
avis :
« L’ouverture de l’Exposition est irrévocable-
ment fixée au samedi
23 avril. Les exposants,
concessionnaires et en-
trepreneurs sont ins-
tamment priés de pren-
dre leurs mesures pour
que leurs travaux soient
complètement terminés
à cette date.»
Et chacun compre-
nant qu’il est de l’inté-
rêt général d’être prêt,
s’empresse, se multi-
plie, besogne d’arra-
che-pied.
Dans le spacieux
quadrilatère au long
duquel se rangent les
grandes galeries de
l’industrie et les pa-
villons de toute sorte,
c’est une aggloméra-
tion de palais délicieux,
hérissés de tourelles, de
clochetons, de mina-
rets. Tout cela est
d’une fraîcheur et
d’une finesse qui sé-
duisent les regards.
Au centre, en contre-
bas, les jardins fran-
çais déroulent leurs
sentiers galants parmi
des parterres luxuriants où abondent des mer-
veilles florales.
Faites, sur chaque palier des larges escaliers
qui conduisent du promenoir au jardin, une
halte et, d’étage en étage, vous verrez la magni-
fique plaine changer d’aspect, se métamorpho-
ser, s’épanouir, s’illuminer et déployer l’infime
variété de ses beautés.
Le pavillon hollandais est tout à fait terminé.
Il est d’une finesse et d’une vérité charmantes1.
Il semble que ce palais rose et blanc, couronné
de la dentelle légère de ses pignons crénelés,
ait été apporté d’une pièce d’une place de Néer-
lande, avec la lumière même qui l’animait.
L’Allemagne, évocatrice des poésies germa-
niques, symbolisant la puissance industrielle
d’outre-Rhin, n’attend plus que l'ouverture offi-
cielle.
Sur la plaine des Attractions s’érigent des
constructions étranges, apocalyptiques : jeux
fous, distractions inédites et grisantes, autour